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Perte de poids : l’acupuncture, une alliée pour votre santé

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Photo: Shutterstock

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Durée de lecture: 15 Min.

Des millions de personnes luttent chaque jour contre le surpoids. Régimes restrictifs, séances d’entraînement éreintantes, compléments dits « miracles »… L’industrie de la minceur brasse des milliards, mais rares sont ceux qui obtiennent des résultats durables. Pourtant, il existe une pratique ancestrale que la science moderne redécouvre : la stimulation de points précis du corps à l’aide de fines aiguilles, l’art de l’acupuncture.

Non, il ne s’agit pas de magie. C’est une technique vieille de plus de deux mille ans, aujourd’hui validée par des études cliniques rigoureuses, qui permet à de nombreuses personnes de reprendre le contrôle de leur poids et de leur santé.

Quand les aiguilles parlent le langage du corps

Imaginez votre corps comme un réseau de communication d’une complexité extraordinaire. À certains points, les signaux se croisent, s’amplifient ou se modulent. L’acupuncture n’est rien d’autre – et rien de moins – qu’un moyen d’envoyer des messages ciblés à travers ce réseau, afin d’activer des réponses que votre organisme connaît déjà, mais qu’il a cessé d’exécuter correctement.

Lorsqu’une aiguille très fine traverse la peau à l’un de ces points stratégiques, elle stimule des terminaisons nerveuses et envoie des signaux au cerveau, capables d’influencer la faim, la façon dont nous métabolisons le sucre et même notre rapport émotionnel à la nourriture. La médecine moderne a mis des décennies à comprendre ce que les anciens guérisseurs pressentaient : de légères stimulations en des points précis peuvent déclencher des changements profonds et durables.

La faim qui ne vient pas de l’estomac

L’un des combats les plus difficiles de toute démarche d’amincissement ne se joue ni à la salle de sport ni dans la cuisine, mais dans le cerveau. L’appétit incontrôlé, ces envies irrépressibles qui surgissent en milieu d’après-midi, ou encore cette sensation de ne jamais être rassasié… tout cela porte un nom dans le monde des hormones.

La leptine est l’hormone censée nous dire : « C’est bon, arrête de manger. » Mais chez les personnes en surpoids, le cerveau ne l’entend plus. C’est comme si le volume était au maximum, mais que les haut-parleurs restaient muets. Les scientifiques parlent de « résistance à la leptine », l’un des cercles vicieux les plus redoutés de l’obésité.

À l’inverse, la ghréline, surnommée l’hormone de la faim, reste souvent chroniquement élevée chez les personnes en surpoids, entretenant une sensation de faim constante qu’aucune volonté ne peut vaincre durablement.

C’est ici que l’acupuncture révèle l’un de ses effets les plus remarquables. Plusieurs études ont démontré que des traitements réguliers sur huit à douze semaines pouvaient réduire les niveaux de ghréline jusqu’à 18 % et, surtout, restaurer la sensibilité à la leptine. Résultat : une sensation de faim plus équilibrée, où le corps reconnaît de nouveau ses signaux de satiété.

Résistance à l’insuline, racine d’un métabolisme lent

Derrière la sensation de « tout ce que je mange finit par se stocker » se cache une réalité métabolique : la résistance à l’insuline. Les cellules deviennent « sourdes » à cette hormone, le glucose circule plus longtemps dans le sang, se transforme plus facilement en graisse et, paradoxalement, la faim augmente car les cellules, privées d’énergie, « crient famine » au milieu de l’abondance.

L’acupuncture agit précisément sur ce mécanisme. Une méta-analyse portant sur plus de 1200 patients a montré une baisse de la glycémie à jeun de 12 à 15 mg/dL chez ceux ayant suivi un traitement combiné à des changements alimentaires — des chiffres suffisants pour faire la différence entre un état prédiabétique et un métabolisme sain.

Comment ? En stimulant certains points, notamment au niveau de l’abdomen et des jambes, on active des circuits du système nerveux qui améliorent la réponse des cellules à l’insuline. C’est comme si les cellules retrouvaient la bonne fréquence et recommençaient à répondre efficacement aux signaux métaboliques du corps.

Un autre facteur clé : l’inflammation chronique

L’obésité n’est pas seulement une accumulation de graisse ; c’est aussi un état d’inflammation chronique de bas niveau. Cette inflammation silencieuse perturbe la régulation du poids et le traitement des nutriments. Des protéines inflammatoires circulent en excès dans le sang, créant un terrain défavorable à toute perte de poids. Le métabolisme tourne alors au ralenti, comme entravé par un frein invisible.

Les recherches ont montré que l’acupuncture possède des effets anti-inflammatoires mesurables. L’insertion d’aiguilles active le nerf vague, déclenchant la libération de substances anti-inflammatoires naturelles. Ainsi, le frein se relâche et le métabolisme peut enfin fonctionner à son rythme optimal.

Stress et microbiote

Le microbiome intestinal – cet écosystème de bactéries et micro-organismes qui peuple notre tube digestif – joue un rôle crucial dans la manière dont nous assimilons les aliments et dans les signaux de faim transmis au cerveau. Les personnes minces et celles en surpoids présentent des flores intestinales très différentes ; ces différences ne sont pas seulement une conséquence du poids, elles y contribuent aussi.

Les chercheurs ont découvert que l’acupuncture peut moduler la composition de la flore intestinale. Les analyses montrent une augmentation des bactéries bénéfiques telles qu’Akkermansia muciniphila et certaines espèces de Lactobacillus, associées à un métabolisme plus efficace et à une moindre inflammation. Autrement dit, les aiguilles semblent influencer la santé intestinale jusque dans sa composition microbienne.

Par ailleurs, le stress chronique est l’un des ennemis les plus insidieux du contrôle du poids. Lorsqu’on est stressé, le corps sécrète du cortisol, une hormone qui, en excès prolongé, favorise l’accumulation de graisse abdominale, stimule l’appétit et nous pousse vers les aliments les plus caloriques. Le stress altère aussi le sommeil, et une seule nuit écourtée peut accroître la faim du lendemain sans que l’on ait dépensé plus d’énergie. Ce cercle vicieux est difficile à rompre.

L’acupuncture s’avère particulièrement efficace pour gérer le stress. Plusieurs études rapportent une réduction du cortisol de 20 à 30 % après six à huit semaines de traitement. Les patients dorment mieux, ressentent moins de « faim émotionnelle ». Les aiguilles activent le système nerveux parasympathique, favorisant la relaxation et neutralisant les effets du cortisol en excès.

Ce que dit la science

Lorsqu’il s’agit de traitements dits alternatifs ou complémentaires, il est facile de tomber dans le scepticisme ou, à l’inverse, dans un enthousiasme naïf. D’où l’importance de s’appuyer sur la recherche rigoureuse. Une revue systématique de la réputée Collaboration Cochrane, évaluant 34 études cliniques sur plus de 3000 participants, a conclu que les programmes structurés d’acupuncture entraînaient une perte de poids supplémentaire de 1,5 à 3,2 kilos par rapport à ceux ne suivant qu’un régime et de l’exercice, sur des périodes de deux à trois mois.

Ce chiffre peut sembler modeste, mais deux éléments méritent d’être soulignés. D’abord, cette perte s’ajoute aux résultats obtenus par d’autres méthodes : l’acupuncture agit donc en synergie. Ensuite, et surtout, les études de suivi montrent que les personnes poursuivant des séances d’entretien maintiennent bien mieux leur poids que celles se contentant d’un régime. Le fameux « effet rebond », cauchemar de tous les régimes, est nettement réduit.

Considérations pratiques

L’une des grandes frustrations des régimes commerciaux réside dans leur rigidité. L’acupuncture, au contraire, s’adapte à chacun. Un bon praticien évalue vos caractéristiques personnelles – zones de stockage des graisses, type de faim, qualité du sommeil, niveau de stress – et élabore un protocole sur mesure, en sélectionnant les points les plus bénéfiques.

Les meilleurs résultats surviennent lorsque cette approche s’inscrit dans un programme alliant alimentation équilibrée et activité physique adaptée. L’acupuncture n’est pas une baguette magique, mais un outil puissant qui facilite et renforce l’efficacité des autres efforts.

Réalisée par un professionnel qualifié avec du matériel stérile, l’acupuncture est extrêmement sûre. Les effets secondaires sont rares : une légère gêne ou un petit hématome de la taille d’une lentille, parfois un léger étourdissement lors de la première séance.

Elle est déconseillée en cas de troubles graves de la coagulation, d’infections cutanées sur les zones à traiter ou pendant la grossesse pour certains points spécifiques. En dehors de ces cas, elle se combine aisément avec la plupart des traitements médicamenteux.

Il est essentiel de consulter des praticiens certifiés, travaillant dans des conditions d’hygiène irréprochables et inscrivant la pratique dans une vision globale de la santé. Les séances durent en moyenne entre vingt et trente minutes, à raison de deux ou trois par semaine le premier mois, avant de s’espacer pour l’entretien.

L’intérêt majeur de l’acupuncture ne réside pas seulement dans les chiffres affichés par la balance, mais aussi dans les bienfaits associés : sommeil réparateur, anxiété réduite, regain d’énergie, humeur plus stable, digestion plus fluide. En rétablissant un équilibre sur un plan, le corps semble retrouver son harmonie sur d’autres.

Cette approche globale distingue l’acupuncture des solutions express que promet l’industrie. Il ne s’agit pas de forcer le corps par des restrictions extrêmes, mais de l’aider à retrouver son fonctionnement optimal — là où la faim correspond aux besoins réels et le métabolisme tourne à plein régime.

Des attentes réalistes pour des résultats durables

L’acupuncture ne vous fera pas perdre vingt kilos en un mois sans effort. En revanche, elle peut transformer un parcours ardu en chemin plus fluide. Elle peut faire la différence entre une lutte constante contre la faim et une satiété naturelle, entre la rechute et la stabilité à long terme.

La perte de poids durable demande du temps et de véritables changements de mode de vie. L’acupuncture ne remplace pas cette nécessité, mais la rend bien plus accessible — comme naviguer avec le vent en poupe plutôt que contre lui.

Deux cas cliniques illustrent ces résultats tangibles :

Carmen, 48 ans, luttait depuis dix ans contre ses kilos en trop. Elle avait tout essayé : régimes, programmes détox, cures minceur. Chaque fois, elle perdait du poids pour le reprendre aussitôt. Sa plus grande frustration : une anxiété constante qui la poussait à grignoter, surtout l’après-midi. Après trois mois d’acupuncture, combinée à une alimentation méditerranéenne et à des marches quotidiennes, elle avait perdu plus de sept kilos et, pour la première fois depuis des années, retrouvé le contrôle. « Ce qui m’a le plus étonnée, raconte-t-elle, c’est que l’anxiété a quasiment disparu. Je n’ai plus ce besoin compulsif de manger, et je dors comme jamais auparavant. »

Roberto, 54 ans, faisait face à un autre problème : son médecin l’avait alerté d’un risque de diabète. Sa glycémie à jeun flirtait avec la limite et son ventre s’arrondissait dangereusement. Sceptique, il tenta l’acupuncture en dernier recours avant une médication. Quatre mois plus tard, il avait perdu neuf kilos – principalement de la graisse abdominale – et sa glycémie s’était normalisée. « Ce que je n’aurais jamais imaginé, confie-t-il, c’est à quel point cela a calmé mes envies de sucre. Avant, je ne pouvais pas finir la journée sans dessert. Maintenant, je n’en ressens plus le besoin. »

Il est temps d’agir

Avant de vous lancer dans l’acupuncture, voici ce qu’il faut savoir. N’attendez pas de miracles instantanés, mais ne sous-estimez pas le pouvoir des changements progressifs et durables. Recherchez des praticiens qualifiés, maîtrisant à la fois la technique et les enjeux de la santé métabolique. Et surtout, engagez-vous pleinement dans le processus : l’acupuncture agit d’autant mieux qu’elle s’accompagne d’une alimentation saine et d’une activité régulière.

L’obésité est un problème complexe, sans solution unique. Mais l’acupuncture, capable d’agir à la fois sur l’appétit, le métabolisme, l’inflammation et le stress, offre une approche unique et scientifiquement fondée pour aider chacun à reprendre le contrôle de sa santé. Il ne s’agit ni de magie ni de pseudo-science, mais d’une manière d’utiliser les mécanismes naturels du corps pour restaurer l’équilibre perdu.

Le professeur Liu Zheng est chercheur en Médecine Traditionnelle Chinoise. Directeur de la clinique de Médecine Intégrative et d’Acupuncture Medizen (Madrid), il enseigne l’acupuncture en troisième cycle dans plusieurs institutions de santé. Président de l’Association des Acupuncteurs Sanitaires (AAS), il est également l’auteur de plusieurs ouvrages à succès sur la MTC et l’acupuncture.

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