Lettre aux Français : « du raccommodage et pas des changements de fond », selon le président de l’Association des maires ruraux

14 janvier 2019 14:15 Mis à jour: 14 janvier 2019 14:15

La lettre d’Emmanuel Macron aux Français est « une rampe de lancement » pour le grand débat national qui « pose bien le diagnostic », a estimé lundi le président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), qui craint toutefois un simple « raccommodage ».

M. Berberian a en outre jugé « très maladroit » le fait de demander aux Français quels services publics pourraient être selon eux supprimés, car les gens demandent le contraire. « La question n’est pas de les supprimer mais de les faire évoluer dans la forme », a-t-il souligné, critiquant « une méconnaissance de ce qui se passe » de la part du chef de l’État sur ce terrain.

Concernant le sujet de l’immigration que M. Macron souhaite voir abordé pendant le grand débat, M. Berberian a souligné qu’il n’apparaissait qu’en « huitième position sur 11 » sujets identifiés dans les cahiers de doléances ouverts par les maires. Donc « le sujet n’est pas là ».

Le chef de l’État y « retrouve les accents de la campagne électorale (de 2017) avec des thématiques qui sont présentées, un diagnostic bien posé, les difficultés identifiées », « mais ce qu’il en fera reste un petit peu flou », a estimé sur RTL Vanik Berberian, dont l’association représente près d’un tiers des maires des communes de moins de 3 500 habitants.

Il a dit « crain(dre) que ce soit encore une fois du raccommodage et non pas des changements de fond ».

« C’est une rampe de lancement pour le débat », a-t-il salué, « mais j’aurais souhaité qu’il fasse un état des lieux de ce que vit la France depuis 30 ou 40 ans, pas depuis un an et demi », a-t-il ajouté en évoquant « la fracture territoriale », car « on risque de continuer à être dans cette difficulté » si « on ne revoit pas (ses) fondements ». 

Sur BFMTV, Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France, qui représente près de 35 000 maires et présidents d’établissement publics de coopération intercommunale, s’est dit « surpris que 18 mois après l’élection présidentielle on soit encore à ce niveau de débat ».

Jugeant de nouveau « un peu fort de café » que l’exécutif demande aux maires d’organiser le débat, il a confirmé que « chaque maire fera ce qu’il entend faire » mais qu’ils « ne souhaitent pas porter la responsabilité de la situation telle qu’elle est ni des résultats de ce débat ».

D. S avec AFP

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