Pékin veut ouvrir de nouvelles cliniques pour lutter contre la vague de maladies respiratoires touchant les enfants

Le principal organisme de santé chinois a exhorté les hôpitaux du pays à prolonger les heures de service et à ouvrir de nouvelles cliniques pour faire face à la récente augmentation du nombre d'infections.

Par Dorothy Li
28 novembre 2023 14:46 Mis à jour: 28 novembre 2023 17:50

Le principal organisme de santé chinois a exhorté les hôpitaux du pays à prolonger les heures de service et à ouvrir davantage de cliniques, alors que l’augmentation récente des maladies respiratoires a suscité des inquiétudes au niveau international.

Le message délivré lors d’une conférence de presse organisée le 26 novembre par la Commission de la santé de la République populaire de Chine a été diffusé alors que les médias nationaux rapportent que de longues files d’attente se sont formées dans les hôpitaux pédiatriques, certains parents rapportant qu’ils ont attendu jusqu’à huit heures pour que leurs enfants puissent consulter un médecin.

Le 26 novembre, les autorités sanitaires ont reconnu que les hôpitaux étaient surchargés et, pour apaiser les inquiétudes de la population, elles ont invité les cliniques locales à renforcer leur capacité d’accueil pour faire face au nombre croissant de patients.

« Des efforts doivent être déployés pour augmenter le nombre de cliniques et de zones de traitement concernées, étendre de manière appropriée les heures de service et renforcer les garanties d’approvisionnement en médicaments », a déclaré Mi Feng, porte-parole de la Commission de la santé, à la presse le 26 novembre.

« Il est nécessaire de faire du bon travail en matière de prévention et de contrôle des épidémies dans les principaux lieux fréquentés, tels que les écoles, les établissements de garde d’enfants et les maisons de retraite, et de réduire les flux de personnes et de visites. »

Le ministère de la Santé a réitéré sa réponse précédente à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), attribuant le récent pic de cas de maladies respiratoires aiguës à une combinaison d’agents pathogènes, en particulier la grippe.

Wang Huaqing, expert en chef du programme de vaccination du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a cité d’autres agents pathogènes à l’origine de l’augmentation du nombre de cas dans la tranche d’âge des 5-14 ans, notamment le rhinovirus, cause typique du rhume, et le mycoplasme pneumoniae, une infection bactérienne qui touche généralement les enfants plus jeunes.

Par ailleurs, le virus SRAS-CoV-2, responsable du Covid-19, est détecté chez les patients de plus de 60 ans, selon M. Wang.

Des enfants et leurs parents attendent dans une zone de consultation dans un hôpital pour enfants à Pékin, le 23 novembre 2023. (Photo par JADE GAO/AFP via Getty Images)

Un système de santé sous pression

Les responsables de la santé n’ont pas fourni de données lors de la conférence de presse du 26 novembre. Les cas chez les enfants sont particulièrement fréquents dans les régions du nord comme Pékin et la province de Liaoning, où les hôpitaux alertent le public sur les temps d’attente prolongés.

La recrudescence des infections met à rude épreuve le système de santé du pays. À Tianjin, le personnel médical des services de consultation externe et d’urgence de l’hôpital pour enfants traiterait entre 10.000 et 12.000 visites par jour. Dans le même temps, l’hôpital Hongqiao a demandé à certains médecins pédiatres à la retraite de reprendre le travail pour faire face à l’augmentation du nombre de cas, selon un rapport publié le 18 novembre par Enorth, un média local soutenu par le gouvernement municipal.

L’affirmation du régime qui prétend que le mycoplasme pneumoniae est à l’origine de la récente épidémie a déjà été accueillie avec scepticisme. Les habitants ont en effet fait savoir que les résultats des tests de dépistage du mycoplasme étaient négatifs.

« Je soupçonne qu’il ne s’agit pas d’une pneumonie à mycoplasme parce que j’ai essayé toutes sortes de médicaments utilisés pour traiter la pneumonie à mycoplasme, mais aucun n’a fonctionné », a expliqué à Epoch Times, au début du mois, un médecin pédiatre de Pékin qui a lui-même été infecté et qui a demandé à être appelé Wang Hua.

Certains soupçonnent le pays d’être aux prises avec une recrudescence des infections par le Covid-19, car les personnes infectées présentent des symptômes similaires, tels que la toux, la fatigue et le « poumon blanc ». Le Parti communiste chinois (PCC) aurait demandé à ses fonctionnaires et aux médias d’attribuer l’épidémie à d’autres agents pathogènes, tels que la pneumonie à mycoplasme, et non au coronavirus, parce que le chef du Parti a proclamé la victoire dans la lutte contre cette pandémie.

Des enfants sont mis sous perfusion dans les escaliers d’un hôpital pour enfants à Pékin, le 23 novembre 2023. (Photo par JADE GAO/AFP via Getty Images)

Le PCC dissimule des données

La question centrale est de savoir si de nouveaux agents pathogènes sont apparus parmi ces maladies récentes. Le 22 novembre, l’OMS a demandé à Pékin des informations détaillées, notant que les médias et ProMed, système de surveillance de la santé publique géré par la Société internationale des maladies infectieuses, avaient signalé des foyers de pneumonie non diagnostiqués chez des enfants en Chine.

« L’un des principaux objectifs était de déterminer s’il y avait eu des ‘foyers de pneumonie non diagnostiquée’ à Pékin et dans le Liaoning, comme le mentionnent les médias », a souligné l’OMS dans son communiqué.

Le 23 novembre, l’OMS a indiqué avoir reçu les informations cliniques, les résultats de laboratoire et les autres données demandées. L’organisme de santé des Nations unies a expliqué que les données communiquées par les autorités sanitaires chinoises suggéraient que la recrudescence des maladies respiratoires était imputable à l’abandon par le régime de la politique du zéro Covid, en vigueur depuis près de trois ans.

« Les autorités chinoises ont fait savoir qu’aucun pathogène inhabituel ou nouveau n’avait été détecté et qu’aucune présentation clinique inhabituelle n’avait été observée », selon le communiqué du 23 novembre.

Le régime communiste chinois subit de plein fouet la surveillance internationale en matière de notification des épidémies depuis 2003, alors que des experts médicaux ont accusé Pékin d’avoir dissimulé l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), causée par un virus inconnu jusqu’alors, qui serait apparu dans la province méridionale de Guangdong avant de se propager dans les grandes villes chinoises et dans près de 30 pays.

Depuis qu’une autre maladie respiratoire virulente est apparue dans la ville centrale de Wuhan fin 2019, les experts de la santé et les responsables du monde entier ont à plusieurs reprises remis en question l’exactitude des données du pays.

Au début de cette année, alors qu’une vague massive de Covid-19 submergeait les hôpitaux et les pompes funèbres suite à la levée soudaine des restrictions imposées pour lutter contre la pandémie, l’OMS a de nouveau lancé un appel à la transparence, affirmant que les chiffres officiels établis par Pékin ne rendaient pas compte de l’ampleur réelle de l’épidémie.

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