La perte de crédibilité d’une science basée sur la performance

16 décembre 2016 15:41 Mis à jour: 17 décembre 2016 08:07

Nous pouvons constater aujourd’hui dans le domaine de la science qu’il n’y a plus d’évolutions véritables dans les différentes disciplines. La science n’attire plus l’attention publique et la confiance accordée à la recherche s’est amoindrie. La communauté scientifique toute entière est plus intéressée par son nombre de publications que par la recherche elle-même.

Le 21 septembre, le magazine Atlantic a cité les textes de Paul Smaldino et Richard McElreath, professeurs en science de l’information à l’université de Californie, rapportant le déclin inévitable de la science.

Selon des études, si un chercheur est en compétition dans le domaine de la science et de la technologie, il choisira un sujet de recherche lui demandant une charge de travail moins élevée et un stress moindre et un sujet qui rentre dans les thèses dominantes du moment. Cela, car il peut arriver plus rapidement et plus facilement au résultat voulu. Et si des résultats imprévus adviennent, ils seront immédiatement mis à l’écart.

Cela est un phénomène généralisé se déroulant actuellement dans la communauté scientifique. En d’autres termes, le chercheur va effectuer de recherches, seulement pour que son article soit publié. Des études n’ayant pas été correctement effectuées sont ainsi souvent publiés dans des magazines.

Richard Horton, rédacteur-en-chef du journal médical The Lancet, a déclaré : « Les scientifiques sont encouragés à publier un grand nombre d’articles par tous les moyens, plutôt que de les approfondir. »

« Par l’analyse statistique, nous pouvons voir que le nombre d’articles publiés par des scientifiques travaillant à obtenir des résultats concrets est faible », poursuivent Smaldino et McElreath.

Il y a également un problème avec les magazines scientifiques. Le niveau de la recherche est pré-déterminé par des notions intrinsèques de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas. Tandis que des articles contenant des résultats de recherche considérés comme « positifs » dans les soit-disant cercles académiques, sont rapidement publiés, tandis les résultats « négatifs », non voulus, sont bien souvent écartés de la publication.

Il faut ajouter à cela que beaucoup d’institutions publient des articles afin d’obtenir plus de fonds venant de différents organismes, pour le gain et la popularité.

Selon leurs enquêtes, les scientifiques donnent de nombreux conseils à leurs étudiants afin qu’ils se concentrent sur la performance, c’est-à-dire publier le plus d’articles possibles. L’effet de ces recommandations peut alors être négatif pour l’avenir de l’étudiant et pour la recherche en général.

« Nous ne pensons pourtant pas que le tableau soit entièrement noirci. Il existe toujours des scientifiques hautement talentueux, cherchant le meilleur résultat comme seul but de la recherche, avec les efforts que cela nécessite. Mais de nombreux personnes travaillant dans le domaine de la science ont déjà reconnu ce problème. »

La recherche fondamentale, dans toutes les disciplines de la science, semble néanmoins être sur le déclin, son avenir paraît difficile à prévoir.

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