Si les usagers respectaient au mieux le tri de leurs déchets recyclables, les éboueurs du XVIIIe arrondissement de Paris, eux, les mettaient tous dans le même camion-benne à ordures lorsqu’ils effectuaient le ramassage. C’est en tout cas ce qu’a révélé un reportage diffusé ce dimanche 17 octobre sur M6 dans l’émission « Zone interdite ».
Filmés discrètement entre janvier et avril 2021 dans le XVIIIe arrondissement, les éboueurs parisiens sont en train de mettre les déchets des poubelles vertes et des poubelles jaunes dans le même camion-benne. Ce qui signifie que les déchets recyclables se retrouvent avec les ordures ménagères, ainsi que le montre Paul Labrosse dans son documentaire diffusé sur M6 dans l’émission « Zone interdite ».
« Le prestataire trahit le contrat qui le lie à la Ville »
En guise d’explication, l’un des éboueurs de la société Derichebourg (qui est l’une des sociétés prestataires de la Ville pour le ramassage des déchets), a lancé au journaliste qui l’interrogeait : « Parce que vous croyez que dans le XVIIIe, les gens trient les déchets ? » Une réponse qui est bien évidemment « inacceptable » pour Colombe Brossel, l’adjointe chargée de la propreté de l’espace public, du tri et de la réduction des déchets. « Par cette pratique, le prestataire trahit le contrat qui le lie à la Ville et aussi le contrat moral que l’Hôtel de Ville a passé depuis une vingtaine d’années avec les Parisiens en mettant gratuitement à leur disposition une poubelle supplémentaire pour le recyclage », s’est indignée l’élue dans les colonnes du Parisien.
L’adjointe chargée de la propreté a encore souligné que « le mélange des contenus des poubelles vertes et jaunes n’est accepté que dans trois cas : en période de canicule ou de grand froid, pendant une grève ou lorsque des ordures ménagères ont été jetées par inattention dans une poubelle jaune ».
Des contrôleurs à bord de voitures banalisées…
Ce constat a eu pour effet de donner lieu à des contrôles plus drastiques. Colombe Brossel a effectivement expliqué à nos confrères qu’il n’est « juridiquement pas possible de verbaliser rétrospectivement sur la base d’images tournées cet hiver et qui ne nous appartiennent pas ». Néanmoins, « la direction de la propreté et de l’eau a reçu la société Derichebourg en juin et a rappelé les règles à chacun des cinq prestataires qui interviennent dans ce domaine », indique-t-elle. « Nous en avons profité pour muscler les modalités de contrôle et les pénalités financières. Les contrôles ont été accrus et la surveillance renforcée dans le XVIIIe », confie-t-elle encore au quotidien régional.
Des contrôleurs, à bord de voitures banalisées, sont donc chargés de suivre des camions-benne choisi au hasard et ainsi vérifier que le travail soit fait en adéquation avec le cahier des charges de la Ville. Si celui-ci n’est pas respecté, la société chargée de la collecte des déchets s’expose alors à des amendes.
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