La peinture chinoise traditionnelle, miroir des arts de la Chine ancienne

Par Epoch Times
24 octobre 2016 08:00 Mis à jour: 2 avril 2021 14:12

La peinture chinoise traditionnelle reflète la conscience de la Chine ainsi que sa disposition et son inclinaison esthétiques. Elle illustre la compréhension des Chinois de la Chine ancienne sur la nature, sur la société ainsi que sur d’autres aspects sociaux afférents, tels que la politique, la philosophie, la religion, la moralité et l’art.

Elle met également l’accent sur le fait de «recevoir un enseignement de la nature qui touche le cœur». C’est cette relation harmonieuse entre la nature et le cœur qui crée la conception artistique. Cela induit que la «composition soit déjà créée avant même que l’artiste commence à peindre et que l’œuvre accomplie dépeigne avec précision l’aspiration de l’artiste». Son objectif est d’exprimer le caractère spirituel à travers la forme physique et de maîtriser à la fois la forme et l’esprit.

La peinture chinoise a une longue histoire. Durant la période lointaine des royaumes combattants, il y a plus de 2.000 ans de cela, les gens peignaient sur de la soie. Auparavant, il y avait

En écoutant paisiblement la brise sous les pins, XIIIe siècle. Ma Lin (1180-ap. 1256). Rouleau vertical, encre et couleurs sur soie, 226,6 x 110,3 cm. Taipei. Musée national du palais. (Domaine Public)
En écoutant paisiblement la brise sous les pins, XIIIe siècle. Ma Lin (1180-ap. 1256). Rouleau vertical, encre et couleurs sur soie, 226,6 x 110,3 cm. Taipei. Musée national du palais. (Domaine Public)

également des formes primitives de peinture sur pierre et sur poterie. Ces premières peintures ont établi une bonne fondation pour le développement de la peinture chinoise, laquelle utilisait le trait comme principal moyen de composition. Durant les dynasties Han et Wei, la stabilité sociale et l’unité ont laissé place à la division. L’impact de la collision entre les cultures étrangères et la culture locale ainsi que la combinaison possible des deux, ont donné vie aux peintures religieuses, qui constituaient le genre principal de peinture à cette époque. Il existait aussi des peintures de personnages historiques, qu’on voyait dessinés sur les œuvres littéraires. Les peintures de paysages, de fleurs et d’oiseaux ont également vu le jour durant cette période.

Les dynasties Sui et Tang ont connu une période de grande prospérité socio-économique et de développement culturel. Ainsi, la peinture s’est beaucoup développée: les peintures de paysages, de fleurs et d’oiseaux ont atteint leur apogée. Il en va de même pour la peinture religieuse. Un genre séculier se dégage aussi, décrivant la vie des aristocrates dans des peintures de personnages qui présentent les caractéristiques des gens de cette époque. L’émergence tardive de la peinture literati – peinture des lettrés – a grandement enrichi le concept créatif de la peinture chinoise, tout comme les méthodes d’illustration.

Les trois catégories de peinture chinoise

La peinture chinoise comprend trois catégories, la peinture de personnages, de paysages et la peinture de fleurs et d’oiseaux. En surface, ils sont classés par sujet, alors qu’en fait, ils présentent une forme de conceptualisation et de pensée à travers l’Art. Les trois catégories de peinture comprennent les trois aspects de l’univers et de la vie humaine. La peinture de personnages dépeint la société humaine et les relations interpersonnelles. La peinture de paysages exprime la relation entre la nature et l’homme, combinant le tout en un, et la peinture d’oiseaux et de fleurs exprime les variétés de la vie naturelle et leur existence en harmonie avec l’homme. La combinaison des trois constitue toute la multitude des choses dans l’univers, chacune transmettant le meilleur à l’autre et se complétant mutuellement.

Gu Kaizhi, de la période Jin de l’Est, s’est spécialisé dans la peinture de personnages. Il a été le premier à avancer l’idée «d’exprimer l’esprit à travers la forme». Dans sa peinture de personnages, il s’est consacré à la description vivante du caractère individuel, lui apportant une résonance vive, tout en conférant une large considération à la forme et à l’esprit. À travers cette méthode, le caractère individuel des personnages était décrit de façon bien précise dans ses peintures, à travers la description de l’environnement, de l’atmosphère, de la posture et du mouvement.

La peinture de paysages représente un domaine spécifique d’étude dans l’art. Elle décrit principalement des scènes naturelles. Elle s’est développée durant les périodes Wei, Jin et Sud-Nord. La peinture de fleurs et d’oiseaux est devenue une catégorie indépendante de peinture durant la dynastie Tang.

Idéologie de «le ciel et l’homme ne font qu’un»

La peinture chinoise attache de l’importance à la conception et elle se distingue par le fait d’établir d’abord le concept avant la peinture. Elle souligne l’unité subjective et objective de l’image artistique et ne recherche aucune ressemblance précise quant à la forme, mais elle tente d’obtenir «l’effet ingénieux qui réside entre la ressemblance et la non ressemblance» et la «ressemblance dans la non ressemblance».

Buffles et vacher fuyant l'orage , Li Di (1100-1197). (Domaine Public)
Buffles et vacher fuyant l’orage , Li Di (1100-1197). (Domaine Public)

La peinture chinoise emploie des techniques d’encre et de pinceau uniques pour décrire les objets et exprimer les sentiments et, à travers les points, les lignes et la surface, elle décrit la forme, la structure, la texture, la lumière et la position de l’objet dans la peinture. Le pinceau et l’encre ne servent pas seulement d’accessoires pour dépeindre les objets et transmettre des émotions. Ils servent également de véhicule à l’objet de la peinture. Dans le même temps, ils sont eux-mêmes une forme de nuance, déployant un charme sophistiqué dans la calligraphie chinoise et détenant une valeur esthétique unique.

La peinture traditionnelle chinoise accentue le fait que la peinture et la calligraphie sont homologues. En outre, elle prête attention au caractère et à l’accomplissement de l’artiste. Dans une œuvre singulière, une attention particulière est donnée à la combinaison harmonique du poème, de la calligraphie, de la peinture et du sceau. Dans l’écriture du poème, de la préface et du post-scriptum d’une peinture, l’artiste exprime sa compréhension de la société, de la vie et de l’art. Ces derniers, non seulement enrichissent le thème de la peinture, mais font également partie de la composition.

Cette peinture reflète les concepts philosophiques et esthétiques des Chinois dans son observation, création de l’image et expression. Dans son observation de la réalité, elle adopte la méthode de distinguer ce qui est petit de ce qui est grand, et à partir de ce qui est petit, voir ce qui est grand. Elle observe la réalité dans la vraie vie ou devient même directement une partie de la réalité, plutôt que de se contenter d’observer, tel un étranger, ou de se limiter elle-même à un point de vue particulier. Même en peignant des objets naturels purs, tels que des paysages, des fleurs et des oiseaux, l’artiste peut également les relier à la conscience sociale et à l’intérêt esthétique des gens, utilisant des scènes pour exprimer des sentiments ou les aspirations d’une personne en décrivant un objet particulier.

La peinture chinoise traditionnelle n’est pas seulement prestigieuse. Elle sert également de miroir afin de refléter les arts traditionnels de la Chine, démontrant le concept traditionnel chinois «le ciel et l’homme ne font qu’un».

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