Nouvel album de «Martine en Bretagne»: la «cote d’amour» du personnage est «restée incroyablement forte»

Par Emmanuelle Bourdy
8 mai 2023 16:17 Mis à jour: 8 mai 2023 16:18

Le premier album de Martine remonte à 1954. Au fil des années, le personnage a su s’adapter, notamment à un plus jeune public. Ce mercredi 3 mai, « Martine en Bretagne » est sorti en librairie. Mais pourquoi Martine n’a pas pris une ride depuis presque soixante-dix ans ?

Au cours de ses soixante-dix ans de vie, « la cote d’amour de Martine est restée incroyablement forte », explique à Ouest-France Céline Charvet, la directrice éditoriale chez Casterman. Raison pour laquelle notre petite héroïne continue de faire rêver, aussi bien son jeune public que les nostalgiques.

 « Elle véhicule un certain nombre de valeurs »

« Il y a toujours autant de transmission intergénérationnelle. Des grands-mères qui les offrent à leurs petites-filles ou des mamans à leurs filles, des adultes qui les achètent par nostalgie », explique la directrice éditoriale. Par contre, ses lecteurs ont quelque peu rajeuni. Martine touche désormais les 3 à 6 ans et par conséquent, ses histoires ont dû être raccourcies.

Mais si Martine est autant appréciée, c’est d’abord parce qu’elle a gardé la même apparence qu’à ses débuts, le personnage ayant été créé par l’illustrateur belge Marcel Marlier en 1954. De plus, la jeune fille incarne par ailleurs des valeurs universelles. Laurence Boudart, l’autrice de Martine, a indiqué dans une interview accordée à Ouest-France que « c’est une enfant sage, mesurée, dynamique, enthousiaste et bien élevée. Elle est spontanée, mais pas naïve. Son quotidien est plein de découvertes ». Sans compter qu’elle « jouit d’une très grande liberté. On a envie de vivre comme elle, de lui ressembler, du moins les petites filles ».

Mais si on aime Martine, c’est surtout « parce qu’elle véhicule un certain nombre de valeurs : la solidarité, la bienveillance, la tolérance, la curiosité, mais aussi les valeurs transversales de la famille, qui est très présente, sans être écrasante », poursuit l’autrice.

« Lui redonner une forme d’intemporalité »

La fillette, qui est toujours aussi avide de découvrir le monde, se trouve cette fois-ci embarquée en Bretagne. Elle raconte ses aventures à son amie Clara, qui a dû rester chez elle en raison d’une jambe cassée. Chaque jour, elle lui envoie donc une carte postale du lieu où elle se trouve, notamment dans les villes de Rennes et de Nantes. L’histoire nous fait également passer par la forêt de Brocéliande, tout en faisant une halte sur Belle-Île-en-Mer.

Dans ce nouvel album, les textes ont été écrits par Rosalind Elland-Goldsmith, qui a d’ailleurs réécrit, en 2015, les soixante albums d’origine. Selon Céline Charvet, cette dernière a « parfaitement su se glisser dans les pas de Gilbert Delahaye [qui est l’auteur historique] et Marcel Marlier… Ce qui est tout un art ». « L’idée n’était pas de créer une Martine contemporaine, qui se serait démodée à toute vitesse, mais de lui redonner une forme d’intemporalité », ajoute-t-elle.

« Elle est le reflet de la France des années 1950. On ne peut pas lui reprocher de porter un contexte dans lequel elle est née. Mais elle a su s’émanciper au fil du temps », explique encore Céline Charvet, faisant référence au fait que Martine a parfois été taxée d’être trop conservatrice et moralisatrice.

« Elle fait partie de notre imaginaire collectif »

Étant donné que Martine est très ancrée dans notre histoire, son image est parfois dévoyée, ce qui ne surprend pas Céline Charvet : « Dès qu’il y a un événement sociétal, une couverture est détournée. Elle fait partie de notre imaginaire collectif. »

En 2021, après 10 ans d’absence, Martine avait visité le célèbre musée du Louvre dans Martine au Louvre. L’année dernière, la jeune fille et son chien Patapouf déambulaient dans les couloirs du château de Versailles. Après s’être aventurée sur les routes bretonnes, on la retrouvera à Paris dans le prochain album, dont la sortie est prévue pour 2024. Les albums Martine ont été traduits dans une trentaine de langues depuis leur création. Et ils ont été vendus à 150 millions d’exemplaires dans le monde, précisent nos confrères.

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