Mahmoud Abbas favorable à la démilitarisation du Hamas, des engagements « inédits » salués par la France

Par Epoch Times avec AFP
10 juin 2025 12:06 Mis à jour: 13 juin 2025 18:19

Le président de l’Autorité palestinienne a pris par écrit une série d’engagements, dont la démilitarisation de l’organisation terroriste Hamas, présentés mardi par Paris comme « inédits » avant une conférence cruciale à l’ONU où le Président Emmanuel Macron doit préciser sa « détermination » à reconnaître un État palestinien.

Mahmoud Abbas, 89 ans, a adressé lundi une lettre au chef de l’État français, ainsi qu’au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui coprésideront cette conférence sur la solution dite à deux États du 17 au 21 juin à New York.

Il y dit que « ce qu’a fait le Hamas le 7 octobre » 2023, « en tuant et en prenant des civils en otage, est inacceptable et condamnable », et appelle le mouvement islamiste palestinien à « libérer immédiatement tous les otages ». Dans le cadre d’un futur État palestinien, assure-t-il, le Hamas « doit déposer ses armes et remettre ses capacités militaires aux Forces de sécurité palestiniennes » et « ne dirigera plus Gaza » comme c’était le cas depuis 2007.

Le dirigeant palestinien se dit aussi « prêt à inviter des forces arabes et internationales à se déployer dans le cadre d’une mission de stabilisation/protection avec un mandat du Conseil de sécurité ».

Un État palestinien qui sera non militarisé

Un futur État palestinien « n’a aucune intention d’être un État militarisé et est prêt à travailler à des arrangements de sécurité au bénéfice de toutes les parties », « dès lors qu’il bénéficie d’une protection internationale », ajoute-t-il.

Dans sa lettre, Mahmoud Abbas, qui vient de s’adjoindre un vice-président dont le poste a été nouvellement créé, s’engage aussi à poursuivre les réformes de l’Autorité palestinienne, et confirme vouloir organiser des « élections présidentielle et législatives d’ici un an », sous « supervision » internationale. Élu président depuis 2005, il n’a jamais remis son mandat en jeu dans un scrutin.

La présidence française a salué mardi dans un communiqué des « engagements concrets et inédits, témoignant d’une volonté réelle d’avancer vers la mise en oeuvre de la solution à deux États ».

Emmanuel Macron, qui sera à New York le 18 juin, veut faire de cette conférence internationale un moment-clé pour relancer cette solution, dont le gouvernement d’Israël ne veut toutefois pas. Il s’est dit « déterminé » à reconnaître un État palestinien, mais a aussi émis plusieurs conditions, dont la « démilitarisation » du Hamas et sa « non-participation » à la gouvernance de cet État.

Franchira-t-il le pas à l’occasion de ce rendez-vous à l’ONU, comme il l’avait envisagé en avril au retour d’un déplacement en Égypte, aux portes de la bande de Gaza sous blocus humanitaire imposé par Israël ? La diplomatie française a envoyé des signaux contradictoires sur le sujet, en multipliant les conditions ou les contreparties qu’elle espère engranger de la part de pays alliés ou d’États arabo-musulmans.

L’objectif est « d’entraîner » un « certain nombre de pays »

Autour d’Emmanuel Macron, certains estiment qu’une reconnaissance par la France « n’a valeur que si ça emporte d’autres pays » dans son sillage, tandis d’autres pensent qu’elle peut le faire seule car, en raison de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, cela aura un retentissement « énorme », expliquait récemment un proche du président.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a lui affirmé la semaine dernière que l’objectif était « d’entraîner » un « certain nombre de pays », ainsi que « l’Autorité palestinienne, les pays arabes ». Les dirigeants britannique et canadien avaient aussi partagé la « détermination » du président français « à reconnaître un État palestinien » dans une déclarations commune en mai.

Les engagements solennels de Mahmoud Abbas peuvent donc permettre à Paris d’avancer, et de faire valoir à Israël ses bonnes intentions.

Emmanuel Macron continue de hausser le ton à l’égard du gouvernement israélien, réaffirmant lundi soir que le blocus humanitaire de Gaza était un « scandale » et une « honte ». Mais parallèlement, il a dépêché une émissaire la semaine dernière en Israël pour assurer aux autorités que cette initiative ne visait pas à les isoler mais à rechercher une solution qui garantisse la sécurité de tous dans la région.

Pour l’instant, la diplomatie israélienne l’a accusé d’être « en croisade contre l’État juif ».

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