La médecine chinoise : une option holistique pour stimuler la fertilité

4 novembre 2016 15:34 Mis à jour: 6 novembre 2016 20:33

La fécondité d’une femme atteint son paroxysme lorsqu’elle a une vingtaine d’années,  mais les circonstances de la vie ne s’accordent pas toujours avec la planification familiale. Beaucoup de couples ne sont pas prêts à avoir un enfant avant que la femme n’ait 35 ans – lorsque ses chances de tomber enceinte commencent à baisser et la probabilité de fausse couche augmente.

Il y a quelques décennies, les couples qui étaient incapables de concevoir avaient peu de choix à part l’adoption.

Toutefois, avec l’avènement de la fécondation in vitro (FIV), les médecins sont maintenant en mesure de générer une fécondation en laboratoire.

Aujourd’hui, plus de cinq millions de bébés sont nés grâce à la FIV, mais ce procédé est très cher. Un seul cycle peut varier entre 11 000  et 14 000 euros et, en général, il n’est pas remboursé par les assurances. Il peut également nuire au corps de la future mère. Ce n’est pas non plus une chose sûre.

D’après Jeanie Bussell, si les couples sont prêts à prendre une voie légèrement plus lente, ils pourraient avoir un meilleur résultat.

Cependant, les chercheurs ont découvert que la FIV peut être plus efficace grâce à la médecine chinoise. Au début des années 2000, les revues médicales ont publié plusieurs études montrant que l’acupuncture peut considérablement augmenter le taux de réussite chez les patientes sujettes de la FIV. Depuis lors, un nombre croissant de femmes ont inclus l’acupuncture et d’autres procédés de la médecine chinoise dans leur traitement par la FIV.

La Dr Jeanie Lee Bussell, une acupunctrice qui a traité de nombreuses patientes ayant eu recours à la FIV, pense que l’acupuncture et la médecine chinoise doivent être considérées comme une première option.

« J’aimerais voir des couples appliquer la médecine chinoise pour stimuler la fécondité avant de se faire traiter par la FIV », a-t-elle déclaré. Mme Bussell, co-auteure du livre  « Complètement fertile : un plan holistique de 12 semaines pour une fécondité optimale », est  spécialisée dans la santé et la fertilité des femmes,.

Les voies vers la conception

Même pour les plus fertiles d’entre elles, les femmes ovulent généralement seulement un œuf par mois, et ce dernier ne peut être fécondé qu’au cours de 12 à 24 heures.

Grâce à la FIV, le corps féminin peut ovuler plusieurs œufs lors d’un seul cycle. Cela augmente les chances de créer un embryon, mais tout un cocktail de médicaments est nécessaire pour que ça marche : pilules contraceptives, injections quotidiennes de gonadotrophine, autres injections hormonales pour respecter le timing, antibiotiques et, si nécessaire, quelque chose pour éviter le stress.

«  Ce n’est pas naturel », explique Mme Bussell. « Les femmes ne se font pas traiter par la FIV parce qu’elles le veulent. C’est parce qu’elles pensent que c’est la seule option à leur disposition ».

Un aspect attirant de la FIV est le fait qu’elle peut avoir des résultats rapides, ce qui peut être important pour une femme qui n’est plus de la première jeunesse. Mais d’après Jeanie Bussell, si les couples sont prêts à prendre une voie légèrement plus lente, ils pourraient avoir un meilleur résultat.

« Dans la médecine chinoise, les couples doivent avant tout être en très bonne santé avant même le premier essai », a-t-elle précisé. « Car la question qui se pose n’est pas de pouvoir concevoir, mais comment faire pour avoir un enfant en bonne santé ».

Dans de nombreux cas, les médecins n’arrivent pas à comprendre pourquoi une femme ne peut pas tomber enceinte. La médecine chinoise apparaît ainsi tel un recours. Cependant, certaines patientes ont besoin des soins immédiats d’un spécialiste de la fertilité. Pour voir à quelle catégorie vous appartenez, Mme Bussell recommande de faire un contrôle de fertilité – un procédé proposé par la plupart des cliniques de fertilité pour un prix entre 90 et 360 euros. Cela permettra d’identifier les obstacles anatomiques à la grossesse qui ne pourraient être traité par la seule acupuncture.

La quantité contre la qualité

Des histoires de la réussite anecdotique de l’acupuncture ont incité plusieurs chercheurs à examiner de plus près comment marche ce traitement. En 2003, les médecins du centre médical de Cornell ont publié un article dans la revue Fertility and Sterility qui évaluait les résultats de ces études. Une d’entre elles  a montré que l’acupuncture avait permis d’augmenter le flux sanguin vers l’utérus et, par conséquent,  l’épaisseur de sa paroi, un facteur important de la fertilité.

D’autres études ont montré que l’acupuncture abaisse la quantité d’hormones de stress responsables de l’infertilité, affecte le niveau plasmatique des hormones de fertilité, normalise l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien et augmente la production d’endorphine – les conditions favorisant une grossesse saine.

On pourrait considérer la différence entre la FIV et la médecine chinoise comme un choix entre la  quantité et la qualité. La FIV est principalement un jeu de chiffres, suivant le principe que plus le nombre d’œufs disponibles est élevé, meilleures sont les chances. La médecine chinoise possède une approche plus holistique. La FIV se concentre principalement sur l’utérus et les ovaires, tandis que la médecine chinoise se concentre sur l’ensemble du corps, ainsi que la pensée et l’esprit. L’idée est que si la femme est en équilibre, sa grossesse sera plus saine.

« La médecine chinoise ne différencie pas le corps émotionnel ou spirituel et le corps physique », explique Mme Bussell. « Si la patiente a beaucoup de problèmes émotionnels, cela aura une manifestation physique, ainsi que des inconforts physiques auront un impact sur l’aspect psychologique », ajoute-t-elle.

Équilibrer le Yin et le Yang

L’acupuncture et les herbes médicinales sont utilisées pour obtenir un meilleur équilibre dans le corps. Toutefois, Mme Bussell met l’accent sur les fondements de la santé – une alimentation saine, la gestion du stress et un sommeil suffisant – comme une base pour maintenir le potentiel de la fécondité d’un couple.

« Dans la médecine chinoise, la nuit est considérée comme un temps “Yin”. Afin d’avoir un bon équilibre, on a besoin d’avoir un bon “Yin” pour créer un bon “Yang” et vice versa. Nous passons une bonne partie de notre vie à dormir parce que nous avons besoin de ce temps de repos », a-t-elle souligné.

Les hommes jouent également un rôle principal, mais souvent négligé, dans la grossesse. À peu près dans un tiers des cas, l’incapacité de concevoir d’un couple provient des problèmes de fertilité masculine (un autre tiers est lié aux questions de la fertilité féminine, et le dernier tiers aux problèmes communs au couple).

Or, la médecine chinoise peut aussi aider les hommes. «  La médecine chinoise peut apporter des améliorations, sauf dans le cas où l’homme n’aurait pas de sperme », affirme Jeanie Bussell. « Les hommes peuvent avoir besoin d’acupuncture et de remèdes à base de plantes, accompagnés par un régime alimentaire et une modification du style de vie pour stimuler la récupération. Tout dépend de leur constitution personnelle ».

L’acupuncture est encore moins susceptible que la FIV d’être remboursée par les assurances. Mais pour ceux qui paient de leur propre poche, le coût de la médecine chinoise est considérablement inférieur à celui de la FIV. Le prix d’une séance individuelle d’acupuncture peut aller de 45 à 135 euros. Le nombre de traitements dépend des problèmes du couple et de ses objectifs de fécondité.

Mme Bussell explique qu’Internet et les médias sociaux ont contribué à la sensibilisation sur la médecine chinoise en tant qu’une option du traitement des problèmes de fertilité. Elle espère que les médecins la recommanderont plus souvent aux patients qui pourraient préférer une approche de traitement plus holistique.

Version anglaise : Chinese Medicine: A Holistic Option to Boost Fertility

 

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