Manuel Valls, éliminé dès le premier tour des législatives, quitte Twitter

Par Epoch Times avec AFP
6 juin 2022 16:42 Mis à jour: 6 juin 2022 17:24

Investi par la majorité présidentielle pour représenter les Français de l’étranger, Manuel Valls a été éliminé dimanche dès le premier tour, un nouveau fiasco pour l’ex-Premier ministre après l’échec de sa candidature aux municipales à Barcelone.

« Je prends acte des résultats (…) Si la dissidence et la division ont semé la confusion, je ne peux pas ignorer mon score et le fait que ma candidature n’a pas convaincu », a-t-il dit sur Twitter, avant même que les résultats officiels ne soient publiés par le ministère des Affaires étrangères.

« Il m’appartient lucidement d’en tirer les conséquences. La vie est suffisamment belle pour tourner tranquillement les pages », a ajouté M. Valls.

Avant d’appeler à faire barrage au deuxième tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre, arrivé en tête dans cette cinquième circonscription des Français de l’étranger, qui regroupe l’Espagne, le Portugal, Monaco et Andorre et compte environ 120.000 électeurs inscrits.

Dans la soirée, le compte Twitter de M. Valls, dont tous les tweets avaient été effacés, affichait un message de clôture (« ce compte n’existe pas »).

L’ex-ministre de l’Intérieur a recueilli 4024 voix, derrière Roland Le Berre (6942) et Stéphane Vojetta (6123), député sortant élu sous les couleurs de La République en marche (LREM), selon les résultats officiels.

L’annonce le 5 mai de l’investiture de l’ex-Premier ministre avait fait l’effet d’une bombe dans cette circonscription, surtout chez les Français résidant en Espagne.

Stéphane Vojetta avait décidé de se maintenir face à ce « parachutage » tout en promettant, s’il était élu, de rester « un soutien loyal » d’Emmanuel Macron. Arrivé en deuxième position, il a appelé dimanche soir la majorité présidentielle à « se réunifier derrière (sa) candidature ».

« Mais elle doit aussi prendre acte du message envoyé par les électeurs : une exigence de moins de verticalité, de plus d’écoute du terrain, et d’un véritable renouvellement de nos pratiques et de nos personnels politiques », a-t-il ajouté.

Le résultat du premier tour « signifie que j’avais, dès le début, raison dans la perception que j’avais des sentiments des électeurs », a-t-il ensuite dit à l’AFP.

Le choix de la majorité présidentielle d’investir Manuel Valls était « une décision erronée » sur le « potentiel électoral » de l’ex-Premier ministre, qui « souffrait d’un rejet en particulier en Espagne », a-t-il poursuivi.

Pour ces législatives, Manuel Valls pensait pourtant pouvoir rallier les électeurs grâce à son CV et à son réseau.

« Ma seule candidature a mis les projecteurs sur les Français de l’étranger », avait-il ainsi expliqué dans un entretien avec l’AFP à Madrid. « Je veux faire bénéficier les Français de mon expérience et de mon influence, (…) de ma voix forte », martelait-il.

Son échec marque un nouveau revers pour cet ancien poids lourd du Parti socialiste qui avait quitté la vie politique française il y a quatre ans pour tenter de conquérir en vain en 2019 la mairie de Barcelone, sa ville natale.

Persuadé de pouvoir « gagner » ces municipales, après son échec en 2017 aux primaires socialistes pour la présidentielle française, il n’était arrivé que quatrième avec environ 13% des voix derrière le candidat indépendantiste catalan et la maire sortante de gauche Ada Colau qui a été reconduite.

En couple avec Susana Gallardo, riche héritière d’une société pharmaceutique catalane, Manuel Valls avait finalement quitté en 2021 le conseil municipal de Barcelone pour faire son retour en France comme chroniqueur dans des émissions de RMC et de BFMTV.

Ce nouvel échec de l’ex-Premier ministre a été particulièrement raillé par la Nupes.

« C’est ce qu’on appelle un bon dimanche soir pour entamer la dernière semaine de campagne en France ! », a tweeté Manon Aubry, eurodéputée de La France insoumise tandis qu’Adrien Quatennens, numéro deux du parti de Jean-Luc Mélenchon, a publié une photo de ce dernier et d’autres parlementaires de LFI brandissant des pancartes « Bon débarras ».

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