Persécuter le Falun Gong est une « priorité absolue » pour le PCC, qui y voit une question de survie

Cette rhétorique officielle, qui fait du Falun Gong une cible pour les opérations de sécurité répressives, a eu pour effet d'intensifier la persécution.

Par Mary Hong
11 février 2024 04:25 Mis à jour: 15 avril 2024 12:53

Une nouvelle étude révèle que la persécution du Falun Gong par le régime chinois est devenue une « priorité absolue » pour les autorités depuis 2017, dans un contexte où le Parti montre un regain d’intérêt pour les questions liées au maintien du pouvoir.

Selon un avocat chinois, il est donc plus difficile pour les professionnels du droit de défendre les victimes que dans les premières années où le régime a lancé sa campagne de persécution contre cette pratique spirituelle.

« Dans un contexte où le Parti communiste chinois se concentre à nouveau sur la survie et la sécurité du régime, la répression du Falun Gong est citée comme priorité absolue pour la direction centrale et les autorités locales. C’est ce que suggèrent les rapports de travail, les discours et les directives en provenance d’au moins 12 provinces datant de 2017 », comme l’indique le Centre d’information sur le Falun Dafa dans un communiqué de presse publié le 6 décembre.

Le Falun Gong, également appelé Falun Dafa, est une discipline spirituelle comprenant des exercices méditatifs et des enseignements moraux fondés sur trois principes fondamentaux : la vérité, la compassion et la tolérance. Cette pratique a gagné en popularité en Chine au cours des années 1990, comptant entre 70 et 100 millions de pratiquants à la fin de la décennie, selon les estimations officielles de l’époque.

Le 20 juillet 1999, le régime communiste athée, dirigé par Jiang Zemin, alors chef du Parti communiste, a lancé une vaste campagne d’éradication du Falun Gong, considérant que le nombre croissant de pratiquants constituait une menace pour son autorité. Depuis lors, des millions de personnes ont été détenues dans des prisons, des camps de travail et autres installations. Des centaines de milliers d’entre elles ont été torturées pendant leur incarcération, selon le centre.

Intensification de la persécution

Citant plus de 20 sources, le communiqué de presse indique que « la campagne violente visant à éradiquer le Falun Gong est considérée au sein du parti comme un élément central dans les efforts déployés par le régime pour contrôler la population, maintenir son pouvoir politique et préserver sa suprématie idéologique ».

L’étude note que des hauts responsables de la sécurité et de la justice ont ouvertement ciblé le le Falun Gong dans des déclarations, marquant une « rupture après des années de silence ». Cette évolution est particulièrement notable compte tenu des persécutions qui se poursuivent dans tout le pays.

« Cette rhétorique officielle, qui fait du Falun Gong la cible d’opérations de sécurité répressives, est en corrélation avec l’intensification des persécutions observées par le Centre d’information sur le Falun Dafa dès le début de la pandémie de Covid-19, notamment des détentions arbitraires d’un nombre important de gens, des actes de torture et des décès résultant de mauvais traitements en détention », peut-on lire dans le communiqué.

En outre, « maintenir son emprise sur le pouvoir sous le couvert de ‘sécurité nationale’ est depuis longtemps une caractéristique du régime du Parti communiste chinois (PCC). Sous la direction de Xi Jinping, cet effort a même fait l’objet d’une attention renouvelée et son importance a été réhaussée ces dernières années ».

Les avocats spécialisés dans les droits de l’homme sont confrontés à de nouveaux défis

Ming Tian (pseudonyme), avocat spécialiste des droits de l’homme en Chine continentale, a fait part de son expérience de terrain à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 12 décembre.

Contrairement aux premiers stades de la mise en place de la campagne de persécution, à une époque où les avocats étaient certes confrontés à diverses difficultés mais pouvaient tout de même participer à une procédure judiciaire, « très peu d’avocats peuvent aujourd’hui s’impliquer », a déclaré M. Ming.

Il explique que dans le passé, les avocats étaient soumis à des restrictions, par exemple, les contacts avec leurs clients étaient limités ou bien les juges refusaient de prendre en compte les déclarations des avocats de la défense. Mais, à l’heure actuelle, il est devenu difficile pour les avocats d’accepter des affaires impliquant des pratiquants du Falun Gong, tant les pressions des autorités se font sentir.

« Lorsque les cabinets d’avocats refusent d’accepter une affaire impliquant le Falun Gong, on ne peut rien faire », a-t-il déclaré.

Selon M. Ming, le PCC utilise des stratégies sur lesquelles il ne communique pas. Tout d’abord, il donne l’ordre discrètement aux autorités judiciaires d’envoyer des avis officieux aux cabinets d’avocats qui visent à les empêcher de recevoir des dossiers et de gérer efficacement les procédures judiciaires. Deuxièmement, même si les avocats remplissent les procédures requises, les juges les mettent de côté en « négligeant d’informer les avocats des audiences du tribunal et en retenant des documents cruciaux », a-t-il déclaré.

Il souligne que lorsque les efforts d’obstruction des avocats échouent, les autorités locales refusent de reconnaître l’état d’avancement d’une affaire. « Par conséquent, le nombre d’avocats qui peuvent effectivement s’occuper des affaires relatives au Falun Gong reste assez limité. »

Des pratiquants du Falun Gong participent à un défilé mettant en lumière la persécution par le régime chinois de leur foi, à Brooklyn, dans l’État de New York, le 15 octobre 2023. (Chung I Ho/Epoch Times)

L’ignorance du public joue un rôle

« Selon moi, la répression du Falun Gong en Chine n’a cessé de s’intensifier au fil des années, avec des méthodes en constante évolution », a indiqué Lai Jianping, ancien avocat de Chine continentale.

C’est « l’endoctrinement athée et la propagande fabriquée » par le PCC dans un « environnement intérieur oppressif » qui ont poussé le public à se désintéresser de la question du Falun Gong. « Cette réticence de la population aggrave les difficultés rencontrées par les pratiquants du Falun Gong », a déclaré M. Lai à Epoch Times.

Il souligne que la communauté internationale, en particulier l’Occident, ne fait pas assez pour faire pression sur le PCC, malgré les preuves de prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants du Falun Gong qui leur sont communiquées.

« La communauté internationale n’a pas assumé ses responsabilités à cet égard. Dans une certaine mesure, cette question [le prélèvement forcé d’organes] reste dissimulée, ce qui est très alarmant », a déclaré M. Lai.

À l’occasion de la Journée des droits de l’homme, le 10 décembre, des experts qui ont participé à une conférence virtuelle organisée par l’association Médecins contre le prélèvement forcé d’organes (DAFOH), un groupe de défense de l’éthique médicale basé à Washington, ont montré que le régime chinois tue des prisonniers de conscience à grande échelle et dans le plus grand secret pour approvisionner son industrie de la transplantation.

Cette pratique se poursuit sans relâche à ce jour, ont noté les participants au panel, et les principales victimes sont les pratiquants du Falun Gong en détention.

Le PCC va bientôt tomber

Li Yuanhua, historien chinois résidant en Australie, a expliqué que lorsque les pratiquants du Falun Gong et les militants des droits de l’homme font prendre conscience de la brutalité de la campagne de persécution, le PCC prend peur dans la mesure où les atrocités du parti au pouvoir sont ainsi mises en lumière.

En outre, la crainte du PCC est « principalement motivée par la publication des neuf commentaires », a ajouté M. Li.

Les « Neuf commentaires sur le Parti communiste », une série éditoriale publiée pour la première fois dans l’édition en langue chinoise d’Epoch Times en 2004, exposent la véritable nature du PCC. En outre, la série a déclenché un mouvement populaire – connu sous le nom de « mouvement Tuidang » ou « mouvement de démission du PCC » – qui a vu plus de 423 millions de Chinois se retirer du Parti communiste et de ses organisations affiliées, selon le Centre de service international pour la démission du PCC (« Centre Tuidang »), basé aux États-Unis.

Il estime que ce mouvement pourrait bien déstabiliser le régime.

« La réalité veut que le marché boursier chinois continue de décliner. Le PCC n’est pas seulement confronté à un problème économique, mais aussi à d’autres problèmes majeurs à l’intérieur et à l’extérieur du pays, comme les luttes politiques intestines et la diplomatie internationale. Le PCC va bientôt s’effondrer. »

Haizhong Ning et Luo Ya ont contribué à la rédaction de cet article.

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