Pas-de-Calais: risques d’inondations, fermeture des établissements scolaires et des crèches dans 200 communes

Par Epoch Times avec AFP
9 novembre 2023 15:30 Mis à jour: 9 novembre 2023 16:17

Les habitants du Pas-de-Calais s’apprêtent à affronter jeudi une après-midi puis une nuit de pluies diluviennes, avec des risques d’inondations, deux jours après une montée des eaux historique, qui a provoqué de nombreux dégâts mardi.

Le département, déjà en vigilance rouge crues, doit passer en vigilance rouge pluie et inondations à partir de 14h00, selon le dernier bulletin de Météo-France, un épisode qui ne doit s’achever qu’à midi vendredi.

Le Nord, la Seine-Maritime et la Somme, sont eux placés en vigilance orange. Dans l’ouest du Pas-de-Calais, les cumuls de pluie atteindront 50 à 70 mm, voire 80 à 100 mm localement. Les cumuls pourraient atteindre 50 mm dans l’ouest du département du Nord. Ce nouvel « épisode pluvieux intense » fait « suite à des cumuls déjà exceptionnels depuis plusieurs jours » et interviennent « dans un contexte hydrologique très préoccupant », précise Météo-France.

Le Pas-de-Calais est placé en vigilance rouge crues depuis minuit pour les fleuves côtiers de la Liane et l’Aa, deux cours d’eau ayant déjà dépassé leur pic de référence lors de crues records mardi, ainsi que pour la Canche. Dans les secteurs de Montreuil-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer, la population a de nouveau reçu le message d’alerte conseillant de reporter les déplacements, se réfugier en hauteur et couper l’eau, le gaz et l’électricité en cas d’inondation.

« Une course contre l’eau »

À Saint-Étienne-au-Mont, où 300 maisons ont déjà été sinistrées dans la nuit de lundi à mardi, des employés communaux aident des habitants à placer leurs meubles en hauteur. Certaines rues de la commune, qui avait aussi connu des inondations sur le passage de la tempête Ciaran le 2 novembre, sont inondées, a constaté l’AFP. Certains habitants connaissent ainsi leur troisième inondation en une semaine.

À Blendecques, sur l’Aa, les habitants courent après le sable, dans l’espoir de limiter les dégâts dans leur maison, dont certaines ont déjà été envahies par les eaux cette semaine. « C’est une course contre l’eau », témoigne Ludovic Provence, un machiniste à la brasserie de St-Omer, qui a posé des jours de congé pour calfeutrer la maison de sa marraine. Lui et un ami confectionnent des sacs de sable et installent des parpaings devant les entrées, soudés au trottoir avec du polymère. « On a acheté du sable et on va mettre des planches. On va essayer de limiter la casse », témoignent, un peu plus loin, Claude et Myriane, un couple de septuagénaires en déchargeant des sacs de leur voiture, qui n’ont pas souhaité donner leur nom de famille.

La circulation des trains pourrait être perturbée jeudi, vendredi et samedi « sur l’ensemble des Hauts-de-France », a pour sa part indiqué la SNCF sur X (anciennement Twitter). La digue, dont la fragilisation avait poussé à évacuer des habitants dans le bassin de la Canche, a finalement tenu cette nuit, a précisé la préfecture. Le bilan est selon elle toujours de trois blessés légers depuis lundi dans le département.

Des pluies qui « dépassent les prévisions que nous avons faites »

Le ministre a annoncé jeudi depuis le centre de crise du ministère la fermeture des établissements scolaires de 200 communes du Pas-de-Calais, contre 74 jusque-là, en raison des nouvelles inondations prévues dans le département. « J’ai demandé au préfet du Pas-de-Calais de fermer dans 200 communes du Pas-de-Calais, les établissements scolaires » et les crèches, a déclaré M. Darmanin, ajoutant que « ces pluies (…) dépassent les prévisions que nous avons faites ». Des fermetures avaient déjà été décidées la veille dans 74 communes pour jeudi et vendredi.

L’état de catastrophe naturelle va être déclenché lors d’une réunion le 14 novembre pour les villes touchées dans le Pas-de-Calais et le Nord, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. En Bretagne et en Normandie, environ 36.000 personnes sont toujours privées d’électricité une semaine après le passage de la tempête Ciaran, qui entraîné jusqu’à 1,2 million de coupures de ligne, « un événement totalement exceptionnel », a souligné mercredi dans une interview à Ouest-France la présidente du directoire du gestionnaire du réseau de distribution Enedis, Marianne Laigneau.

« Il faut intervenir dans des champs boueux, des bois, tronçonner des arbres », a-t-elle dit, évoquant « une course contre la montre ». Les inondations sont des catastrophes particulièrement coûteuses : entre 1970 et 2019, elles ont représenté 44% de toutes les catastrophes et 31% des pertes économiques.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.