« Partout pareil »: à la frontière belge, les « gilets jaunes » veulent dire « stop »

17 novembre 2018 15:53 Mis à jour: 17 novembre 2018 17:34

« En Europe, c’est partout pareil. On met des taxes partout ! » : parés de drapeaux tricolores et klaxonnant à tout va, les « gilets jaunes » ralentissent l’A22 à la frontière franco-belge, pour « montrer que la France n’est pas d’accord avec son gouvernement ».

Rassemblés sur un parking en bordure d’autoroute, juste de l’autre côté de la frontière en Belgique, une soixantaine de manifestants, dont une poignée d’enfants, attendent le début de l’opération escargot, qui n’a pas été officiellement déclarée auprès de la préfecture du Nord.

Germain Roussel, barbe fournie, béret et lunettes de soleil, travaille en Belgique où il fait son plein car « c’est beaucoup moins cher ».

« Mais je suis quand même Français. Solidarité oblige, je suis venu », ajoute cet ouvrier de 36 ans, expliquant avoir ressorti ses drapeaux tricolores de la Coupe du Monde de football cet été pour orner les fenêtres de sa voiture.

Franck Deroo, 47 ans, se réjouit d’intervenir « sur un grand axe, utilisé par l’Europe avec des camions qui viennent de l’étranger ». « On montre que les Français ne sont pas d’accord avec la politique de leur gouvernement », dit-il à l’AFP.

https://twitter.com/C_Vial_/status/1063815483756032001

« En Europe, c’est partout pareil. On met des taxes partout », déplore cet électricien originaire de la commune voisine de Neuville-en-Ferrain, qui traverse lui aussi la frontière chaque jour.

« Je vois bien que c’est exactement la même chose, comme l’Allemagne et d’autres pays… C’est global, mais il faut que la France se révolte pour dire qu’on n’est pas d’accord ».

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Quelques mètres plus loin, Olivier Horent assure que « le but ce n’est pas d’embêter les gens mais seulement le gouvernement pour influer sur les comptes publics ».

Ce Tourquennois, qui a revêtu une veste de sport jaune fluo en guise de gilet, a pris connaissance des incidents graves qui ont fait un mort et une cinquantaine de blessés. « Je trouve cela dommage. On doit être solidaires et pas les uns contre les autres », lâche-t-il.

Dans un concert de klaxons, clignotants allumés, les voitures roulent lentement, gilets posés sur le pare-brise ou agités par la fenêtre, tandis que de petits groupes bloquent les entrées de l’autoroute. Régulièrement, un camion de police intervient pour fluidifier le trafic.

« Que se passe-t-il ? », demande en anglais un chauffeur de poids-lourd venu de Lituanie, découvrant avec inquiétude l’embouteillage qui se forme sous ses yeux.

« Laissez-nous passer ! » crie Romuald, un père de famille qui accompagne ses deux filles de neuf ans à une compétition de basket, à 20 mns de route. « Je comprends qu’on manifeste, moi aussi je paye mon carburant mais je n’ai pas envie qu’on prenne mes filles en otage », lâche-t-il, tandis que le ton monte face à une motocycliste.

« Je trouve cela démesuré. Quand je demande gentiment pour passer, on ne me répond pas correctement. C’est insultant ! »

« Ça ne sert à rien de s’énerver », réplique un « gilet jaune », la cinquantaine, fumant une cigarette adossé à sa voiture. « On est tous dans le même bateau ».

D. S avec AFP

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