Omicron dévaste l’économie chinoise

Par Antonio Graceffo
15 janvier 2022 21:38 Mis à jour: 15 janvier 2022 21:38

Le variant Omicron freine la reprise économique de la Chine. Les cas sont en hausse tandis que les vaccins chinois s’avèrent inefficaces.

Le Parti communiste chinois (PCC) mène actuellement une politique « zéro Covid ». Toutefois, depuis la reprise épidémique liée au variant Omicron, nous sommes très loin du zéro cas. De fait, le nombre de patients infectés par le nouveau variant est en hausse. Pourtant, au moins 75 % de la population est entièrement vaccinée. La troisième dose du vaccin Sinovac est tout aussi inefficace. La Chine s’apprête donc à vivre une troisième année de confinement et de mesures sanitaires qui paralysent l’économie.

Ces derniers mois, Pékin a renforcé les contrôles sociaux. Dans la ville de Xi’an, 13 millions d’habitants sont confinés. Le 28 décembre, 810 cas locaux de Covid‑19 symptomatique ont été signalés. En Mongolie intérieure, près de 10 000 touristes ont été interdits de circuler en raison de quelques dizaines de cas. Environ 34 000 visiteurs ont été confinés dans l’enceinte du Shanghai Disneyland pour une personne testée positive au Covid. Deux trains à grande vitesse à destination de Pékin ont été immobilisés parce que deux membres de l’équipage s’étaient trouvés à proximité d’une personne infectée. Des centaines de passagers ont été contraints à l’isolation. Une ville de la province du Jiangxi a éteint les feux de circulation pour dissuader les habitants de prendre la voiture, après la découverte d’un seul cas.

Dans certaines régions, les animaux domestiques sont aussi les victimes des mesures extrêmes. En Mongolie intérieure, les agents de prévention du Covid ont exterminé les animaux domestiques des personnes confinées après avoir désinfecté leurs maisons. Dans les villes de Chengdu, Harbin et Wuxi, les autorités ont pénétré dans les maisons des personnes confinées dans le seul but de tuer leurs animaux de compagnie.

Les villes sont toujours confinées, avec des barrages de police, des fermetures d’écoles, des trains annulés et des millions de tests de dépistage effectués. Les responsables locaux risquent des sanctions si des cas sont découverts dans leur région. Par conséquent, beaucoup ont adopté une approche sévère pour combattre la maladie. Heihe, une ville du nord de la Chine, a déclaré une « guerre populaire » contre le virus, offrant des récompenses allant jusqu’à 13 600 euros aux habitants près à dénoncer ceux qui violent les mesures sanitaires.

Les pharmacies qui vendent des médicaments contre la fièvre sont tenues d’enregistrer le nom des acheteurs dans une base de données de suivi du virus, sous peine de perdre leur licence. Les citoyens dont le test de dépistage est positif et qui ne se rendent pas dans un centre pour fiévreux peuvent être poursuivis en justice.

Les autorités chinoises confinent non seulement les personnes qui ont été en contact direct avec une personne infectée, mais aussi leurs contacts secondaires. Les nouvelles règles de traçage s’étendent jusqu’aux personnes ayant été à proximité d’une personne infectée. Des applications de téléphone sont utilisées pour dépister et isoler les personnes qui ont traversé des zones d’infection potentielle. À Chengdu, 82 000 personnes ont été amenées à se faire dépister parce que leur téléphone portable s’était trouvé à moins de 800 mètres d’un cas suspect, pendant une période de 10 minutes ou plus.

Les tentatives infructueuses de Pékin pour éliminer le virus devraient prouver, après deux ans, que la gestion, plutôt que l’éradication, est la stratégie appropriée. Des pays comme l’Australie et Singapour ont renoncé aux politiques zéro Covid, réalisant qu’ils ne pouvaient pas rester confinés éternellement. La Chine, en revanche, poursuit ses confinements à tout‑va aux dépens de son économie. Le pays se ferme également au monde, en limitant le tourisme et l’expédition des marchandises.

Un vol de Delta Air Lines a été contraint de faire demi‑tour, à mi‑chemin entre Seattle et Shanghai, car les mesures sanitaires liées au Covid avaient changé en Chine. Cela a provoqué des perturbations lors de l’atterrissage de l’avion aux États‑Unis, car certains passagers avaient des visas et des tests de dépistage au Covid expirés et ne pouvaient théoriquement pas rentrer aux États‑Unis. Pékin a décidé de maintenir le nombre d’arrivées de vols internationaux à 2,2 % du nombre de vols antérieurs au Covid, et les nouveaux arrivants doivent s’isoler pendant 14 jours. Les citoyens chinois qui reviennent en Chine doivent remplir une pile de documents et se soumettre à de multiples tests de dépistage au Covid. Quant au tourisme émetteur, le gouvernement a presque complètement cessé de délivrer de nouveaux passeports.

Le coût de la politique zéro Covid chinoise est astronomique. Les frontières sont fermées depuis près de deux ans. Des pays comme la Mongolie et le Kazakhstan, qui commercent beaucoup avec la Chine, en souffrent concrètement. En 2019, la Mongolie dépendait de la Chine pour 33 % de ses importations, 89,1 % de ses exportations et 64,4 % de son commerce total. En 2020, lorsque la frontière a été fermée, les exportations de la Mongolie vers la Chine ont diminué à 68 %, tandis que les importations sont demeurées à 35,2 %. Et ce, parce que les exportations de minéraux ont chuté d’environ 30 % par rapport à la même période en 2019. Au Kazakhstan, la population souffre des pertes économiques dans les secteurs de l’exportation et de l’importation, dans un contexte où des dizaines de milliers de conteneurs vides restent à la frontière. Après avoir détecté ne serait‑ce qu’un seul cas, la Chine a souvent fermé des ports maritimes, provoquant d’énormes perturbations dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Le dirigeant chinois Xi Jinping mène également une répression des grandes entreprises technologiques, et le pays est confronté à une crise immobilière. Les nouveaux chantiers ralentissent dans des zones comme le Zhejiang, qui font l’objet de confinements répétés. Dans le même temps, les prix des logements baissent drastiquement en raison du ralentissement économique.

La croissance du commerce de détail ralentit et n’atteint pas les prévisions de Pékin. Le chômage est élevé (à 5 %) sans compter les millions de travailleurs migrants qui ont perdu leur emploi en usine. Les observateurs s’attendent à ce que la faiblesse de l’économie chinoise se poursuive en 2022, en particulier si le PCC poursuit sa politique zéro Covid. Pour atténuer le choc, la Banque populaire de Chine prévoit d’injecter l’équivalent de 164 milliards d’euros de liquidités dans le système bancaire. Cela augmentera la dette de la Chine, qui s’élève déjà à plus de 300 % du PIB.

En 2019, le tourisme représentait près de 12 % du PIB total de la Chine. Le tourisme intérieur représentait à lui seul un secteur de 821 milliards d’euros, faisant vivre environ 30 millions de personnes. En 2020, le tourisme a chuté d’environ 60 %. Avec des restrictions sanitaires soutenues. Il est impossible qu’il se rétablisse en 2022.

Malgré la politique zéro Covid, le PCC prévoit d’aller de l’avant avec les Jeux olympiques d’hiver. Les autorités centrales ont demandé aux gouvernements municipaux de construire des installations de confinement de masse pour des milliers d’arrivants étrangers. Il est peu probable que la politique de confinement et de dépistage suscite une reprise du tourisme.


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