L’Ukraine met en garde contre risques de radiations et d’incendie à Zaporijjia

Par Epoch Times avec AFP
27 août 2022 16:10 Mis à jour: 27 août 2022 16:17

L’opérateur des centrales nucléaires ukrainiennes Energoatom a annoncé que la centrale de Zaporijjia fonctionnait depuis samedi midi avec des risques de fuites et d’incendie, à la suite de bombardements dont Ukrainiens et Russes s’accusent mutuellement depuis plusieurs semaines.

Les troupes russes ont bombardé le site « à plusieurs reprises au cours de la dernière journée », a affirmé samedi sur Telegram la compagnie nationale ukrainienne.

« Conséquence des bombardements périodiques, l’infrastructure de la centrale a été endommagée et il existe des risques de fuite d’hydrogène et de pulvérisation de substances radioactives », a-t-elle dit, en faisant état d’« un risque d’incendie élevé ».

La centrale « fonctionne avec le risque de violer les normes de sécurité »

Selon l’opérateur, depuis samedi midi (0900 GMT), la centrale « fonctionne avec le risque de violer les normes de sécurité en matière de radiations et d’incendie ». 

La Russie a de son côté accusé l’Ukraine d’avoir tiré 17 obus sur l’enceinte de la centrale, la plus grande d’Europe, au cours des dernières 24 heures. « Quatre sont tombés sur le toit du bâtiment (…) où se trouvent 168 assemblages de combustible nucléaire américain de la firme WestingHouse », a précisé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, ajoutant que des obus s’étaient aussi écrasés à 30 mètres d’un dépôt de combustible usagé et près d’un autre contenant du « combustible frais ».

Selon l’armée russe, l’armée ukrainienne procède à ces tirs depuis les alentours de la ville de Marhanet, qui fait face à la centrale, sur la rive opposée du fleuve Dniepr toujours contrôlée par Kiev.

L’AFP n’a pas pu vérifier ces déclarations de source indépendante.

La centrale de Zaporijjia, où sont situés six des 15 réacteurs ukrainiens, a été prise par les troupes russes début mars, peu après le lancement de l’invasion le 24 février, et se trouve près de la ligne de front dans le Sud.

Des bombardements à proximité du complexe, près de la ville d’Energodar

Zaporijjia cristallise les inquiétudes des occidentaux

Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de procéder à des bombardements à proximité du complexe, près de la ville d’Energodar, sur le fleuve Dniepr, et de mettre ainsi la centrale en péril.

Ces dernières semaines, Zaporijjia cristallise les inquiétudes des occidentaux. L’ONU a appelé à cesser toute activité militaire aux alentours tandis que face à un « risque très réel de catastrophe nucléaire », l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) réclame d’y avoir accès.

Jugeant la situation « dangereuse », le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pressé l’AIEA vendredi d’envoyer au plus vite une mission sur place, déplorant que les troupes russes « poussent en permanence vers un scénario du pire ».

Entre jeudi et vendredi, la centrale et ses six réacteurs de 1.000 mégawatts chacun ont été « totalement déconnectés » du réseau national à cause de dommages sur les lignes électriques, selon Kiev.

Des experts de l’AIEA  sont attendus « la semaine prochaine »

Puis, Energoatom a annoncé qu’« un des réacteurs arrêtés la veille » avait été « reconnecté au réseau électrique » vendredi à 14H04 (11H04 GMT). Il « produit de l’électricité pour les besoins de l’Ukraine » et « l’augmentation de (sa) puissance est en cours », a précisé la compagnie.

Les autorités d’occupation d’Energodar ont quant à elles de nouveau incriminé les troupes ukrainiennes vendredi.

Des experts de l’AIEA y sont attendus « la semaine prochaine », selon la conseillère du ministre ukrainien de l’Énergie Lana Zerkal, qui a reproché aux Russes d’« artificiellement créer des obstacles » à cette mission, ce que Moscou nie.

Conséquence de cette guerre livrée par la Russie à l’Ukraine, qui est entrée dans son septième mois mercredi, des sanctions imposées notamment sur le pétrole russe mais aussi de la fermeture partielle à ce stade par Moscou du robinet du gaz, les prix de l’énergie ont explosé en Europe et le continent se prépare à un hiver difficile.

« Le principal risque consiste en des actes terroristes de la Russie »

Conjuguée notamment à des difficultés rencontrées par le parc nucléaire français, cette crise a porté vendredi les prix de gros de l’électricité pour 2023 en Allemagne et en France à respectivement 995 et 1.100 euros le MWh, contre 85 euros il y a un an.

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a averti samedi dans un message sur Telegram que « cette saison de chauffage sera(it) certainement la plus difficile de l’histoire de l’Ukraine indépendante ». « Le principal risque consiste en des actes terroristes de la Russie contre les infrastructures critiques », a-t-il dit.

Le Premier ministre tchèque Petr Fiala, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, a annoncé vendredi qu’il convoquerait « une réunion d’urgence des ministres de l’Énergie », avec l’assentiment de la Commission européenne.

***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.