Pierre Moscovici voit de l’austérité là où l’argent public est dépensé sans compter

Par Nicolas Lecaussin
20 juin 2020 14:09 Mis à jour: 20 juin 2020 14:09

Dans une interview accordée au journal l’Opinion (12 juin), le nouveau président de la Cour des Comptes, le socialiste Pierre Moscovici affirme : « Il faut sortir de la logique austéritaire » ! Mais où est-ce qu’il a pu voir de l’austérité dans un pays champion du monde des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires ?

Les dépenses publiques sont passées de 1 020,5 milliards d’euros en 2007 à 1318,6 en 2018. Elles sont de 20% supérieures à la moyenne de la zone euro et devraient continuer de progresser de 0,5% en volume (hors inflation) en 2020 (fin 2019, elles atteignaient 54 % du PIB). En Europe, de nombreux pays ont beaucoup baissé leurs dépenses publiques ces dernières années : l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède… Et la création d’emplois ainsi que la réduction du taux de chômage ont suivi cette baisse. La plupart de ces pays connaissent le plein emploi et les classes moyennes s’y portent mieux qu’en France.

Regardons aussi les dernières données Eurostat sur les dépenses publiques. Contrairement à ce que soutient le président Macron, les dépenses totales brutes des administrations publiques des pays européens ont globalement augmenté depuis la crise de 2009 : de 846 milliards d’euros entre 2010 et 2018 dans l’UE-28 et de 590 milliards d’euros dans la zone euro pour la même période.

Selon l’OCDE (décembre 2019), la France était en 2018 le pays qui avait le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé des pays membres : 46,09 %, un niveau de 35% supérieur à la moyenne de ces pays.

Mais à quoi a pu servir le fameux Grand Débat organisé par Emmanuel Macron ? A nommer Pierre Moscovici à la tête de la Cour des Comptes afin d’enterrer la baisse des dépenses publiques ? Probablement. Celui qui voulait faire avec du neuf fait de plus en plus avec du vieux. Ce qui veut dire : il faut continuer à dépenser l’argent des contribuables. Non, l’IREF n’est pas d’accord.

Article de Nicolas Lecaussin avec l’aimable autorisation de l’IREF

Directeur de l’IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l’iFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l’association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques.

Auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet Etat qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française, Anti-Piketty, coauteur (libréchange, 2015).

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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