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Attaque à la synagogue de Rouen : l’homme abattu par la police faisait l’objet d’une OQTF « non exécutable »

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La synagogue de la ville de Rouen où la police a tué un homme armé qui a mis le feu l’édifice, le 17 mai 2024.

Photo: LOU BENOIST/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

L’homme armé notamment d’un couteau, qui a incendié la synagogue de Rouen et menaçait des policiers, était visé par une OQTF « non exécutable ». Il a été abattu par un policier qui semble avoir fait usage de son arme « dans les conditions permises », selon le procureur de Rouen Frédéric Teillet.
Vendredi vers 6h45, les policiers « constatent la présence d’un individu sur le toit de la synagogue qui brandit une barre de fer d’une main et un couteau de cuisine de l’autre et qui les invective. De la fumée s’échappe effectivement des fenêtres de la synagogue », a déclaré lors d’un point presse le procureur.
Visé par une OQTF « non exécutable »
« Alors qu’ils tentent de convaincre l’individu de descendre du toit, celui-ci jette en leur direction la barre de fer, qui s’avèrera être un burin de perforateur, puis saute du toit et se dirige en courant vers un policier en le menaçant du couteau qu’il porte, le bras toujours levé vers lui », a-t-il ajouté. Après des sommations « restées sans effet », le policier menacé « aurait fait usage de son arme à cinq reprises, touchant l’individu quatre fois », selon le magistrat.
Selon le procureur, « une première identité » de l’homme tué a été établie grâce à une « seule carte de réseau de transport de Rouen dont il était porteur » et fait toujours l’objet de vérification.
L’homme était visé par une obligation de quitter le territoire (OQTF), depuis « moins d’un an », mais elle n’a pas pu être exécutée car l’homme « avait engagé un recours devant les juridictions administratives », a indiqué une source proche du dossier.
L’auteur de l’incendie, qui a ensuite menacé les policiers avec « un couteau extrêmement important », était « un individu particulièrement dangereux, particulièrement violent », a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans son discours vendredi à Rouen.
Il n’était cependant pas connu « ni des fichiers de renseignement pour radicalisation, c’est-à-dire qu’il n’était pas fiché S, ni des services de police », a-t-il précisé. Après s’être vu refuser un titre de séjour « pour étranger malade », il était visé par une obligation de quitter le territoire (OQTF) délivrée par la préfecture, a indiqué le ministre, félicitant le préfet pour cette décision.
L’OQTF était néanmoins « non exécutable », en raison d’un recours « engagé » devant les juridictions administratives concernant le refus de titre de séjour, a indiqué le ministre.
L’homme, d’origine algérienne, « manifestement animé de mauvaises intentions sur le territoire national », était inscrit au fichier des personnes recherchées depuis « quelques semaines », selon M. Darmanin. « S’il avait été interpellé, on aurait mis cette personne en centre de rétention administrative pour une expulsion vers son pays d’origine », a-t-il affirmé.
Deux enquêtes ouvertes
Une première enquête a été ouverte pour « incendie volontaire » visant un lieu de culte et « violences volontaires » sur les policiers et les pompiers, a fait savoir le parquet. Une autre enquête a été ouverte sur les circonstances du décès de l’individu armé pour « violences volontaires avec armes ayant entrainé la mort sans intention de la donner », confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Dans ce dernier cadre et « comme c’est l’usage » en cas d’emploi par un policier de son arme de service, le fonctionnaire a été placé en garde à vue « le temps de l’exploitation des images de vidéosurveillance et du recueil de son audition », a dit le magistrat.
« Je viens de visionner à l’instant ces images qui établissent à mon sens que ce fonctionnaire de police a fait usage de son arme dans les conditions permises par le code de sécurité intérieure », a-t-il poursuivi, indiquant que la garde à vue du policier serait levée après son audition.
Le policier « sera décoré par la République pour son soutien à la protection des lieux de culte et de personnes », a annoncé Gérald Darmanin à Rouen en début d’après-midi, qui a également dénoncé « cet acte antisémite (qui) nous touche tous ».
Selon la présidente de la communauté juive de Rouen Natacha Ben Haïm, « le feu a fait énormément de dégâts. J’ai dû reconnaître les lieux, donc je peux vous dire que c’est terrible. » « On a eu un grand miracle. Les livres de la Torah, les livres sacrés, c’est vraiment l’objet le plus important, sentimentalement en plus que financièrement, n’ont pas été touchés. Alors que l’incendie a éclaté juste à côté, c’est-à-dire que tout ce qui est à côté a brûlé », a-t-elle ajouté.

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« C’est l’effroi, c’est le choc absolu », a réagi le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, qui a appelé à un « rassemblement républicain » à 18h devant l’hôtel de ville. « La communauté est bouleversée. On est une petite communauté et malheureusement, ça peut nous arriver aussi », a déclaré le rabbin Chmouel Lubecki, en référence aux actes antisémites en progression.