Meurtre de Mélanie Lemée : « L’indignation ne doit pas être une question de couleur de peau », affirme Patrice Quarteron

Par Paul Tourège
15 juillet 2020 02:27 Mis à jour: 15 juillet 2020 02:27

Connu pour son franc-parler, l’ancien champion de boxe thaï et de kick-boxing est revenu sur la mort tragique de Mélanie Lemée et de Philippe Monguillot, fustigeant notamment le silence médiatique de plusieurs personnalités du milieu artistique qui avaient été promptes à s’indigner à l’occasion des manifestations organisées par le comité Adama Traoré.

Dans le cadre d’un entretien accordé aux journalistes du Parisien, Patrice Quarteron s’est confié sur la mort tragique de Mélanie Lemée, une femme gendarme de 25 ans tuée dans l’exercice de ses fonctions le samedi 4 juillet.

La jeune militaire a perdu la vie après avoir été fauchée par Yassine E., un homme de 26 ans « déjà condamné à trois reprises notamment pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et […] sur la circulation routière  » d’après Manuella Garnier, procureur de la République d’Agen.

Le mis en cause s’était soustrait à un contrôle routier à Colayrac-Saint-Cirq (Lot-et-Garonne), tout près d’Agen. Après un premier refus d’obtempérer, le chauffard a tenté d’éviter une herse déployée par la gendarmerie sur la D813 afin de l’arrêter. En quittant la chaussée, il a heurté de plein fouet Mélanie Lemée. La jeune femme succombera à ses minutes quelques minutes plus tard.

Selon les déclarations de Mme Garnier, Yassine E. aurait expliqué aux gendarmes qu’il avait tenté de se soustraire au contrôle du fait « qu’il conduisait sans permis, sous l’emprise de stupéfiants, mais également par le fait qu’il venait de faire l’acquisition de 150 grammes de cocaïne ».

Si Patrice Quarteron s’était déjà exprimé sur la mort de Mélanie Lemée dans des vidéos en direct diffusées sur sa page Facebook, exercice dont il est coutumier, il a décidé de revenir sur la mort tragique de la jeune militaire dans le cadre d’un entretien paru dans les colonnes du Parisien le lundi 13 juillet.

« Est-ce qu’il y a eu des émeutes parce que Yassine a assassiné un gendarme ? Si la police avait tiré sur Yassine, les gens auraient dit : ‘Ils ont tué Yassine’, il y aurait eu des fresques à son nom, ‘Yassine for life’. Alors qu’on parle d’un délinquant ! Un mec qui a forcé un barrage et en force un deuxième. Si la gendarme lui avait tiré dessus, ce que moi j’aurais fait, aujourd’hui il y aurait eu des manifestations monstres. Quand il y a un contrôle de police, je suis désolé, mais on s’arrête », a expliqué l’ancien champion du monde de kick-boxing et de boxe thaï.

« L’indignation ne doit pas être une question de couleur de peau »

Interrogé sur ses prises de position régulières contre les « racailles » qui sévissent dans de nombreuses citées de l’Hexagone, celui qui a passé son enfance dans le quartier sensible de la Grande-Borne, à Grigny (Essonne), a vigoureusement fustigé la mentalité qui règne parmi certaines communautés d’origine immigrée.

« J’ai été contrôleur pendant plus de cinq ans, j’ai vu la montée de la violence dans les transports, c’est la raison pour laquelle j’ai arrêté. Nous étions démunis, nous n’avions pas de moyens pour nous défendre. Et aujourd’hui, Philippe [Monguillot], chauffeur de bus, se fait tuer parce qu’il demande à des clients de mettre un masque. Je connais cette mentalité qui veut qu’un Blanc, dans la tête de certains, n’a pas le droit de donner d’ordre. Il ne doit rien dire sous peine de se faire massacrer. Le racisme anti-Blanc existe. J’ai été formaté avec cette haine de la France par certains dans ma jeunesse, je sais de quoi je parle. Heureusement, je m’en suis sorti grâce à la boxe et je me suis aperçu que c’était du grand n’importe quoi », confie le quadragénaire.

Et Patrice Quarteron de dénoncer l’indignation sélective de plusieurs vedettes du milieu artistique français, promptes à s’insurger contre les violences policières ou le racisme, mais qui sont restés coites s’agissant des meurtres de Mélanie Lemée et de Philippe Monguillot.

« Regardez, pour Bayonne ou la gendarme Mélanie. J’ai été choqué par le silence de tous ces artistes engagés : Omar Sy, Yannick Noah, Camélia Jordana. Ils sont toujours solidaires lorsque cela concerne un jeune Noir ou Arabe. Mais on ne les entend jamais lorsqu’un Blanc se fait tuer lâchement et gratuitement, alors même qu’il ne faisait que son travail. L’indignation ne doit pas être une question de couleur de peau », souligne l’ancien pugiliste.

Patrice Quarteron n’a d’ailleurs pas digéré les déclarations de Camélia Jordana, qui avait affirmé il y a quelques semaines sur un plateau de télévision « ne pas se sentir en sécurité face à un flic en France ».

« Les propos de Camélia Jordana sont scandaleux et mensongers. Cette petite bourgeoise a été inscrite à des cours de piano dans un grand lycée et elle vient parler de la cité ? J’ai vécu trente-trois ans dans l’une des villes les plus pauvres de France. J’étais au cœur du terrain et je n’ai jamais vu d’honnêtes travailleurs se faire agresser par la police ou avoir peur de la police. C’est plutôt le contraire. Et les gens honnêtes en ont marre d’être laissés à l’abandon dans ces cités, à la merci des dealers et de la délinquance. Je ne supporte pas ces gens qui utilisent la misère que j’ai connue pour leur business, alors qu’ils n’y connaissent strictement rien », martèle le colosse de 1,98 mètre.

 

« Le problème, ce n’est pas la discrimination ou le racisme »

Revenant sur le mouvement Black Lives Matter importé en France depuis les États-Unis, et les accusations de racisme auxquelles les forces de l’ordre française ont été confrontées ces dernières semaines, Patrice Quarteron estime que « ça n’a aucun intérêt ».

« Le problème ce n’est pas le racisme dans les forces de l’ordre, c’est l’éducation, le taux d’échec scolaire. Un jeune sur deux issu des quartiers sort sans diplôme. En 6e, le niveau est préoccupant, les jeunes des cités ont parfois deux ans de retard. C’est là-dessus qu’il faut mettre le paquet. Le problème, ce n’est pas la discrimination ou le racisme. Il faut juste donner plus de moyens pour permettre aux gens de s’en sortir et devenir médecin, avocat ou professeur », précise-t-il.

S’il considère absurdes les accusations de racisme envers l’institution policière, Patrice Quarteron indique toutefois qu’il ne soutient « pas absolument, pas systématiquement » les forces de l’ordre. « D’ailleurs, j’ai eu des propos très critiques sur certains aspects de leur métier : leur inaction face à la vraie délinquance notamment », ajoute-t-il.

Si son franc-parler lui vaut quelques inimitiés, l’ancien champion n’en a cure.

« Il y a les contents et les mécontents face à ce que je dis. Mais ceux qui sont anti-Français, anti-Charlie, qui vont parler au nom des banlieues sans y avoir vécu, ne sont pas légitimes. Je m’en fous que ça plaise ou pas. D’ailleurs, si je m’en souciais, je n’aurais pas été le premier mec connu de banlieue à dire ‘Je suis Charlie’. Mais je sais aussi que de nombreuses personnes me remercient de dire ce qu’ils n’osent pas dire. C’est une minorité dans les cités qui n’est pas d’accord avec moi. Quant aux menaces sur les réseaux, ça existe. Mais j’attends qu’on vienne me dire les choses en face », conclut Patrice Quarteron.

 

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