Mediapart, attaqué en diffamation par François de Rugy, sera jugé jeudi

Par Epoch Times avec AFP
10 février 2021 08:00 Mis à jour: 10 février 2021 14:49

Le site d’information Mediapart, attaqué par l’ex-ministre François de Rugy pour l’un de ses articles sur son train de vie et ses dépenses qui avaient conduit à sa démission, sera jugé en diffamation jeudi à Paris.

Dans le viseur de l’ancien ministre de la transition écologique, redevenu depuis député, un article, paru le 11 juillet 2019 et titré « François de Rugy profite, lui aussi, d’un logement à vocation sociale ». Dans cet article, Mediapart évoquait un appartement que M. de Rugy louait près de Nantes depuis 2016, et notamment alors qu’il était président de l’Assemblée nationale, « sans répondre aux conditions de location ». Il affirme n’avoir jamais su qu’il s’agissait d’un appartement à « loyer social préférentiel » et s’est dit « victime d’une tricherie » de son agence immobilière ou du propriétaire de l’appartement.

Ses avocats Pierre-Olivier Sur et Mathias Chichportich ont indiqué que M. de Rugy « ne pourra être présent » à l’audience car il sera à l’Assemblée nationale, où est examiné en ce moment le projet de loi contre le « séparatisme » pour lequel il a présidé en amont la commission spéciale de députés. Sa défense n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience.

« Des informations d’intérêt général »

Côté Mediapart, le journaliste Fabrice Arfi et le directeur de la publication Edwy Plenel, visés par la citation de M. de Rugy, seront présents, a précisé leur avocat Emmanuel Tordjman, qui conteste toute diffamation. « Mediapart n’a fait que publier, dans le respect de ses règles déontologiques, des informations d’intérêt général », a-t-il déclaré.

François de Rugy avait été contraint de démissionner du ministère de la transition écologique après une série d’articles de Mediapart le concernant, et une semaine de polémiques. S’il avait fustigé le « journalisme de démolition » pratiqué selon lui par le site d’informations, il n’a pas poursuivi les autres enquêtes parues dans la même période par Mediapart, qui s’était notamment penché sur l’organisation d’une douzaine de dîners fastueux à base de homards et de grands crus lorsqu’il était président de l’Assemblée, ou ses travaux dans son logement de fonction.

Une semaine plus tard, il s’était estimé « blanchi » par les rapports – par ailleurs critiqués – du gouvernement et de l’Assemblée le dédouanant pour les travaux et les dîners, à l’exception de trois repas à l’Hôtel de Lassay d’un « niveau manifestement excessif ».

 

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