LR joue sa survie après la défaite de dimanche

Par Epoch Times avec AFP
11 avril 2022 17:37 Mis à jour: 11 avril 2022 18:59

Assommés par leur défaite dimanche 10 avril au premier tour de la présidentielle, lourdement endettés, les Républicains jouent désormais leur survie, alors que se multiplient les sujets de fracture dans le parti.

« A moins de 5% on est évidemment en danger de mort », a reconnu lundi matin le numéro 3 du parti Aurélien Pradié en arrivant au siège du parti où les ténors de LR devaient tenir une série de réunions.

La défaite des Républicains déchire les différentes formations

« Nous sommes quelques-uns à être absolument déterminés à reconstruire la droite républicaine », a-t-il assuré, même si « ce sera difficile, ce sera long ».

C’est la troisième fois de suite que le parti héritier de Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy échoue à la présidentielle. C’est aussi son deuxième échec consécutif à se qualifier pour le second tour après celui de François Fillon en 2017 – ce dernier avait néanmoins atteint la barre de 20% des voix.

Conséquence immédiate du crash de dimanche : le parti ne pourra se faire rembourser ses frais de campagne et devra trouver 7 millions d’euros. Valérie Pécresse a lancé un appel aux dons lundi matin, en révélant être endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros.

Car il va falloir se pencher, déjà, sur une question qui divise profondément Les Républicains : quelle attitude adopter dans le face-à-face entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ?

« On va travailler ce matin à définir une ligne la plus commune et la plus responsable possible dans le sens de l’intérêt général », a assuré la numéro 2 du parti Annie Genevard.

Valérie Pécresse votera pour le Président sortant

Les fractures sont profondes sur le sujet. Valérie Pécresse a assuré dès dimanche qu’elle voterait pour le chef de l’État sortant au second tour, dans la tradition de son parti hostile aux extrêmes, et une partie modérée de LR se retrouve dans cette position.

« Je voterai Emmanuel Macron, je ne mets pas un signe égal entre lui et Marine Le Pen, c’est ce que je vais défendre aujourd’hui », a assuré à son arrivée le patron des députés LR Damien Abad.

La situation est compliquée mais Michel Barnier s’est voulu confiant : « On est capable de garder ensemble les deux sensibilités, ceux qui comme moi vont voter Macron et ceux qui ne veulent pas voter Macron, on a déjà été divisés dans le passé et on s’est retrouvés », a-t-il assuré.

Les Républicains ont voté lundi 11 avril une motion estimant qu’au second tour, «aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen» dont «le projet politique et économique nous conduirait au chaos», a assuré le président de LR, Christian Jacob. «Notre famille politique a toujours été et reste un adversaire déterminé» du Rassemblement national, a ajouté Jacob, assurant que «les Républicains ne sont fongibles ni dans le macronisme, ni dans le lepénisme», relatent nos confrères de Lematin.ch.

« Répondre à l’appel d’Emmanuel Macron, c’est en réalité disparaître »

La question pourrait s’avérer là aussi empoisonnée car LR risque d’avoir à faire quelques compromis pour garder sa centaine de députés.

Dimanche soir, le maire de Meaux Jean-François Copé a jeté un pavé dans la mare en estimant qu’il fallait « un nouveau pacte gouvernemental » avec Emmanuel Macron où « la droite de gouvernement soit associée ».

La perspective hérisse l’aile droite du parti.

« Répondre à l’appel d’Emmanuel Macron, c’est en réalité disparaître », a affirmé le député souverainiste Julien Aubert qui a averti : « Si demain la position des Républicains était de rejoindre une coalition, je ne serai plus aux Républicains ».

 

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