Médiapart: dans un nouvel enregistrement, Benalla et Crase parlent de détruire des preuves

6 février 2019 08:05 Mis à jour: 6 février 2019 08:05

Mediapart a dévoilé mardi 5 février un nouvel enregistrement dans lequel Alexandre Benalla et Vincent Crase évoquent des destructions de preuves dans l’enquête sur les violences du 1er-Mai.

Au lendemain de la tentative de perquisition de ses locaux, Mediapart a rendu public un nouvel enregistrement inédit d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, daté du 26 juillet 2018.

Selon le site d’information, la conversation a eu lieu le 26 juillet dernier, quelques jours après qu’Alexandre Benalla, ancien conseiller d’Emmanuel Macron, et Vincent Crase, ex-employé de LREM et gendarme réserviste, ont été mis en examen pour des violences sur des manifestants le 1er mai 2018. Or, cette rencontre constitue une violation de leur contrôle judiciaire.

Dans l’enregistrement, dont Mediapart ne dit pas dans quelles conditions il a été réalisé, on entend Alexandre Benalla demander: « Et on efface tout à chaque fois. T’as effacé tout ce qu’il y avait dans ton téléphone ? » 

« Bah, tout ce qui concerne Velours », répond Vincent Crase au sujet de Velours, une entreprise de sécurité à qui sa société Mars a sous-traité un contrat conclu avec un oligarque russe proche de Vladimir Poutine. « Chez les flics, ils ont pas pu regarder mon téléphone parce que je l’éteignais et je le rallumais à chaque fois. Ils n’ont pas mon code hein. Les trois flics n’étaient pas contre moi, loin de là même. Le major qui a tenu l’enquête me disait que ça le faisait vraiment chier de faire ça », poursuit Crase.

Mediapart révèle en effet qu’Alexandre Benalla a été impliqué directement dans un contrat de sécurité signé par Vincent Crase avec Iskander Makhmudov, un oligarque russe, « proche de Vladimir Poutine » et « soupçonné par plusieurs magistrats européens d’accointances avec l’un des pires groupes criminels moscovites ».

Par la suite, Alexandre Benalla et Vincent Crase évoquent également la possibilité de « faire le ménage » dans les locaux de la République en marche, poursuit Mediapart. « Apparemment, y a une perquiz (ndlr: perquisition) ouais. Bah, toutes mes affaires sont là. J’essaierais bien d’y aller cette nuit, mais le problème c’est qu’il y a des flics devant », déclare Vincent Crase, ancien employé de LREM.

Une perquisition du parquet qui fait polémique

Le parquet de Paris a tenté de perquisitionner Mediapart lundi, après la diffusion la semaine passée d’une conversation entre l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron et Vincent Crase, quelques jours après leur mise en examen en juillet.

Cette nouvelle enquête a été ouverte pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception de télécommunications ou de conversations », autrement dit sur les conditions dans lesquelles cet enregistrement a été réalisé, selon une source judiciaire.

Le 5 février sur son compte Twitter, Fabrice Arfi, journaliste et co-responsable du pôle « enquêtes » à Mediapart, dit avoir remis les sept enregistrements, dont un inédit, à la justice.

Une affaire d’État

« Ces informations étayées rendues publiques par Mediapart confortent les questions que nous avons posées à M. Benalla sur l’hypothèse de sa collaboration à un contrat avec un oligarque russe pendant qu’il était en fonction à l’Élysée », a réagi auprès de l’AFP Philippe Bas, président (LR) de la Commission des lois du Sénat.

« Cette affaire est très grave », a pour sa part déclaré le co-rapporteur Jean-Pierre Sueur (PS) sur Public Sénat. « Et je rappelle simplement qu’il y a une loi qui prévoit des sanctions très lourdes lorsqu’on ment sous serment. Ca peut être cinq ans de prison, et une somme importante, 75.000 euros d’amende ».

« Ces révélations sont la confirmation que depuis le début l’Élysée cache une affaire d’État aux Français », a de son côté réagi une des porte-parole de LR, Lydia Guirous.

LG avec AFP

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