Pékin évoque des représailles face à l’enquête lancée par les États-Unis

15 août 2017 04:26 Mis à jour: 15 août 2017 12:32

Pékin a mis en garde ce mardi les États-Unis contre de possibles représailles après l’annonce par Washington d’une enquête visant la Chine sur le dossier de la propriété intellectuelle.

Le président américain a signé hier un « mémorandum » demandant à son représentant au Commerce (United States Trade Representative, USTR) Robert Lighthizer de mener une enquête pour déterminer si la politique commerciale chinoise nuit aux entreprises américaines dans le domaine de la propriété intellectuelle.

« Nous défendrons nos travailleurs, nous défendrons l’innovation, la création et les inventions qui sont le moteur de notre magnifique pays », a-t-il ajouté, accusant ouvertement Pékin de « vol de la propriété intellectuelle américaine ».

Cette annonce intervient en pleine escalade des tensions dans le dossier nord-coréen, Donald Trump ayant exhorté la Chine, principal allié de Pyongyang, à « agir davantage » pour faire pression sur son turbulent voisin.

La Chine a vivement réagi à l’annonce de cette enquête, susceptible de déboucher à terme sur des sanctions : « Si les États-Unis adoptent des mesures portant atteinte aux échanges commerciaux bilatéraux (…) la Chine ne restera pas sans agir », a souligné le ministère chinois du Commerce.

« La Chine prendra assurément toutes les mesures appropriées pour défendre vigoureusement ses droits et intérêts légitimes », a-t-il insisté dans un communiqué.

Avant même la signature effective du mémorandum américain, une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mme Hua Chunying, avait mis en garde hier contre le risque d’une « guerre commerciale » dont « personne ne sortirait vainqueur ».

Inquiétude de Washington 

Washington s’inquiète notamment du système de coentreprises (joint-ventures) imposé par Pékin aux entreprises américaines : en contrepartie d’un accès au marché chinois, ces firmes seraient obligées de partager avec des partenaires locaux une partie de leur savoir-faire technologique.

Mais Mme Hua avait estimé hier que tout différend commercial devait se régler uniquement dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les États-Unis constituent le deuxième partenaire commercial de la Chine après l’Union européenne (UE), mais les frictions se multiplient entre les deux puissances.

La nouvelle procédure américaine vient ainsi s’ajouter aux nombreuses enquêtes déjà ouvertes par Washington contre la Chine dans le domaine commercial, notamment sur l’acier et l’aluminium, depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.

Mais elle n’équivaut toutefois pas au déclenchement d’un conflit immédiat : il appartiendra à M. Lighthizer d’établir les preuves d’éventuels abus chinois puis de demander l’ouverture d’une enquête formelle, un processus pouvant prendre jusqu’à un an, selon des responsables de l’administration américaine.

M. Lighthizer a souligné hier qu’il allait engager « une enquête exhaustive et, si nécessaire, prendre des mesures pour protéger l’avenir de l’industrie américaine », ajoutant qu’il ferait rapport au président « aussi vite que possible ».

Mises en garde contre Pékin

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, M. Trump et son administration ont multiplié les mises en garde contre ce qu’ils affirment être la politique commerciale déloyale de Pékin.

Le déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de la Chine a approché 350 milliards de dollars en 2016 et M. Trump n’a de cesse de dénoncer les conséquences des importations chinoises sur l’emploi dans des secteurs comme l’acier.

En dehors de mesures préliminaires prises la semaine dernière contre les importations chinoises de feuilles d’aluminium, les États-Unis se sont cependant gardés jusqu’ici de sanctions substantielles.

Donald Trump a rappelé jeudi dernier que « si la Chine nous aide (sur la Corée du Nord), j’aurais une approche différente sur le commerce. Une approche très différente ».

Pourtant, les responsables de l’administration américaine ont nié avec insistance tout lien entre ce dernier avatar commercial et la crise nord-coréenne.

Une approche partagée par Pékin : « le problème de la péninsule coréenne et le commerce sino-américain n’ont absolument rien à voir », a martelé hier le ministère chinois des Affaires étrangères.

Pékin a voté le 5 août une résolution présentée au Conseil de sécurité des Nations unies par Washington renforçant les sanctions contre Pyongyang. En application de cette résolution, la Chine a annoncé hier suspendre toutes ses importations de fer, de plomb, de minerais de ces deux métaux et de produits de la mer en provenance de Corée du Nord.

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