La négativité peut affaiblir le cerveau plus qu’on ne le croit: trois conseils pour s’aider soi-même

Par Health 1+1
28 novembre 2022 20:31 Mis à jour: 28 avril 2023 20:42

Selon Andrew Newberg, ancien directeur du Center for Spirituality and the Mind de l’université de Pennsylvanie, et Mark Waldman, chercheur associé, moins de quelques secondes qu’on prononce le mot « non », des dizaines d’hormones et de neurotransmetteurs générateurs de stress se déclenchent dans le cerveau de celui qui le lance et de celui qui le reçoit. Ces substances chimiques perturbent immédiatement le fonctionnement normal du cerveau, endommageant la logique, la raison, le traitement du langage et la communication. [1]

Sommes‑nous affectés par la négativité ?

Le mot « non » n’est pas responsable de toutes les conséquences négatives. Selon les deux neurologues, les pensées ou conversations négatives deviennent de plus en plus difficiles à arrêter à mesure qu’elles persistent. Le cerveau réagit à des fantasmes négatifs comme la pauvreté, la maladie et la mort comme s’il s’agissait d’événements réels, bien qu’ils ne se soient jamais produits.

Les résultats montrent également que les mots négatifs prononcés dans les services de chirurgie entraînent la libération de cortisol, une hormone génératrice de stress, et l’échec de l’analgésie contrôlée par le patient (ACP). [2]

Par ailleurs, les expressions faciales craintives et colériques créent elles aussi de l’anxiété et de l’irritabilité, auxquelles l’amygdale du cerveau répondra plus violemment qu’à la vue d’attaques ou de mutilations. [3]

Malheureusement, le cerveau réagit moins aux informations positives qu’aux informations négatives ou aux expressions faciales de colère, qui ont plus d’impact. [4]

Cette situation est largement observée dans nos vies en termes de relations étroites, de modèles de réseaux sociaux et de processus d’apprentissage. Les humeurs négatives, les retours négatifs ou les parents moins bienveillants ont plus d’influence que les bons. Les mauvaises impressions sont plus faciles à créer, et les mauvais événements se propagent plus rapidement et plus largement. [5]

Un tel schéma dans le cerveau est lourd de conséquences. Pour certaines personnes, cela tend à faire évoluer les choses vers de plus mauvais résultats.

Jiun‑Min Ko, psychologue clinicien au centre de traitement des toxicomanes de Kaohsiung, qui dépend de l’agence des services correctionnels du ministère taïwanais de la Justice, affirme que les toxicomanes dont il s’occupe comptent beaucoup de personnes très performantes. Il s’agit notamment de professeurs, de médecins et de chefs d’entreprise. Ils partagent un trait commun : ils ruminent toujours les informations négatives ou les problèmes secondaires, mais ignorent les commentaires positifs, et prennent même les commentaires neutres ou positifs pour des négatifs.

Par exemple, l’un des patients du Dr Ko était un professeur d’université, qui souffrait de dépression et suivait un traitement de réhabilitation au centre pour avoir consommé des drogues illégales. Le professeur était un perfectionniste, ne se jugeant toujours pas assez bon.

Un jour, il s’est classé troisième dans un concours national de rédaction, mais il se considérait comme un perdant pour n’avoir pas remporté le premier prix. À ses yeux, les félicitations de ses collègues étaient « des compliments non sincères ». Et de commenter : « Et je ferais de même à leur place. » Il allait jusqu’à supposer que ses collègues avaient dû le mépriser dans son dos.

Ainsi, des appréhensions négatives hantaient son cerveau, le mettant constamment sous une pression énorme. Il a fini par rencontrer des personnes douteuses sur les médias sociaux, qui l’ont incité à prendre des drogues pour chasser l’ennui.

Comme le souligne le Dr Ko, de nombreux cas similaires vont de pair avec la dépression. Des études antérieures indiquent que les stimuli et les souvenirs négatifs ont tendance à favoriser la dépression. [6]

Les récompenses et la reconnaissance créent un cycle positif

Pourquoi ? Les informations positives ne constituent pas une menace pour le corps humain lui‑même et ne nécessitent aucune action immédiate. Par conséquent, le cerveau se retourne pour concentrer son attention sur les informations négatives. [7]

L’amygdale du cerveau évalue l’environnement pour repérer les menaces potentielles. Si une menace apparaît, l’amygdale peut rester active et répondre aux nouveaux stimuli. Des études ont montré que l’amygdale était activée selon un schéma similaire lorsque les personnes regardaient des images négatives et les visages neutres qui suivaient, provoquant ainsi une augmentation de l’humeur quotidienne négative et une diminution de l’humeur quotidienne positive. [8]

Une étude récente publiée en juillet dans Nature révèle l’impact d’une friandise et d’un choc électrique sur les nerfs du cerveau des souris ainsi que sur la sécrétion de substances. Elle conclut que l’état par défaut du cerveau est d’avoir un biais vers la peur, ce qui signifie que les neurones associant des perceptions et des souvenirs négatifs sont activés jusqu’à ce que les neurones associant des perceptions positives soient activés lorsque la neurotensine est libérée. Ces neurones affectés sont tous situés dans l’amygdale basolatérale. [9] [10]

Selon les chercheurs, cela aide les gens à éviter les dangers potentiels, ce qui correspond également aux personnes qui ont tendance à trouver le pire dans une situation.

Joan Zeng, chercheuse à l’Albert Einstein Medical Institute, explique que le fait d’offrir une friandise aux souris incite leur cerveau à sécréter de la neurotensine, renforçant ainsi un cycle de bons souvenirs. Selon le Pr Zeng, il en va de même quand on souhaite cultiver un talent particulier. Elle note que les humains ont également besoin de récompenses et de reconnaissance pour construire et consolider un cycle positif.

Étant donné que le cerveau réagit également aux informations positives, les gens peuvent entretenir intentionnellement des humeurs positives, ce qui profite même aux pessimistes ou aux personnes souffrant de dépression légère ou moyenne. [11]

Les humeurs positives et négatives sont significatives pour l’être humain

Les humeurs négatives incitent les gens à concentrer leur attention et leur conscience, et à procéder à des ajustements physiologiques pour faire face aux menaces ou aux défis immédiats. En revanche, les humeurs positives contribuent à renforcer la résilience de l’ego, c’est‑à‑dire la capacité d’un individu à s’adapter à un environnement en constante évolution. Les personnes ayant une forte résilience du moi sont plus à même de rebondir face à l’adversité et au stress, d’éviter la dépression et de continuer à se développer face à des humeurs négatives tout aussi graves.

Le Pr Zeng explique que les humeurs négatives fortes peuvent s’auto‑entretenir. Par exemple, le ressentiment, l’humeur négative la plus courante, est associé à de nombreux cas de cancer du sein. En outre, le Pr Zeng accuse certains médias de mettre en avant les mauvaises nouvelles pour augmenter le nombre de vues, ce qui suscite immédiatement des réactions négatives et attire l’attention, car la société est assaillie de messages négatifs. Cependant, cette tactique exerce un impact néfaste sur l’ensemble de la société.

Comment surmonter la mauvaise humeur résultant des messages négatifs et construire des messages positifs ? Voici quelques conseils.

Créer trois pensées positives pour chaque pensée négative

Pour faire disparaître une pensée, une notion ou un préjugé négatif existant, on peut penser à de bons événements ou aux mérites de l’autre partie. Une recommandation spécifique ? Des études montrent que nous devons développer au moins trois idées ou perceptions positives pour une pensée négative. [12]

Les couples mariés ont besoin de cinq messages positifs pour compenser un seul énoncé négatif afin de maintenir une relation solide entre eux.

Méditation assise avec des pensées justes

Même si nous faisons la sourde oreille aux messages négatifs, ils envahissent nos vies de manière agressive. Nous pouvons renforcer notre « résistance » et favoriser des humeurs positives et une force psychologique vertueuse.

Le Dr Ko recommande de pratiquer la méditation assise avec des pensées justes pendant environ 20 minutes chaque jour, ce qui contribuera à des changements significatifs en termes de bonheur, de santé, de relations et de résilience.

Le Pr Zeng recommande également de s’asseoir en méditation, ce qui, selon elle, peut interrompre les dommages causés au cerveau par les messages négatifs, car la méditation renforce les ondes gamma, une onde cérébrale pacifique qui entraîne une plus grande résistance au stress et empêche les gens d’être poussés vers des états d’esprit extrêmes comme l’anxiété ou le désespoir.

Le Pr Zeng, qui pratique quotidiennement la méditation assise, explique que la méditation régulière l’aide à améliorer sa capacité à équilibrer son humeur. Par conséquent, elle est moins susceptible d’être affectée par des messages négatifs et parvient généralement à des résultats bénéfiques dans tout ce qu’elle entreprend.

Jusqu’à présent, il a été prouvé que la méditation, les prières répétées, le yoga, le tai‑chi, les exercices de respiration, la relaxation musculaire progressive et le qigong déclenchent tous la réponse de relaxation (RR), une intervention du corps et de l’esprit qui contrecarre les effets négatifs causés par le stress.

La RR fait baisser la pression artérielle, le rythme cardiaque et la fréquence respiratoire, et provoque des changements dans le cortex et le sous‑cortex cérébral, qui interviennent dans les perceptions sensorielles, le langage, les humeurs ou le traitement des émotions, et la mémoire.

Les études susmentionnées, note le Pr Zeng, suggèrent que la neurotensine peut être appliquée pour développer de nouveaux médicaments permettant de réajuster le cerveau, tandis que le fait d’être gentil ou de complimenter les autres joue exactement le même rôle que la neurotensine, ce qui suscitera des réponses positives et des réactions de la part des autres parties en même temps.

Le Dr Ko précise également qu’un grand nombre d’études ont confirmé que le fait d’aider les autres nous rend plus heureux et nous apporte des bénéfices psychologiques.

Les méthodes d’expression de la gratitude consistent à remercier les autres et à « créer » ainsi une humeur positive.

On peut aussi faire de l’exercice régulièrement, revivre de bons souvenirs et tenir un journal intime. En écrivant un journal intime, on peut se laisser aller à des espoirs et à des rêves et imaginer ce que serait notre avenir si tous nos objectifs étaient atteints. Ces pensées positives, même si elles ne sont pas ancrées dans la réalité, peuvent tout de même faire progresser un sentiment de bonheur et de satisfaction.

Enfin, suggère le Dr Ko, ceux qui sont déjà d’humeur négative peuvent adopter l’approche suivante en quatre étapes pour s’ajuster :

1/ Faire une pause – Arrêter ce qu’on fait en ce moment et quitter les lieux pour se calmer.
2/ Respirer – Prendre plusieurs respirations profondes pour détendre les muscles.
3/ Regarder à l’intérieur – Se calmer et considérer ce qui se passe réellement et analyser la rationalité des idées qui viennent à l’esprit.
4/ Choisir – Choisir l’option la plus utile plutôt que de recourir à une simple réaction émotionnelle. Il faut se poser la question suivante : ma réponse est‑elle utile dans la situation actuelle ? Est‑ce que cela me fera me sentir un peu mieux ou moins stressé ? Ma réponse m’aide‑t‑elle vraiment ou aide‑t‑elle les autres ?

Les quatre étapes ci‑dessus empêchent de sombrer davantage dans un état de crise et permettent de se recentrer.

Références :

(1) https://www.psychologytoday.com/us/blog/words-can-change-your-brain/201208/why-word-is-so-dangerous-say-or-hear
(2) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18612266/
(3) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12482086/
(4) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17760782/
(5) https://journals.sagepub.com/doi/10.1037/1089-2680.5.4.323
(6) https://www.jneurosci.org/content/39/38/7576
(7) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12459215/
(8) https://www.eurekalert.org/news-releases/716237
(9) https://www.salk.edu/news-release/making-a-memory-positive-or-negative/
(10) https://www.nature.com/articles/s41586-022-04964-y
(11) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3126102/
(12) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3126111/

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