Marseille, septième « hub » internet mondial, attire les géants mondiaux des « data centers »

Par Epoch Times avec AFP
24 janvier 2023 13:30 Mis à jour: 24 janvier 2023 18:24

En quelques années, la ville de Marseille est devenue le septième « hub » internet mondial, attirant les géants mondiaux des « data centers » (centres de données). Mais le développement futur de cette place-forte numérique est aujourd’hui l’objet d’âpres débats.

Tirant profit de sa position géographique en bord de Méditerranée, qui lui a déjà offert un statut de grand port commercial, la deuxième ville de France est au carrefour des flux de données numériques dans un monde toujours plus connecté.

Pas moins de 17 câbles sous-marins y atterrissent aujourd’hui, hissant en moins de 10 ans Marseille de la 44e à la 7e place mondiale en capacité de données, selon le cabinet spécialisé Telegeography.

Installation de nouveaux centres de données

Conséquence : les centres de données s’y multiplient. Cinq sont déjà installés, dont quatre du leader mondial Digital Realty (via sa filiale Interxion). Leurs clients, comme les plateformes de vidéos à la demande, sont en effet avides des connexions hyper rapides qu’offrent la proximité des câbles.

Mais ces infrastructures sont grosses consommatrices d’énergie et de mètres carrés et la majorité municipale marseillaise (gauche et écologistes) affiche ses préoccupations.

Une croissance à deux chiffres

« Le marché veut aller extrêmement vite, c’est un secteur avec une croissance et des marges à deux chiffres », analyse Laurent Lhardit, adjoint socialiste au maire, délégué à l’économie et au numérique, qui a dénombré « 11 projets » sur la ville. « Et des nouveaux arrivent ».

Or, « nous avons un gros déficit de foncier économique, il faut faire des arbitrages », souligne l’élu. Mais les data centers ont des moyens financiers contre lesquels « personne de peut lutter ». Résultat, « une cinquantaine d’entreprises du secteur productif » voulant s’implanter ou s’agrandir sur Marseille, avec « environ 3000 emplois » à la clé, n’auraient pu le faire, affirme l’élu, citant le cas de cette société de maintenance, notamment navale, qui cherche toujours une solution.

Inquiétude quant à la consommation d’énergie

Autre point d’inquiétude, la gourmandise en énergie pour alimenter et refroidir ces mastodontes : « Ça fait peser l’incertitude sur l’électrification des navires à quai », cheval de bataille de la ville, notamment pour les ferries et les navires en réparation qui pour l’instant font tourner leurs moteurs, causant de la pollution, craint un autre adjoint au maire, l’écologiste Sébastien Barles.

La municipalité ne va pas aussi loin, mais demande un « schéma directeur » de la métropole Aix-Marseille-Provence sur les implantations futures.

Fabrice Coquio, président de Digital Realty France, réfute les inquiétudes. Le foncier ? « Nous n’avons pas consommé un mètre carré, au contraire nous avons réhabilité un endroit inutilisé depuis 75 ans », dit-il, en référence à l’ancienne base allemande de sous-marins, qui accueille un de leurs data centers, deux autres se trouvant aussi sur le port.

Côté énergie, il relève leur refroidissement par récupération de l’eau de ruissellement d’une ex-mine de charbon.

Et de vanter la création de « près de 500 emplois », dont 85 directs. Sans compter ceux attendus de ses « clients », dont il estime les investissements à deux milliards d’euros, en plus des 500 millions investis par Digital Realty.

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