Pékin menace de représailles après la signature d’une loi sanctionnant des fonctionnaires pour des abus commis à Hong Kong

Par Frank Fang
17 juillet 2020 15:18 Mis à jour: 17 juillet 2020 15:18

Pékin menace Washington de représailles après que le président américain Donald Trump a signé un décret et un projet de loi pour tenir la Chine responsable de ses récentes actions à Hong Kong.

La loi sur l’autonomie de Hong Kong est adoptée et coulée en force de loi par le président Trump le 14 juillet, ouvrant la voie au gouvernement américain pour imposer des sanctions aux personnes et entités chinoises responsables de l’atteinte à l’autonomie de Hong Kong.

Approuvé à l’unanimité par la Chambre et le Sénat début juillet, le projet de loi est promulgué en réponse à l’adoption officielle par la Chine d’une loi de sécurité nationale restreignant les libertés de Hong Kong le 30 juin.

Remettant en cause le statut spécial de Hong Kong, le président Trump a signé un décret établissant une liste de nouvelles politiques américaines auprès de Hong Kong, notamment 1) la fin du traitement commercial préférentiel des États-Unis pour Hong Kong, 2) la suspension d’un traité d’extradition signé avec la ville chinoise et 3) en parallèle, il autorise une admission supplémentaire de réfugiés pour les résidents de Hong Kong pour des raisons humanitaires.

Voyant un recul sans précédent des libertés à Hong Kong, M. Trump a déclaré lors d’une conférence de presse mardi après-midi, qu’il avait signé le projet de loi et le décret « pour faire rendre des comptes à la Chine en raison de sa répression de la population de Hong Kong ».

Pékin a réagi avec colère à la signature de la loi sur l’autonomie de Hong Kong par Washington. Le ministère chinois des Affaires étrangères a publié une déclaration dénonçant ce qu’il percevait comme « une brusque ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine ».

Le ministère chinois a ajouté que Pékin imposera des sanctions aux personnes et entités américaines concernées. La déclaration ne fait cependant pas mention du décret de M. Trump.

Dans un communiqué publié le 15 juillet, le journal d’État chinois Global Times a cité une remarque de Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères le 29 juin, dans laquelle il a qualifié la loi sur l’autonomie de Hong Kong d’un « bout de papier brouillon ».

Selon l’article du journal d’État rigoriste, Tam Yiu-chung, le seul représentant de Hong Kong au comité permanent de l’Assemblée législative chinoise, le béni-oui-oui Congrès national du peuple, a fait remarquer que Pékin « avait fait tous les préparatifs » au cas où des sanctions américaines étaient imposées aux officiels chinois.

Regina Ip Lau Suk-yee (Domaine public)

À Hong Kong, Regina Ip Lau Suk-yee, membre du Conseil exécutif de Hong Kong et ancienne secrétaire à la Sécurité, a déclaré mercredi aux médias locaux que les mesures américaines étaient « irrationnelles et déraisonnables ». Elle prévoyait en réponse des contre-mesures par Pékin et Hong Kong.

Teresa Cheng (Domaine public)

En réponse au statut particulier de Hong Kong mis à mal, la secrétaire à la Justice de Hong Kong, Teresa Cheng, a défendu la loi sur la sécurité nationale lorsque les journalistes l’ont interrogée sur les mesures américaines. Elle s’est ensuite fait l’écho de la déclaration du ministère des Affaires étrangères chinois, en expliquant que les pays ne devraient pas interférer dans les « affaires intérieures » d’autres pays.

Les militants pro-démocratie et les manifestants de Hong Kong ont salué la nouvelle loi américaine et le décret du président Trump.

« Le début de la fin du #HK que nous connaissons. Triste mais vrai. Les #Hkers (#CitoyensdeHongKong) n’abandonnent pas et s’accrochent ici pour se battre afin de restaurer la gloire de #HK », a écrit Alan Leong, président du Parti civique pro-démocratie de Hong Kong, sur son compte Twitter, en réponse à la signature par M. Trump de la loi sur l’autonomie de Hong Kong.

Joshua Wong, figure emblématique du mouvement pro-démocratie des parapluies 2014 et candidat à un siège au parlement de Hong Kong, a déclaré qu’il était heureux de voir la présidence Trump donner force de loi à ce projet de loi pour faire rendre des comptes à la Chine.

« Étant donné la répression actuelle de Pékin contre Hong Kong, cette législation bipartite offre à l’administration de nouveaux outils pour réagir », a écrit M. Wong sur son compte Twitter.

Joshua Wong a ensuite appelé le Congrès américain à adopter la mise en application de l’accord relatif à la sphère de sécurité de Hong Kong. Le projet de loi propose que les résidents de Hong Kong, qui ont « une crainte fondée de persécution », puissent bénéficier du statut de réfugié de priorité no 2, qui permet la réinstallation aux États-Unis.

La Conférence de presse des citoyens, un groupe de défense qui se fait porte-parole des manifestants de Hong Kong, a publié une brève déclaration sur l’application de messagerie Telegram. Le groupe a été créé l’année dernière au milieu des protestations à grande échelle contre l’empiètement croissant de Pékin sur les affaires de la ville de Hong Kong.

Le groupe a déclaré que les Hongkongais ont utilisé « leurs deux pieds, leur sang et leurs larmes pour montrer au monde entier leur volonté d’acier dans la poursuite de la démocratie et des libertés ».

Il a ajouté que « la gloire reviendra » aux habitants de Hong Kong s’ils continuent à croire en leur cause et à être unis.

Au Royaume-Uni, l’ONG locale Hong Kong Watch a salué le décret du président américain Trump dans un message sur son compte Twitter.

« C’est une décision majeure, et c’est un signe de la façon dont la loi sur la sécurité nationale a brisé la confiance internationale dans ‘un pays, deux systèmes' », a écrit Hong Kong Watch, en se référant au cadre par lequel Pékin promettait de gouverner Hong Kong lors de son transfert de souveraineté de la Grande-Bretagne à la Chine en 1997.

Il a ajouté : « Nous sommes heureux de voir que nos principales demandes sur les dispositions relatives aux réfugiés, les sanctions et l’absence d’extradition y aient été intégrées. »

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