Le patron de l’ONU proclame que «l’ère de l’ébullition mondiale est arrivée»

Par Nathan Worcester
31 juillet 2023 16:12 Mis à jour: 31 juillet 2023 16:12

António Guterres, secrétaire général des Nations unies, a laissé de côté le terme « réchauffement climatique », déclarant aux journalistes que « l’ère de l’ébullition mondiale est arrivée » pour la planète Terre.

Ses commentaires du 27 juillet sont intervenus après que le programme Copernicus d’observation de la Terre de l’Union européenne a annoncé que les trois premières semaines de juillet ont été « la période de trois semaines la plus chaude jamais enregistrée ».

L’Association météorologique mondiale, une agence des Nations unies, a également attiré l’attention sur les données ERA5 de Copernicus.

Copernicus prévoit également que ce mois de juillet dépassera le record du mois de juillet le plus chaud depuis le début des relevés modernes, qui avait été établi en 2019.

Les commentaires de M. Guterres ont été formulés quelques jours après qu’une des bouées dans la baie de Manatee, en Floride, a enregistré une température qui pourrait constituer un record mondial. D’autres bouées, situées à proximité, ont enregistré des températures aussi très hautes bien que moins élevées.

Toutefois, la superficialité de cette source et les relevés antérieurs qui ont dépassé la marque récente ont soulevé des questions sur ces données.

En outre, des données géologiques indiquent que les températures ont été beaucoup plus élevées à diverses époques du passé de la Terre.

Le nouveau rapport de Copernicus attribue une grande partie du temps exceptionnellement chaud du mois de juillet à l’élévation des températures de surface de la mer.

De son côté, l’Administration nationale américaine des Affaires océaniques et atmosphériques (National Oceanic and Atmospheric Administration) a signalé que des vagues de chaleur marine ont été observées dans une grande partie de l’océan mondial, notamment dans le sud de la Floride et dans l’Atlantique Nord, près du Royaume-Uni.

« Pour les scientifiques, c’est sans équivoque. L’homme est à blâmer », a déclaré M. Guterres aux journalistes jeudi.

Si de nombreux scientifiques pensent que l’activité humaine est à l’origine du réchauffement climatique, tous ne sont pas d’accord sur l’existence et la gravité du changement climatique d’origine humaine, et encore moins sur la ligne de conduite à adopter par les décideurs politiques.

Une déclaration de 2022, signée par plus de 1100 scientifiques et professionnels, affirme « qu’il n’y a pas d’urgence climatique ».

« Le changement climatique est là, il est terrifiant et ce n’est que le début », a insisté M. Guterres lors de la conférence de presse.

Ses propos ont suscité à la fois le soutien et des réactions négatives sur les réseaux sociaux.

« Assez de la remise à plus tard. Assez de demi-mesures. Assez de concessions aux intérêts liés aux combustibles fossiles. Les dirigeants doivent prendre MAINTENANT les devants sur le climat », a tweeté Catherine McKenna, l’ancienne ministre canadienne de l’Environnement et du Changement climatique.

« C’est incroyable, le ‘bouillonnement mondial’ est encore plus alarmant que le ‘code rouge’. Je me demande qui invente ces trucs pour Guterres », a écrit la climatologue Judith Curry sur le même site.

En plein milieu des réunions de l’ONU sur le climat

Un communiqué de presse associé aux commentaires du secrétaire général a appelé à une « action climatique immédiate », soulignant les prochaines réunions des Nations unies liées au climat.

Il s’agit notamment de la prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui se tiendra à Dubaï fin novembre et début décembre.

M. Guterres a demandé aux membres du Groupe des 20 (G20) d’en faire plus en matière de climat.

Cette demande va dans le sens de la déclaration commune de Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, et du président du sommet de Dubaï, Sultan al-Jaber, à la suite d’une réunion du G20 sur le climat qui s’est tenue à Chennai, en Inde, et qui a donné lieu à des visions conflictuelles sur la proposition de réduction progressive des combustibles fossiles.

« Ensemble, nous devons prendre les mesures nécessaires pour accélérer notre inévitable décarbonisation de manière responsable, tout en permettant l’accès à l’énergie pour tous, en promouvant le développement durable et en soutenant une transition juste. Pour ce faire, il est essentiel de tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables et de doubler le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique dans tous les secteurs d’ici à 2030, notamment en accélérant l’électrification et en améliorant les approches dans le secteur de refroidissement », peut-on lire dans la déclaration commune.

António Guterres, ancien secrétaire général du Parti socialiste portugais, ex-Premier ministre de son pays et ancien président de l’Internationale socialiste, a réitéré son appel à l’élimination rapide du charbon.

Il convient de noter que les démarches climatiques internationales, en particulier celles prévues par l’accord de Paris sur le climat, visent les pays occidentaux qui diminuent progressivement la capacité des centrales au charbon très polluantes. Entretemps, la Chine – le plus grand pollueur mondial qui, en 2020, possédait déjà environ la moitié de la capacité mondiale de production d’électricité au charbon – continue de construire massivement ces centrales en stimulant l’accroissement de sa puissance économique et militaire grâce aux sources d’énergie bon marché et stable.

En janvier 2022, lors de la réunion du Forum économique mondial, M. Guterres a déclaré « qu’aucune nouvelle centrale au charbon ne devrait être construite ».

En mars de la même année, peu après que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué une onde de choc sur les marchés mondiaux de l’énergie, il a insisté sur le fait que « ceux qui, dans le secteur privé, financent encore le charbon doivent rendre des comptes », qualifiant le charbon « d’investissement stupide ».

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