Pères, grands-pères, etc : les figures familiales masculines dans les vieux films hollywoodiens

Par Tiffany Brannan
18 août 2023 13:55 Mis à jour: 18 août 2023 13:56

Les garçons et les jeunes hommes ont du mal à trouver des figures masculines positives dans les films d’aujourd’hui. Alors que les concepts de « girl power » et de « femme indépendante » sont très à la mode, les hommes sont cruellement privés de tels concepts dans les médias. Les seuls films dans lesquels on trouve des modèles masculins virils ont été réalisés pendant l’âge d’or d’Hollywood.

Les films de l’époque glorifiaient le mariage traditionnel et la famille. Ce n’est pas un hasard. Car en effet, l’âge d’or d’Hollywood ne tient son succès qu’au fait que la PCA (la Production Code Administration) veillait à ce que tous les films respectent les normes de décence définies dans le Motion Picture Production Code. Les valeurs morales traditionnelle et les modes de vie décents ont été défendus et maintenus pendant les 20 années où la PCA était en activité, de 1934 à 1954.

La plupart des films américains de l’âge d’or mettent en scène des relations familiales exemplaires. Il existe tellement de vieux films ayant des personnages qui affichent des vertus masculines traditionnelles qu’il est difficile de ne citer que quelques exemples. Entre autres, les relations familiales sont particulièrement parlantes. Voici quelques personnages qui sont tous de bons exemples de fils, de frères, de grands-pères, de pères, de beaux-pères, de gendres et de maris.

Les liens du sang

Parmi les rôles de fils les plus remarquables des films d’époque on pense tout de suite à Mickey Rooney. Pendant ses années de gloire à la MGM, de 1935 environ jusqu’à ce qu’il rejoigne l’armée en 1943, Rooney a conquis le cœur de l’Amérique en jouant des adolescents et des jeunes adultes souvent espiègles mais toujours attachants, notamment dans le rôle d’Andy Hardy qu’il a joué dans 16 films. En dehors de cette série, on peut citer son rôle de fils dans « En avant la musique » (1940), qui fait partie de ses comédies musicales « Let’s put on a show » avec Judy Garland.

Jimmy est en dernière année de lycée dans une petite ville et le seul enfant d’une mère veuve (Ann Shoemaker). Il rêve de devenir batteur de jazz et chef de big band après avoir obtenu son diplôme, mais sa mère a d’autres ambitions pour lui. Avant même sa naissance, les parents de Jimmy espéraient qu’il deviendrait médecin, comme son père. Jimmy essaie d’expliquer à sa mère sa passion pour la musique, mais lorsqu’il voit à quel point elle veut qu’il devienne médecin, il accepte courageusement. Il ne se dispute pas avec elle, ne lui crie pas dessus et ne se rebelle pas. Sa réponse mature et désintéressée face aux souhaits de sa mère est conforme au commandement biblique « Honore ton père et ta mère ». Mme Connor en est tellement touchée qu’elle finit par lui dit de poursuivre ses rêves musicaux après tout.

Jimmy Connors (Mickey Rooney) and Mary Holden (Judy Garland) star in a musical story about a young man's aspirations to have a band. (MovieStillsDB)
Jimmy Connors (Mickey Rooney) et Mary Holden (Judy Garland) jouent dans un conte musical sur les aspirations d’un jeune homme qui veut monter un groupe de musique (MovieStillsDB).

Dans les familles nombreuses, les frères et sœurs aînés jouent souvent le rôle de seconds parents pour les plus jeunes. On ne saurait mieux l’illustrer que dans « Six filles cherchent un mari » (1952), la suite de « Treize à la douzaine » (1950). Dans le deuxième film, le père bien-aimé de cette famille nombreuse est décédé et le fils aîné, Frank (Robert Arthur), devient l’homme de la maison. Il prend la responsabilité de s’occuper de ses sœurs en tant que premier parent masculin, bien qu’il soit plus jeune que certaines d’entre elles. Par exemple, il se rend compte que Martha (Debra Paget) est éprise d’Al Lynch (Martin Milner), un étudiant arrogant, et qu’elle n’écoute aucun des avertissements de sa famille sur le manque de sincérité de ce dernier. Frank doit prendre les choses en main pour protéger sa sœur. Tout au long du film, Frank est un frère aimant, attentionné et serviable pour ses dix frères et sœurs.

Lobby card for the 1952 film "Belles on Their Toes" starring Jeanne Crain and Robert Arthur. (MovieStillsDB)
Affiche de présentation du film « Belles on Their Toes » (Six filles cherchent un mari) (1952) avec Jeanne Crain et Robert Arthur. (MovieStillsDB)

Un des modèles masculins les plus appréciés qu’un jeune puisse avoir dans sa vie est celui du grand-père. Les grands-pères sont comme des pères, mais ils ont la sagesse et le charme d’une expérience de vie supplémentaire. L’un des grands-pères préférés au cinéma est Martin Vanderhof dans « Vous ne l’emporterez pas au paradis » (1938), interprété par Lionel Barrymore. Cet adorable vieux monsieur est un grand-père tellement parfait que tous ceux qui le connaissent l’appellent tout simplement Grand-père. Il a deux petits-enfants, les deux filles de sa fille unique, Alice Sycamore (Jean Arthur) et Essie Carmichael (Ann Miller). Alice, la protagoniste du film, est plus proche de son grand-père que de son propre père ou de tout autre membre de sa famille turbulente. Il est particulièrement proche d’Alice parce qu’elle lui rappelle sa défunte épouse bien-aimée. « Grand-père Vanderhof » aime s’amuser, jouer de l’harmonica pendant que ses proches chantent, dansent et rient. Il prend soin de sa grande famille, et des amis qu’ils ramènent à la maison, et même les voisins comptent sur lui. Il a inculqué à toute sa famille l’idée qu’il fallait profiter de la vie, mais cela ne veut pas dire qu’il est inactif. C’est un homme très sage qui philosophe sur les problèmes du monde, conseille sa petite-fille sur les décisions importantes, encourage les inconnus à poursuivre leurs rêves et guide sa famille dans la prière.

Lobby card for the 1938 film "You Can't Take It with You." (MovieStillsDB)
Affiche de présentation du film « Vous ne l’emporterez pas au paradis » (You Can’tTake it with You) de 1938. (MovieStillsDB)

George Rose (Cary Grant), que les membres de sa famille appellent affectueusement Poppy, dans le film « Cette sacrée famille » (1952), est un merveilleux exemple de paternité heureuse. Au début du film, lui et sa femme, Anna (Betsy Drake), ont trois enfants (deux garçons et une fille). Cependant, Anna ne tarde pas à décider de prendre en charge une orpheline perturbée (Iris Mann), au grand désarroi de George. George est un père typique. Il aime sa femme et ses enfants et travaille de longues heures pour subvenir à leurs besoins. Cependant, il n’est pas très enthousiaste à l’idée d’accueillir un autre enfant dans son foyer. Il doute qu’ils aient l’argent et le temps nécessaires pour s’occuper d’un autre enfant, mais il accepte de la laisser rester pour un essai de deux semaines. Lorsqu’elle les implore en larmes de rester chez eux, c’est George qui, sans mot dire, l’accepte dans leur famille en montant ses bagages à l’étage. Ensuite, ils accueillent un garçon malade et rebelle, qui refuse que quiconque l’aide. Contre son gré, George devient une figure paternelle pour lui, il répond à ses questions avec sagesse et lui apprend la vie. Même si George regrette de ne pas pouvoir passer plus de temps avec sa femme, il est un père merveilleux pour tous ses enfants, les siens et ceux de la famille d’accueil. En leur apportant la stabilité, l’amour et les conseils de la figure paternelle dont ils ont tant manqué, il aide les deux orphelins à devenir des enfants normaux et bien adaptés.

Lobby card for the 1952 film "Room for One More." (MovieStillsDB)
Affiche de présentation du film « Cette sacrée famille » (Room for One More) (1952). (MovieStillsDB)

Les unions de familles

Les relations avec les beaux-parents sont souvent dépeintes comme la pire chose qui puisse vous arriver dans les comédies, mais pas dans « La petite Constante » (1953). L’un des personnages principaux de cette histoire est Louis Calhern dans le rôle d’Opie Bedloe, un père texan au caractère bien trempé qui rend visite à son fils adulte, Joe (Van Johnson), et à sa future épouse, Connie (Janet Leigh). Joe et son père sont brouillés depuis que Joe a quitté le ranch familial pour devenir professeur d’université, et Opie et Connie ne se sont donc jamais rencontrés. Dès que l’éleveur rencontre la femme de son fils, ils deviennent rapidement amis. Connie n’ayant pas de famille, elle accepte volontiers Opie comme figure paternelle. Opie et Connie ont une excellente relation en tant que beau-père et belle-fille, car il se soucie d’elle comme s’il s’agissait de sa propre fille, et elle devient plus proche de lui que son propre fils.

A cropped lobby card for the film “Confidentially Connie” (1953). (MovieStillsDB)
Détail d’une affiche du film « La petite Constance » (1953). (MovieStillsDB)

Robert Wagner, dans le rôle de Jerry Denham dans « Chéri, divorçons » (1951), est un cas similaire : le gendre a plus de compréhension envers ses beaux-parents que leur propre fille. Jerry et sa jeune épouse, Barbara (Barbara Bates), vivent avec la mère de celle-ci, Miriam Halsworth (Claudette Colbert). Barbara insiste sur le fait qu’ils ne peuvent pas laisser sa mère toute seule alors qu’elle est en train de divorcer de son père, Hugh (Macdonald Carey). Jerry soupçonne sa femme de ne pas vouloir renoncer aux soins et au soutien de sa mère pour élever leur bébé, et sa paresse le désole. En même temps, Jerry entretient un lien étroit avec Miriam, qu’il considère à la fois comme une figure maternelle et une amie proche. Jerry Denham est un gendre formidable parce qu’il aime et respecte les parents de sa femme comme si c’était les siens.

L’un des rôles les plus importants qu’un homme puisse jouer est celui de mari, et Fred MacMurray, qui incarne Grant Jordan dans « Ma femme et ses enfants » (1948), est un excellent exemple de mari admirable. Dans ce film, un professeur célibataire épouse une veuve (Claudette Colbert) qui a trois jeunes enfants. Une série de contretemps oblige les jeunes mariés à emmener les enfants avec eux pour leur lune de miel. Tout au long de ce voyage chaotique, Grant prouve qu’il veut être un vrai père pour les enfants et pas seulement le nouveau mari de leur mère. On pourrait y voir un exemple de beau-père exceptionnel, mais s’il se montre aussi bon avec les enfants de sa nouvelle femme, c’est parce qu’il aime leur mère. Lorsque Grant a prononcé ses vœux de mariage en disant qu’il serait fidèle à sa femme « pour le meilleur et pour le pire » et « dans la maladie et la santé », il était sincère et il savait que cela concernait aussi les enfants de sa nouvelle épouse. Il prouve qu’il est un bon mari en s’imposant gentiment mais fermement comme le chef de famille.

Lobby card for the 1948 film "Family Honeymoon." (MovieStillsDB)
Affiche de présentation du film « Ma femme et ses enfants » ‘Family Honeymoon » de 1948. (MovieStillsDB)

Un homme attentionné

Un thème récurrent que l’on retrouve dans les films récents est celui des pères et autres figures d’autorité masculine, qui se comportent en tyrans sinistres et dominateurs. Le mot « patriarcat », qui désigne à la base un gouvernement ou une société dont le père ou l’homme le plus âgé est le chef, est largement galvaudé de nos jours et est utilisé à mauvais escient à chaque fois qu’il est question de la masculinité traditionnelle, désormais perçue comme néfaste. En revanche, les pères plus positifs ou les figures d’autorité masculines sont généralement représentés par des personnages très gaffeurs, idiots ou efféminés.

Ces sept rôles familiaux virils ont tous un point commun : ce sont des figures paternelles. Même le fils et le frère, encore adolescents, agissent comme l’homme de leur foyer respectif, puisque leur mère est veuve. Cela signifie-t-il qu’ils sont tyranniques ou durs ? Non, cela signifie simplement qu’ils sont protecteurs, forts, attentifs et aimants de leur famille, notamment des mères, sœurs, épouses, enfants, petits-enfants et enfants adoptifs. La génération actuelle a besoin de voir ces films et de découvrir à quoi ressemble un modèle masculin positif et viril.

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