L’utilisation du cantonnais à Hong Kong pénalisée au profit du mandarin: un groupe de promotion du cantonais obligé de fermer

Par Epoch Times avec AFP
28 août 2023 18:10 Mis à jour: 28 août 2023 18:18

Un groupe hongkongais promouvant la langue cantonaise a décidé de cesser ses activités lundi, après que la police a jugé qu’un texte publié sur son site enfreignait la loi sur la sécurité nationale, a indiqué dans un communiqué Andrew Chan, fondateur du Hong Kong Language Learning Association.

« The Hong Kong Language Learning Association » (« Association d’apprentissage de la langue de Hong Kong » en français) a été créé en 2013 pour soutenir la préservation du cantonais et sauvegarder les « droits linguistiques » des habitants de Hong Kong. Parlé par une vaste majorité des Hongkongais, le cantonais, parlé dans le sud de la Chine, diffère du mandarin pratiqué dans le reste du pays.

La fondateur du groupe, Andrew Chan, a indiqué dans un communiqué avoir décidé de « cesser toutes les activités » de son association « avec effet immédiat, afin d’assurer la sécurité de sa famille et des anciens membres ».

Son appartement fouillé sans mandat

Selon M. Chan, la police de Hong Kong a perquisitionné le domicile de sa famille le 22 août, alors qu’il était hors du territoire, et demandé le retrait d’un texte publié sur son site, alléguant une « violation de la loi sur la sécurité nationale ». La loi, imposée en 2020 par Pékin après de vastes manifestations pro démocratie parfois violentes, a réduit au silence opposition et groupes de défense des droits civiques.

L’article incriminé est une courte fiction décrivant une société hongkongaise culturellement assimilée trois décennies dans le futur. Il a été écrit par un tiers et soumis à un concours d’écriture organisé par le groupe en 2020. « On ne m’a pas indiqué la raison pour laquelle (le texte, ndlr) violait la loi », a précisé M. Chan à l’AFP, affirmant que les agents avaient fouillé son appartement sans mandat.

Il a déclaré qu’il devait fermer le groupe car retirer le texte n’était pas suffisant pour éviter les risques légaux, ajoutant qu’il avait l’impression que l’association était « surveillée » par la police. Interrogée, la police de Hong Kong n’avait pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

Un effacement de la culture locale

L’usage du cantonais à Hong Kong est un sujet de controverse depuis que l’ancienne colonie britannique a été rendue à la Chine en 1997. Les tentatives du gouvernement d’étendre l’usage du mandarin dans les salles de classe ont suscité des réactions négatives, les détracteurs dénonçant un effacement de la culture locale.

M. Chan avait fait la Une des journaux en 2018 quand il avait protesté contre l’introduction de tests de mandarin obligatoires à l’Université baptiste de Hong Kong, où il étudiait. Les autorités veulent « que les gens apprennent davantage le mandarin afin de faciliter l’intégration de Hong Kong et de la Chine », a-t-il déclaré lundi, estimant que le cantonais avait reçu un « statut inéquitable ».

Au cours des dernières années, l’association de M. Chan a connu des difficultés financières et n’était plus gérée que par lui, a-t-il précisé, ajoutant qu’il se trouvait actuellement hors de Hong Kong et n’y reviendrait pas « jusqu’à ce qu’il s’y sente en sécurité.

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