Motard percuté
Motard percuté : 18 mois de prison avec sursis requis contre deux policiers pour un geste qui aurait pu lui « coûter la vie »
Deux policiers comparaissent devant le tribunal correctionnel de Créteil pour une collision spectaculaire survenue avec un motard sur l’autoroute A4. Le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis à leur encontre, estimant que les faits s’apparentent à des violences délibérées.
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Photo: GABRIEL BOUYS/AFP via Getty Images
« Ces faits, je les analyse comme étant des violences », a déclaré le procureur, pointant le manque de « crédibilité » du récit présenté par les deux agents. Le ministère public a également demandé qu’ils soient interdits de porter une arme pendant deux ans et d’exercer toute fonction publique durant un an, une sanction assortie de l’exécution provisoire.
Des images virales au cœur du dossier
L’affaire remonte au 14 octobre dans le Val-de-Marne, peu après l’entrée de l’autoroute A4. La scène, filmée par une caméra embarquée dans un autre véhicule, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux.
On y voit une voiture de police se déporter vers un motard, la moto vaciller après un contact, puis le passager tendre le bras en direction du conducteur du deux-roues avant que le véhicule ne s’éloigne.
On y voit une voiture de police se déporter vers un motard, la moto vaciller après un contact, puis le passager tendre le bras en direction du conducteur du deux-roues avant que le véhicule ne s’éloigne.
« Une faute de conduite », plaide le conducteur
À la barre, le major Eric B., 53 ans, a admis « une faute de conduite » et un manque de vigilance, tout en niant toute intention de nuire :
« Je sais que la moto est là. J’estime mal sa vitesse et je pense pouvoir passer devant elle, mais elle va bien plus vite que prévu », a-t-il expliqué.
« Je sais que la moto est là. J’estime mal sa vitesse et je pense pouvoir passer devant elle, mais elle va bien plus vite que prévu », a-t-il expliqué.
Un « geste réflexe » selon le passager
Son coéquipier, le gardien de la paix Nils P., 26 ans, s’est exprimé sur son geste de bras tendu à la fenêtre, estimant qu’il s’agissait d’un simple réflexe : « C’est un automatisme, j’ai du mal à l’expliquer », a-t-il assuré.
Ce jour-là, il affirme avoir été malade et avoir laissé le volant à son supérieur, qui aurait enclenché les gyrophares pour rentrer plus rapidement.
Ce jour-là, il affirme avoir été malade et avoir laissé le volant à son supérieur, qui aurait enclenché les gyrophares pour rentrer plus rapidement.
De nouvelles vidéos relancent le débat
De nouvelles images publiées récemment par *Le Monde* viennent éclairer les circonstances de la collision. Elles montrent le motard remonter les files entre les voitures avant de dépasser la patrouille de police par la droite, provoquant un freinage brusque du véhicule officiel.
Pour l’avocat de la victime, Me Arié Alimi, la scène va bien au-delà d’un simple accrochage : « Il y a eu une poursuite, une chasse à l’homme, et un geste qui aurait pu coûter la vie au motard. »
Pour l’avocat de la victime, Me Arié Alimi, la scène va bien au-delà d’un simple accrochage : « Il y a eu une poursuite, une chasse à l’homme, et un geste qui aurait pu coûter la vie au motard. »
Verdict attendu mi-décembre
Les deux policiers risquent jusqu’à sept ans d’emprisonnement. Le jugement sera rendu le 18 décembre.
Avec AFP
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