«Mes enfants n’ont pas de téléphone»: pour Éric Cantona, le portable est une menace

L'ancien joueur de football français Eric Cantona
Photo: VALERY HACHE/AFP via Getty Images
Ce lundi 18 septembre, Éric Cantona était l’invité de Déborah Grunwald sur France Bleu. Dans un extrait de l’interview, l’ancien footballeur a expliqué que ses propres enfants n’avaient pas de téléphone portable, et qu’ils ne s’en portaient pas plus mal.
L’homme de 57 ans n’a jamais eu la langue de bois et se moque bien de ne pas faire l’unanimité. Fort de ses principes, il assure qu’il est possible de ne pas avoir de smartphone à l’heure actuelle. Même s’il considère que l’humain est « l’essentiel », il estime néanmoins qu’« il faut vraiment être optimiste pour continuer à vivre dans ce monde ».
« C’est bien en place, c’est bien enraciné, ça bougera pas »
« Eh bien c’est possible de ne pas avoir de smartphone, c’est possible de ne pas avoir de réseaux sociaux. Mes enfants n’ont pas de téléphone », a lancé Éric Cantona à l’animatrice ce lundi, soulignant que parfois, ses enfants lui demandent : « Mais à partir de demain, je ne peux pas avoir un téléphone ? » Mais ils connaissent d’avance la réponse de leur père, alors ils n’insistent pas. « C’est pas un roseau, ça va pas plier, c’est rien du tout. Voilà, c’est comme ça, c’est bien en place, c’est bien enraciné, ça bougera pas », explique l’ancien attaquant à l’animatrice qui lui rétorque : « Et justement, c’est pas les isoler aussi ? à treize ans c’est difficile de dire à son gosse : ‘Non pas de portable, alors que tous les potes en ont un quand même’… »
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« Eh bien ils font d’autres choses. Ils font d’autres choses! Le temps que d’autres passent devant un écran, à faire pas forcément des choses super intéressantes », a tout simplement répondu Éric Cantona, avant de détailler : « Ils peuvent le passer à faire de la musique, à faire du sport, à peindre, à s’ennuyer – c’est très important de s’ennuyer, on a oublié qu’on pouvait s’ennuyer mais c’est très très important, ça développe l’imaginaire. »
« Je vous tire mon chapeau ! » s’est exclamée Déborah Grunwald. « Eh bien, c’est pas compliqué », a indiqué Éric Cantona, avant de livrer son secret : « Le truc, c’est de ne jamais dire oui. » Car « à peine on cède, c’est terminé », a-t-il mis en garde, signalant au passage qu’ « il y en a, ils utilisent ça dans le berceau ».
Poursuivant sur la dépendance que génère le téléphone portable, il a déclaré : « Il y a la drogue, il y a l’alcool, et il y a les téléphones aujourd’hui, et les réseaux sociaux. Il faudrait qu’on en prenne un petit peu conscience. »
« Voilà, je passe pour un vieux con mais je m’en tape », a signifié ce touche à tout, qui s’est essayé à la peinture, à la comédie, et même à la photographie.
« C’est une illusion de liberté »
L’homme qui a par ailleurs, marqué plusieurs générations notamment en tant que footballeur, avait déjà mentionné auprès de France info en novembre 2017 qu’il ne possédait pas de smartphone. « Moi j’adore les gares, j’adore les aéroports, j’adore voyager, que ce soit dans un train, dans un avion. Et je trouve ça super beau, il y a tellement de choses qui se passent, et qui se passait surtout… Aujourd’hui, j’ai l’impression que j’ai que des robots autour de moi. J’ai des gens qui ont le nez plongé dans leur truc quoi ! » avait-il regretté, en parlant de toute cette « tribu des têtes baissées » dont les yeux sont rivés sur leurs téléphones.
« Je pense qu’il va y avoir une évolution, même sur le physique de l’homme », avait-il avancé, insistant sur tous ces gens qui ont « les yeux dans les chaussures », avec un « champ de vision qui se rétrécit ».
« Qu’est-ce que le progrès ? » avait-il demandé, s’interrogeant : « Est-ce que c’est vraiment progresser ? »
« Je pense que c’est peut-être une régression, en tout cas, une chose est sûre, c’est une illusion de liberté […] parce qu’on est fliqué à longueur de journée. Tout le monde peut savoir où on est, à la minute, au centimètre près. On a des conversations avec les autres juste pour passer le temps, et puis il n’y a plus aucune profondeur », déplorait-il encore, estimant qu’il ne s’agissait là que de « meubler » le temps. « J’ai l’impression que ça tue le monde imaginaire complètement » avait-il conclu.

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