Littérature : un Goncourt et un Renaudot pas comme les autres remis lundi

Par Epoch Times avec AFP
28 novembre 2020 12:50 Mis à jour: 1 avril 2021 19:29

Le prix Goncourt, le plus prestigieux de la littérature française, est remis lundi, de même que le prix Renaudot, à l’issue d’une édition qui restera dans les mémoires comme peu ordinaire.

C’est par visioconférence que seront annoncés à la presse les noms des lauréats, à 12H30 (11H30 GMT) pour le Goncourt, puis à 12H50 pour le Renaudot.

« Le restaurant Drouant qui, traditionnellement, accueille toute l’année les réunions de l’Académie Goncourt et sert d’écrin en novembre à la proclamation du prix Goncourt puis à celle du prix Renaudot, est fermé pour raisons sanitaires », écrit le jury du Goncourt dans un communiqué.

« On est vraiment consterné de ne pas avoir notre cher Drouant: ça fait quand même plus de 100 ans qu’on se réunit chez Drouant pour décerner le Goncourt. Enfin bref, c’est comme ça! Mais c’est tristounet », a affirmé sur RTL vendredi le président de l’Académie Goncourt, Didier Decoin.

Pour remporter le chèque symbolique de 10 euros du Goncourt, quatre romans sont finalistes, sans favori clair.

« Dans cette rentrée il y a eu 500 écrivains qui ont publié des textes … On est quatre finalistes, donc on voit bien qu’il y a eu beaucoup de blessés », relevait un de ces quatre auteurs, Hervé Le Tellier, sur France Culture.

Une invitée surprise la Camerounaise

L’invitée surprise de cette sélection est la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, avec « restaurant Drouant «  (éditions Emmanuelle Colas). Ce roman sur le mariage forcé et la polygamie était d’abord paru au Cameroun en 2017, sous une forme légèrement différente et un autre titre, « Munyal ».

-Djaïli Amadou Amal au salon du livre 2012. Photo de Garitan sur Wikipédia.

Ce serait un Goncourt historique, le premier à consacrer une autrice d’Afrique subsaharienne, inconnue jusque-là des cénacles de l’édition parisienne.

Hervé Le Tellier, avec « L’Anomalie » (Gallimard), a la particularité d’être dans la dernière sélection du Goncourt et du Renaudot. Ce qui ne lui garantit en rien de remporter au moins l’un des deux prix.

Enfin, les jurés du Goncourt pourraient leur préférer « Thésée, sa vie nouvelle », de Camille de Toledo (Verdier), ou « L’Historiographe du royaume » de Maël Renouard (Grasset), battu jeudi en finale du Grand Prix du roman de l’Académie française.

Le Renaudot, quant à lui, remet deux prix, celui du roman, pour lequel il a six finalistes, et celui de l’essai, où il reste trois titres dans la dernière sélection.

Par visioconférence

Délibérer par écrans interposés, non plus en « présentiel » comme on le dit en 2020, a vraisemblablement changé la dynamique.

Quand les jurés du prix Médicis avaient remis leurs prix début novembre, par visioconférence, ils avaient expliqué aux journalistes que dialoguer ainsi était bien moins commode, plus fatigant, et obligeait à des réunions plus courtes.

La composition du jury a changé, par ailleurs. Le journaliste Bernard Pivot en a quitté la présidence de l’Académie fin 2019, et la romancière Virginie Despentes en a démissionné début 2020. Pascal Bruckner et Camille Laurens y sont entrés.

Depuis la fenêtre de Drouant

En septembre, pour éviter la mêlée médiatique habituelle, l’Académie Goncourt avait envisagé une proclamation du prix depuis la fenêtre de Drouant, restaurant du quartier de l’Opéra à Paris. C’était avant le regain de l’épidémie.

Puis le deuxième confinement, qui a démarré le 30 octobre et forcé les librairies à fermer leurs portes, avait incité les deux jurys à différer leur prix, initialement prévus le 10 novembre.

Le Goncourt a choisi de rester lundi dans un format entièrement numérique. Quant au Renaudot, il est accueilli dans les locaux de la revue spécialisée Livres Hebdo, à Saint-Germain-des-Prés.

En 2019, le Goncourt avait été remporté par Jean-Paul Dubois, avec « Tous les hommes n’habitent pas leLittérature: un monde de la même façon ».

Le Renaudot avait choisi le roman de Sylvain Tesson « La Panthère des neiges », et l’essai d’Eric Neuhoff « Très) cher cinéma français ».

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