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Ukraine post-conflit : quatre garanties de sécurité possibles

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Le président Donald Trump reçoit les dirigeants européens à la Maison-Blanche pour discuter d'éventuelles garanties de sécurité pour l'Ukraine, le 18 août 2025.

Photo: Win McNamee/Getty Images

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Durée de lecture: 9 Min.

Le sommet historique de la semaine dernière, entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a donné lieu à des spéculations selon lesquelles un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine pourrait être en vue.
En cas d’accord, Kiev et ses alliés souhaitent des assurances – ou des garanties de sécurité – qui serviraient à dissuader toute future agression russe contre l’Ukraine post-conflit.
Washington et les principaux soutiens européens de Kiev ont émis plusieurs propositions de garanties de sécurité, mais ils n’ont pas encore convenu de la forme que celles-ci prendraient.
Voici quatre propositions de garanties de sécurité que Kiev pourrait recevoir de l’Occident sur la base des dernières déclarations émanant de Washington et des capitales européennes.
Présence militaire sur le terrain
Certains pays européens ont déclaré que si la Russie absorbait les quatre régions qu’elle revendique dans le cadre d’un accord plus large, ils étaient prêts à envoyer des troupes en Ukraine pour protéger la frontière orientale redessinée du pays.
Le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique, Keir Starmer, ont tous deux exprimé leur soutien au déploiement de troupes dans le cadre d’une « Coalition des volontaires », qui comprend également l’Allemagne et au moins 30 autres alliés de l’Ukraine.
Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a manifesté son soutien à la participation de son pays à un éventuel déploiement de troupes.
S’adressant à Reuters le 21 août, André Wuestner, chef de l’Association des forces armées allemandes, a déclaré que les plus importants membres de la coalition, à savoir la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, devraient chacun engager au moins 10.000 soldats pour un déploiement à long terme en Ukraine.
Plusieurs petits membres de la coalition, dont la Belgique, l’Estonie et la Lituanie, ont également déclaré qu’ils étaient prêts à fournir des troupes.
Donald Trump a exclu l’idée d’envoyer des troupes américaines en Ukraine.
« Le président a clairement établi qu’il n’y aurait pas de troupes américaines sur le terrain en Ukraine », a déclaré aux journalistes le 19 août Karoline Leavitt, attachée de presse de la Maison-Blanche.
Reuters a rapporté le 22 août, citant des sources anonymes, qu’une option envisagée était le déploiement de forces européennes sous commandement américain.
Mais même une présence européenne sur le terrain semble peu probable à ce stade, étant donné la ferme opposition de Moscou à un tel scénario.
Le 21 août, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que le déploiement de troupes occidentales dans l’Ukraine post-conflit était « absolument inacceptable pour la Russie et pour toutes les forces politiques sensées en Europe ».

Des militaires ukrainiens passent devant une batterie de défense aérienne Patriot de fabrication américaine dans une zone non divulguée, le 4 août 2024. (Sergei Supinsky/AFP via Getty Images)

Soutien aérien
Mais alors que M. Trump a exclu le déploiement de troupes américaines, il a également suggéré que Washington pourrait fournir à Kiev une forme de soutien aérien encore indéfinie.
Le 19 août, il a déclaré à Fox News que les États-Unis pourraient fournir un soutien aérien à l’Ukraine – sans fournir de détails – « parce que personne n’a ce que nous avons ».
Peu de temps après, Mme Leavitt a confirmé que le soutien aérien américain à l’Ukraine, sous une forme ou une autre, était « une option et une possibilité ».
Bien que les détails restent flous, ce soutien pourrait prendre la forme de livraisons accrues de systèmes de défense aérienne américains à Kiev ou d’avions de guerre américains imposant une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire ukrainien.

Carte montrant le contrôle territorial le long de la frontière entre l’Ukraine et la Russie au 26 février 2025. (Illustration Epoch Times)

Cette dernière option pourrait impliquer le positionnement d’avions militaires américains sur des bases situées dans des pays voisins de l’Ukraine, comme la Pologne ou la Roumanie, membres de l’OTAN.
Le 20 août, The Times a rapporté que les alliés européens de Kiev exhortaient les États-Unis à déployer des chasseurs F-35 en Roumanie, où la plus grande base aérienne de l’OTAN du continent est actuellement en construction.
Adhésion à l’OTAN
Pour la plupart des alliés européens de Kiev, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN serait la garantie ultime pour la sécurité nationale face à une éventuelle agression russe.
Mais cela semble de plus en plus improbable depuis avril, lorsque Keith Kellogg, l’envoyé spécial de M. Trump pour l’Ukraine, a déclaré que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était « hors de question ».
M. Trump lui-même a déclaré auparavant que le soutien américain à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était la principale cause du conflit en cours, une circonstance qu’il a imputée à l’administration précédente.
S’adressant à Fox News le 19 août, M. Trump a réitéré son engagement à fournir à Kiev des garanties de sécurité tout en affirmant : « Ça ne peut pas être l’OTAN. »
Si l’Ukraine rejoignait l’OTAN, l’article 5 de sa charte fondatrice obligerait les 32 membres de l’alliance à venir automatiquement à la défense de Kiev en cas d’attaque russe.
Garanties « similaires à l’article 5 »
Au lieu d’une adhésion à part entière à l’OTAN, certains ont suggéré d’accorder à l’Ukraine des garanties de soutien militaire de type « Article 5 ».
Le 17 août, Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump au Moyen-Orient, a déclaré que Vladimir Poutine avait accepté de permettre aux alliés de Kiev d’offrir à l’Ukraine une telle protection dans le cadre d’un règlement plus large.
Le 18 août, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré que l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance n’était pas envisagée pour le moment, tout en faisant allusion à d’éventuelles garanties de sécurité.
« Ce dont nous discutons ici, ce sont des garanties de sécurité de type Article 5 pour l’Ukraine, et ce qu’elles impliqueront exactement sera désormais discuté plus spécifiquement », a déclaré M. Rutte à Fox News.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, participe à une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine après avoir pris part à un sommet américano-russe sur l’Ukraine à la base militaire commune Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS/AFP via Getty Images)

Au moment où nous écrivons ces lignes, Moscou n’a pas encore répondu aux propositions occidentales de garanties de type « article 5 ».
Cependant, le 20 août, M. Lavrov a déclaré que les efforts occidentaux pour résoudre les problèmes de sécurité concernant l’Ukraine – sans l’intervention de Moscou – étaient une « voie sans issue ».
« Il est désormais proposé de résoudre les questions de […] sécurité collective sans la Fédération de Russie », a-t-il déclaré. « Cela ne fonctionnera pas. »
Le lendemain, le chef de la diplomatie russe a accusé les dirigeants européens de chercher des garanties de sécurité pour l’Ukraine dans le but d’« isoler » et d’infliger une « défaite stratégique » à la Russie.
« Cette proposition ne peut susciter d’autre sentiment que celui d’un rejet total », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par l’agence de presse russe TASS.
Avec Reuters