Manuel Valls se lance le difficile défi de conquérir Barcelone

25 septembre 2018 23:25 Mis à jour: 25 septembre 2018 23:31

Nouveau pays, nouveau combat: l’ancien Premier ministre français, Manuel Valls, a annoncé mardi sa candidature à la mairie de Barcelone où il espère bouleverser le paysage politique. Un pari risqué.

Après avoir maintenu le suspense pendant des semaines, Manuel Valls a officialisé sa décision au Centre de culture contemporaine de Barcelone, dans le centre historique de la deuxième ville d’Espagne où il est né il y a 56 ans.

« Après un temps de réflexion, sérieux, j’ai pris la décision suivante: je veux être le prochain maire de Barcelone« , a-t-il dit en catalan. « Depuis ma naissance (…) ma relation avec Barcelone a été intime, constante« .

Cette candidature à une élection municipale dans une grande métropole après une carrière politique de premier plan dans un autre pays est inédite en Europe. Tout citoyen de l’UE peut se présenter à des élections locales dans un autre pays que le sien au sein de l’Union depuis le traité de Maastricht.

Alors que les critiques se sont multipliées en France ces derniers jours, M. Valls a indiqué qu’il allait quitter son poste de député « dès la semaine prochaine« .

Depuis l’échec de ses ambitions présidentielles en France en 2017, Manuel Valls s’est engagé de l’autre côté des Pyrénées, multipliant meetings et manifestations contre les indépendantistes catalans qui ont tenté en octobre dernier de faire sécession de l’Espagne. Mais le défi s’annonce de taille le 26 mai prochain pour succéder à l’actuelle maire de gauche, l’ancienne militante du droit au logement, Ada Colau, à la tête de la ville de 1,6 million d’habitants.

Elevé à Paris par un père catalan et une mère italo-suisse et naturalisé français à 20 ans, Manuel Valls a indiqué vouloir incarner une « Barcelone globale, ouverte sur le monde« , qu’il oppose à la capitale d’une hypothétique république catalane souhaitée par les indépendantistes. Fort de son passé comme ministre de l’Intérieur, Valls a notamment insisté sur la lutte contre l’insécurité, préoccupation grandissante des Barcelonais.

« Ses chances d’être maire sont minces« , estime le politologue de l’Université de Barcelone, Jordi Muñoz. « C’est une candidature qui chamboule » le paysage politique, estime pour sa part Joaquim Coll, historien et analyste politique proche de Valls, qui juge son pari « risqué » mais pas « suicidaire« .

Les élections municipales se font au scrutin proportionnel en Espagne, obligeant les partis à des tractations après le vote.

Figure clivante en France, Manuel Valls suscite aussi le rejet chez certains Barcelonais, en particulier dans le camp indépendantiste, qui ironise sur sa méconnaissance de la ville.

« Je ne sais pas ce qu’il vient faire ici. J’imagine que comme on n’en veut pas en France, il vient à Barcelone« , réagit Laura Bozzo, retraitée arborant un ruban jaune en soutien aux séparatistes emprisonnés.

« C’est un candidat qui ne connaît pas Barcelone, qui n’est pas connu à Barcelone », a dénoncé l’ancien président catalan Carles Puigdemont dans un entretien à l’AFP de Bruxelles.

HS avec AFP

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.