Paris: la mairie vise un lycée inoccupé pour l’hébergement d’urgence

Par Epoch Times avec AFP
30 avril 2024 08:10 Mis à jour: 1 mai 2024 08:37

La mairie de Paris propose au gouvernement un lycée inoccupé, géré par la région, pour héberger les 100 à 200 migrants qui occupent un de ses établissements culturels, ou font l’objet d’évacuations régulières dans la capitale, un sujet sensible à trois mois des Jeux olympiques (26 juillet-11 août).

L’ancien lycée Brassaï (XVe) est un bâtiment propriété de la ville « disponible à très court terme » pour l’hébergement d’urgence, a fait valoir le premier adjoint Emmanuel Grégoire lors d’un point presse. Selon lui, la maire Anne Hidalgo « a proposé de nombreux lieux » pour que l’hébergement d’urgence soit inclus dans « l’héritage social des Jeux olympiques ».

Parmi ces lieux, plusieurs lycées désaffectés représentant « un potentiel de 760 places », précise-t-il. Ces lycées, dont la gestion a été transférée en 2021 à la région, ont été fermés à la rentrée 2023 par cette dernière, présidée par Valérie Pécresse.

Au cœur de l’hiver, la région avait donné son accord pour que l’un d’entre eux, Suzanne-Valadon (XVIIIe), puisse accueillir des familles à la rue. Il héberge toujours une centaine de personnes. Mais Brassaï doit « accueillir des opérations des Jeux olympiques pendant l’été », puis faire l’objet de travaux à la rentrée, a indiqué à l’AFP l’entourage de Valérie Pécresse.

« Ce schéma a fait l’objet d’un accord à trois entre la région, la Ville et la préfecture de région », souligne la même source, affirmant qu’« aucune réquisition » n’avait été demandée lundi soir, quand une « tentative sauvage d’intrusion a été bloquée par la préfecture de police ».

3 500 sans-abri recensés dans la capitale

La mairie reproche à l’État de ne pas en faire assez pour héberger les près de 3 500 sans-abri recensés dans la capitale, alors qu’il en a la compétence. Depuis décembre, la mairie a ouvert plusieurs gymnases ou écoles désaffectées, où elle héberge aujourd’hui environ 500 personnes réparties sur 5 sites, a indiqué Léa Filoche, l’adjointe aux solidarités.

Et depuis le 6 avril, entre 100 et 200 personnes occupent la Maison des métallos, un établissement culturel lui appartenant, ce qui provoque l’annulation ou le déplacement de la programmation. Pour autant, la mairie refuse une « évacuation » policière mais veut un « transfert vers Brassaï », a insisté Patrick Bloche, président de l’établissement et autre adjoint PS.

Mardi matin, un campement d’une centaine de personnes, essentiellement des jeunes en recours de reconnaissance de minorité, a été démantelé près de l’Hôtel de Ville, a indiqué le collectif Le Revers de la médaille, qui reproche à l’État un « nettoyage social » en vue des JO. « Les JO sont une occasion historique de revoir cette doctrine absurde » consistant à « jouer au chat et à la souris », dit Emmanuel Grégoire.

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