Pékin purge secrètement des maoïstes convaincus avant le 100e anniversaire du PCC

Par Frank Yue
16 juin 2021 13:17 Mis à jour: 16 juin 2021 13:17

Quelques semaines avant le 100e anniversaire du Parti communiste chinois (PCC), les autorités chinoises ont lancé une série de mesures de répression contre les maoïstes, selon des comptes-rendus.

Le régime les a arrêtés et a intimidé leurs familles et leurs amis pour qu’ils gardent le silence. Ce coup de balai a accru la tension parmi les maoïstes.

Les maoïstes chinois sont généralement avant tout des nationalistes chinois. Ils préfèrent l’économie planifiée à l’économie de marché, qu’ils considèrent comme la cause profonde des problèmes sociaux de la Chine d’aujourd’hui. En ce qui concerne la politique étrangère, ils affirment que la Chine doit adopter une attitude ferme à l’égard des démocraties occidentales.

Depuis le 12 mai, la police de la ville de Jijing, dans la province du Shandong (nord de la Chine), a procédé à une série d’arrestations de maoïstes dans différentes provinces pour des motifs criminels non divulgués, selon RedChinaCn.net, un site Internet basé en Chine qui promeut le communisme et s’oppose à la réforme économique de la Chine au cours des 30 dernières années.

Epoch Times a relevé de nombreuses fautes d’orthographe inhabituelles dans l’article de RedChina, qui semblent avoir été utilisées intentionnellement pour éviter la censure du PCC sur les mots-clés sensibles.

La nouvelle n’a été révélée que récemment. L’opération était si confidentielle que ce n’est que quelques jours plus tard que leurs familles et amis ont appris leur disparition.

Les arrestations ont concerné au moins quatre provinces du nord de la Chine, dont le Shandong, le Hebei, le Henan et le Shaanxi.

Le premier et aussi le principal détenu était Ma Houzhi, un homme de 77 ans, retraité et ancien professeur à l’Université normale de Qufu, dans la province de Shandong. D’autres maoïstes ont ensuite été emmenés par la police, notamment Liu Qingfeng, Fu Mingxiang, Hu Jiahong, Nie Jubao et Wu Ronghua.

L’action de Pékin a suscité des appels à la libération des maoïstes. Des sympathisants en colère ont interrogé par téléphone la police locale au sujet de leurs arrestations.

Cependant, les policiers ont refusé de divulguer des accusations spécifiques au nom du secret professionnel. La police a menacé de punir toute personne qui la défierait.

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« Ils ont certainement été impliqués dans des crimes de gangs », a expliqué la police. « Mais cela n’a rien à voir avec la promotion du président Mao. »

Un autre policier a affirmé qu’ils n’avaient aucune obligation de les informer des véritables accusations, étant donné la confidentialité de l’affaire.

Ce n’est pas la première fois que des maoïstes sont purgés par le régime du PCC.

En 2009, Ma et ses partisans se sont réunis dans la municipalité de Chongqing, qui est directement sous le contrôle du gouvernement central, et ont déclaré qu’ils avaient créé le Parti communiste maoïste de Chine, une organisation clandestine visant à rétablir les politiques de feu le dirigeant chinois Mao. Ils ont rejeté les 30 années de réforme et d’ouverture de la Chine, les qualifiant de « restauration capitaliste ».

À l’époque, Chongqing était le fief de Bo Xilai, une personnalité politique puissante qui, en tant que chef du Parti de la mégalopole, a organisé des rassemblements de style maoïste et des politiques sociales, attirant l’attention dans le pays et à l’étranger.

Ironiquement, c’est à Chongqing que la police a fait une descente à la réunion de Ma et de ses partisans. Tous les participants ont été arrêtés et, plus tard, les leaders ont été condamnés à la prison, y compris Ma lui-même, qui a reçu la peine la plus lourde – 10 ans de prison – pour incitation à la subversion du pouvoir de l’État.

Ma a été libéré le 14 octobre 2019.

Wu Jianmin, expert de la Chine basé aux États-Unis, a déclaré dans une interview accordée à Epoch Times le 10 juin qu’il n’est pas surprenant que le dirigeant chinois Xi Jinping ait sévi contre les maoïstes nationaux.

Selon lui, les maoïstes s’opposent au grand écart qui existe actuellement entre les riches et les pauvres en Chine. En conséquence, ils visaient l’égalisation ou la redistribution de la richesse sociale ou des ressources entre les citoyens. En d’autres termes, selon Wu, ils s’opposent aux aristocrates rouges de deuxième génération dirigés par Xi qui possèdent de grandes fortunes.

Il note que le régime du PCC au pouvoir ne recherchera jamais la soi-disant « prospérité commune ». Au contraire, les aristocrates rouges de la Chine trompent le peuple chinois et s’emparent de gains personnels sous le prétexte du communisme.

Xi Jinping s’attaquera à toutes les forces qui tentent de défier son autorité, qu’elles choisissent ou non de former un parti politique, a déclaré l’expert.

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