«On ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS»: Gérald Darmanin appelle à une «grande compassion» pour les agriculteurs

Par Robin Lefebvre
26 janvier 2024 12:35 Mis à jour: 26 janvier 2024 12:35

Invité du 20h de TF1 ce jeudi soir, le ministre de l’Intérieur est revenu sur la colère des agriculteurs qui éclate actuellement partout en France. Face aux opérations coup de poing menées devant certaines préfectures, Gérald Darmanin a appelé à avoir « une grande compassion » avec les professionnels.

« Nos agriculteurs souffrent et ils ont le droit de manifester. » Invité sur le plateau du JT de 20H de TF1, jeudi 25 janvier, Gérald Darmanin est revenu sur la colère légitime des professionnels du secteur, qui bloquent certains axes et certaines villes de France depuis plusieurs jours afin de se faire entendre. Interrogé sur la relative complaisance des forces de l’ordre à l’égard des protestataires depuis le début du mouvement, le ministre de l’Intérieur a estimé qu’il fallait « les laisser faire sans envoyer les CRS ».

« On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS », a déclaré le premier flic de France. « Est-ce que les agriculteurs ont le droit de revendiquer et est-ce qu’ils souffrent ? Oui. Est-ce qu’on doit les laisser faire sans envoyer les CRS ? Oui, en tant que ministre de l’Intérieur et à la demande du président de la République et du Premier ministre, je les laisse faire», a expliqué en toute sérénité Gérald Darmanin.

Des « coups de sang légitimes »

Une passivité volontaire qui se justifie, selon lui, par un élément clé : « Est-ce que les agriculteurs s’en prennent aux policiers et aux gendarmes, est-ce qu’ils s’en prennent et mettent le feu aux bâtiments publics ? Ce n’est pas le cas. » Une vision des choses assez généreuse à la vue des dégradations qu’ont essuyées les préfectures d’Agen, mercredi, et de Bordeaux encore ce jeudi. Rappelant qu’il est avant tout un élu local, le ministre s’est dit « habitué aux coups de sang légitimes de ceux qui souffrent, qui ne gagnent pas beaucoup d’argent, et qui travaillent très fort. »

« J’ai indiqué aux préfets que si les bâtiments publics, les gendarmes, les policiers ou les agents publics étaient pris à partie, évidemment que nous interviendrons », a tempéré Gérald Darmanin avant de rappeler qu’il y a « une grande compassion à avoir avec nos agriculteurs ». Interrogé sur le risque d’une éventuelle aggravation des manifestations, et notamment sur les blocages à Paris, le ministre a indiqué que des forces mobiles avaient été déployées près de lieux publics.

Alors que le sénateur EELV de Paris Yannick Jadot a accusé l’exécutif d’être plus tendre avec les syndicats agricoles qu’avec les « militants climatiques », affirmant que « si les écologistes faisaient le millième de ce qui se passe aujourd’hui, ils seraient en prison et condamnés », le locataire de l’hôtel de Beauvau a balayé cette critique d’un revers de main. « Quand on tire aux mortiers d’artifice, qu’on attaque à la tronçonneuse ou à la boule de pétanque, sur les forces de l’ordre, comme c’est le cas parfois d’écologistes radicaux, évidemment je fais intervenir les forces de l’ordre », a-t-il asséné.

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