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L’homme qui a faussement prétendu être le fondateur du bitcoin condamné à une peine de prison avec sursis

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Craig Wright arrive au Tribunal de Justice, à Londres, le 6 février 2024.

Photo: Dan Kitwood/Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Grande-Bretagne – Un expert en informatique, Craig Wright, connu pour avoir faussement prétendu être l’inventeur du bitcoin, a été condamné à une peine de 12 mois de prison avec sursis.
La Cour britannique l’a reconnu coupable d’outrage au tribunal, après qu’il a défié une décision antérieure lui interdisant de déposer des plaintes juridiques liées à la création du bitcoin.
Cette décision résulte des efforts déployés depuis longtemps par M. Wright pour se présenter comme Satoshi Nakamoto, le pseudonyme du génie de la cryptomonnaie crédité pour être le créateur du bitcoin.
Poursuivi par la Crypto Open Patent Alliance (COPA), un groupe à but non lucratif regroupant de grandes sociétés de cryptomonnaies, M. Wright a été jugé en « violation flagrante » d’une décision de justice rendue en mars.
Le tribunal avait estimé qu’il n’était pas Satoshi Nakamoto, concluant qu’il avait beaucoup menti et falsifié des documents pour étayer ses affirmations.
L’ordonnance de mars interdisait à M. Wright de menacer de lancer ou de lancer d’autres actions en justice liées au bitcoin, mais la COPA a déclaré lors d’une audience mercredi qu’en octobre, celui-ci avait émis une demande d’indemnisation d’une valeur de plus de 900 milliards de livres sterling en rapport avec le bitcoin.
Le juge a déclaré qu’il avait donc commis un outrage au tribunal « au-delà de tout doute raisonnable ».
Le tribunal a entendu mercredi que sa dernière demande, concernant les droits de propriété intellectuelle liés au bitcoin, représentait « des violations multiples et évidentes de l’ordonnance ». Ces violations étaient « impossibles à réparer », selon le jugement, qui ajoute que M. Wright « n’a montré aucun remords ».
Jonathan Hough, KC, représentant la COPA, a déclaré que les développeurs de bitcoins avaient été affectés par la conduite de l’accusé.
« Les développeurs de bitcoins ont une fois de plus dû subir la détresse et les inconvénients de savoir ou du moins de soupçonner que M. Wright tente de les poursuivre en justice pour des sommes d’argent considérables et qu’il a l’intention d’utiliser la procédure pour noircir leur nom. »
« L’ordonnance avait été rendue après un examen judiciaire approfondi afin d’éviter que cela ne se reproduise, et le comportement de M. Wright a jusqu’à présent empêché les développeurs de bénéficier de cette protection », a-t-il déclaré.
Il a également décrit le comportement de l’accusé comme étant un « coup de publicité désespéré pour maintenir l’intérêt de ses partisans sectaires ».
Les prétentions de Craig Wright largement discréditées
Le pseudonyme Satoshi Nakamoto est apparu pour la première fois en octobre 2008, lorsqu’une personne l’a utilisé pour publier un article révolutionnaire exposant les principes de ce qui allait devenir la cryptomonnaie la plus influente au monde.
En 2009, le réseau bitcoin était lancé et Nakamoto « minait » le premier bloc, connu sous le nom de Genesis Block. Depuis, le bitcoin est devenu la cryptomonnaie la plus prospère et la plus reconnue, même si elle est également connue pour sa grande volatilité.
Les prétentions de M. Wright ont été largement discréditées au sein de la communauté des cryptomonnaies et par les autorités judiciaires.
En mai, la COPA a déclaré que la décision de mars était le « résultat d’un effort concerté et uni de l’ensemble de la communauté open source » et a remercié ses membres pour leur soutien.
M. Wright, qui s’est présenté au tribunal jeudi par liaison vidéo, a déclaré qu’il se trouvait en Asie, mais n’a pas précisé où exactement.
Alors que le tribunal avait déjà rejeté sa demande d’assister à l’audience par liaison à distance, il a été informé par courriel, moins d’une heure avant l’audience de mercredi, que l’accusé ne serait pas présent en personne.
Dans son courriel, M. Wright a déclaré qu’il n’avait pas « les moyens d’être au Royaume-Uni », ajoutant : « Bien que [ses] engagements professionnels actuels impliquent des déplacements internationaux, cela ne signifie pas qu[‘il] puisse actuellement [ s]e baser au Royaume-Uni ou répondre aux exigences logistiques pour comparaître en personne à ce moment-là.
Ces déplacements sont rémunérés dans le cadre des tâches qu[‘il] accomplit. »
Il a déclaré au tribunal : « Je ne crois toujours pas que les points que vous avez abordés soient corrects » et a précisé qu’il comptait faire appel, estimant que « la COPA est une organisation qui n’a qu’un seul but : [l]e poursuivre en justice ».
Le tribunal a statué que M. Wright devra payer environ 145.000 livres sterling (près de 174.000 euros) au titre des frais de justice de la COPA.
Avec PA Media
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

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