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Plastiques à la maison : comment réduire les risques cachés pour votre santé

Concernée par le risque que son enfant se cogne la tête en jouant au sol, une femme d’une trentaine d’années a recouvert son domicile de tapis de jeu colorés en plastique. Parfois, tous les deux faisaient même la sieste sur ces tapis. Cependant, après un certain temps, quelque chose a semblé anormal. Elle a commencé à présenter des cycles menstruels irréguliers et un inconfort inexpliqué.

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Photo: Oksana Bessonova/Shutterstock

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Durée de lecture: 15 Min.

Lorsque les médecins ont analysé son urine, ils y ont trouvé des niveaux élevés de métabolites de phtalates, des marqueurs d’exposition aux plastifiants. Sur les conseils de son médecin, elle a retiré les tapis en plastique de son domicile et son cycle menstruel est redevenu normal.
Lin Shao-Cheng, neurologue à Taïwan, a partagé ce cas avec Epoch Times. Selon lui, une exposition prolongée aux phtalates perturbateurs endocriniens — des composés chimiques utilisés pour fabriquer les plastiques — peut provoquer un déséquilibre hormonal, de l’asthme chez l’enfant, des troubles du développement cognitif, des problèmes cardiovasculaires chez l’adulte et pourrait même augmenter le risque de certains cancers.
Les phtalates sont principalement utilisés comme plastifiants pour rendre les plastiques plus souples et plus faciles à travailler. Ils sont aussi ajoutés aux parfums comme fixateurs.

Les enfants sont les plus exposés

« Les femmes enceintes et les enfants sont les deux groupes les plus touchés par les plastifiants », a déclaré à Epoch Times Tzung-Hai Yen, directeur d’hôpital à Taïwan.

Problèmes du système reproducteur

Une exposition excessive aux phtalates peut entraîner une puberté précoce chez les filles, tandis que chez les garçons, elle peut réduire la sécrétion d’androgènes, ou hormones masculines, et provoquer des caractéristiques féminisantes.

Asthme et rhinite

Une étude publiée en juillet, qui a analysé les données de plus de 5000 enfants en Australie, au Canada et aux États-Unis, a révélé que l’exposition précoce aux phtalates et aux bisphénols — un autre groupe d’hormones environnementales courantes dans les plastiques — pourrait contribuer aux affections allergiques chez l’enfant, notamment l’asthme et la rhinite. La rhinite désigne une irritation de la muqueuse tapissant l’intérieur du nez et provoque souvent un nez qui coule ou bouché chez les enfants de moins de 5 ans.

Troubles du développement cognitif

Les phtalates peuvent traverser le placenta et atteindre le fœtus, interférant avec le développement du tube neural et affectant la fonction cognitive.
Une étude publiée en août portant sur des données de 511 dyades mère-enfant a révélé la présence de métabolites de phtalates chez presque tous les participants, avec des taux de détection allant de 42 à 99 %. Des niveaux plus élevés de métabolites étaient associés à des capacités cognitives plus faibles chez les enfants.

Trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH)

Des recherches antérieures ont montré que des concentrations plus élevées de phtalates dans l’urine des femmes enceintes étaient associées à un risque accru de TDAH chez leurs enfants.
Les enfants nés de mères appartenant au quintile d’exposition le plus élevé présentaient un risque de TDAH presque trois fois supérieur à celui du groupe le moins exposé.

Cancer osseux pédiatrique

Les phtalates sont parfois utilisés dans la fabrication de capsules de médicaments. Une étude de 2022 publiée dans The Journal of the National Cancer Institute, portant sur environ 1,28 million d’enfants, a montré que l’exposition infantile aux phtalates augmentait le risque d’ostéosarcome — la tumeur osseuse la plus courante chez l’enfant et l’adolescent — de 178 %, et celui de lymphome, un type de cancer du sang, de 107 %.

Les adultes ne sont pas épargnés

Chez l’adulte, une exposition excessive aux phtalates peut également augmenter le risque de diverses maladies chroniques et de cancers. Cependant, lorsque des symptômes apparaissent, la plupart des adultes ne les relient jamais aux effets de l’exposition aux hormones environnementales.

Maladies cardiovasculaires

Une étude publiée en juillet a rapporté que plus de 356.000 décès liés aux maladies cardiovasculaires dans le monde en 2018 pourraient être attribués à l’exposition aux phtalates, représentant plus de 13 % de tous les décès cardiovasculaires chez les personnes âgées de 55 à 64 ans.

Démence

Des niveaux élevés de phtalates ont été détectés dans le cerveau de certains patients atteints de démence. Une étude de 2020 a montré que la concentration de phtalates dans le liquide céphalo-rachidien de patients atteints de démence à corps de Lewy était 2,7 fois plus élevée que chez ceux souffrant de la maladie d’Alzheimer. La démence à corps de Lewy est la deuxième forme de démence la plus courante après Alzheimer.

Cancer du sein

Une étude publiée en mars dans Environmental Sciences Europe, qui a analysé les données de 5563 participants de l’enquête américaine NHANES entre 1999 et 2016, a identifié quatre types de phtalates associés à un risque plus élevé de cancer du sein. Parmi les patientes atteintes de la maladie, celles ayant une exposition plus importante aux phtalates présentaient un moins bon pronostic.

Symptômes ménopausiques

Les hormones environnementales peuvent également aggraver les symptômes de la ménopause.
Une étude de 2016 a révélé que chez les femmes âgées de 45 à 54 ans, des niveaux plus élevés de phtalates étaient associés à des bouffées de chaleur plus fréquentes.
Une autre étude préliminaire a suggéré que les femmes en périménopause ayant une exposition plus élevée aux phtalates étaient plus susceptibles de souffrir d’insomnie.

Douleur chronique

Une étude de 2023 basée sur les données de NHANES a trouvé une corrélation positive entre des niveaux plus élevés de phtalates et la douleur chronique.
Bien que le lien entre phtalates et douleur chronique ne soit pas encore entièrement compris, les chercheurs suggèrent qu’une exposition excessive pourrait accroître le stress oxydatif et déclencher une inflammation, contribuant ainsi aux douleurs chroniques.

Comment réduire votre exposition

Les phtalates peuvent causer des dommages importants à l’organisme, mais ils sont éliminés relativement rapidement. Leur demi-vie dans le corps est d’environ 12 heures. Bien qu’ils soient métabolisés rapidement, une exposition répétée et prolongée peut tout de même entraîner des effets cumulatifs sur la santé. Tzung-Hai Yen recommande les pratiques quotidiennes suivantes pour réduire l’exposition aux plastifiants :

1. Buvez beaucoup d’eau

Les phtalates sont métabolisés par le foie et excrétés par les reins. Une bonne hydratation soutient le métabolisme et la détoxification.

2. Mangez plus d’aliments riches en fibres

Les aliments riches en fibres comme les fruits, les légumes et les céréales complètes soutiennent la santé intestinale et aident à éliminer les toxines par le système digestif.

3. Consommez davantage de produits colorés

Étant donné que la toxicité des phtalates est liée au stress oxydatif, les aliments riches en antioxydants peuvent aider à en contrecarrer les effets. Tournez-vous vers les tomates et la pastèque (lycopène), le potiron et les patates douces (bêta-carotène), les légumes verts à feuilles (chlorophylle et lutéine), ainsi que les raisins et les prunes (anthocyanes et vitamine C).

4. Choisissez des produits à base de soja biologiques

Cela concerne particulièrement les femmes. Une méta-analyse de 2023 menée auprès de 11.837 femmes a montré que les composés du soja étaient associés à une réduction de 26 % du risque de récidive du cancer du sein.

5. Limitez les aliments riches en graisses et les abats

La plupart des hormones environnementales sont liposolubles et ont tendance à s’accumuler dans la chaîne alimentaire. Les aliments riches en graisses — comme les viandes grillées, les morceaux gras, la peau de poulet et les gâteaux — sont à consommer avec modération.

6. Évitez de chauffer des contenants en plastique

Certains contenants alimentaires, films plastiques et sacs en plastique peuvent contenir des phtalates. Évitez de les exposer à des températures élevées. Lorsque vous utilisez un four à micro-ondes, réduisez de moitié le temps de chauffage pour limiter la libération de plastifiants.

7. Lavez-vous les mains avant de manger

Lavez-vous toujours les mains avant de manger. Les enfants devraient éviter de manger en jouant avec des jouets afin de réduire l’ingestion d’hormones environnementales.
Les phtalates peuvent être présents dans certaines tasses à café en plastique ou dans la doublure de gobelets en papier, en particulier ceux fabriqués à partir de chlorure de polyvinyle ou PVC, a précisé Tzung-Hai Yen. Pour les cosmétiques, il est conseillé de choisir des produits sans parfum ou fabriqués avec des ingrédients naturels.
De plus, lors de l’achat de biens ou de produits alimentaires, il est important de prendre l’habitude de lire les étiquettes d’ingrédients et de choisir des articles dont l’origine est clairement indiquée et dont la marque est fiable.
Lors de la vérification des étiquettes, évitez les produits mentionnant l’un des éléments suivants :
Fragrance ou parfum
PVC ou plastique
Di(2-ethylhexyl) phthalate ou DEHP
Dibutyl phthalate ou DBP
Butyl benzyl phthalate ou BBP
Diisononyl phthalate ou DINP
Diisodecyl phthalate ou DIDP
Bisphenol A ou BPA
Bisphenol S ou BPS
Synthetic musk ou huiles parfumées artificielles
Une règle simple : plus la liste d’ingrédients est courte et reconnaissable, plus le produit a tendance à être sûr.
Approches MTC de la détoxification
En médecine traditionnelle chinoise (MTC), les tisanes et le massage des points d’acupuncture sont souvent utilisés pour soutenir la détoxification. Yi Min Tien, directrice de  clinique à Taïwan, a partagé les méthodes suivantes dans un entretien avec Epoch Times :

Infusion de pétales de rose

Les pétales de rose contiennent des polyphénols naturels qui soutiennent les fonctions métaboliques de l’organisme. Choisissez des produits biologiques ou testés et garantis sans résidus de pesticides pour éviter une exposition inutile.
Comment préparer : faites infuser 5 à 10 grammes de pétales de rose séchés dans de l’eau bouillante et laissez reposer environ 10 minutes avant de boire.

Massage des points d’acupuncture

Selon la MTC, le corps humain possède une capacité innée d’autoguérison, et le massage des points d’acupuncture peut renforcer les fonctions immunitaires naturelles.
Point « Les 3 lis du pied » (Zusanli, E36) : situé à environ quatre largeurs de doigts sous l’empreinte externe du genou et à environ 1 pouce en dehors du bord antérieur du tibia.
Comment masser :
Utilisez votre pouce ou votre articulation pour exercer une pression ferme sur le point.
Effectuez une pression circulaire pendant une à deux minutes sur chaque jambe.
Une légère douleur ou une sensation de chaleur diffuse est normale et indique une stimulation efficace.
Répétez une à deux fois par jour, surtout en cas de fatigue ou de baisse d’énergie.
Point « L’union des vallées » (Hegu, GI4) : situé dans la zone charnue entre le pouce et l’index, au point le plus haut du muscle lorsque les doigts sont serrés l’un contre l’autre.
Comment masser :
Utilisez le pouce de la main opposée pour appuyer vers le bas et vers l’intérieur en direction du centre de la paume.
Appliquez une pression régulière pendant 30 à 60 secondes, puis relâchez.
Répétez trois à cinq fois sur chaque main.
Une douleur sourde ou une sensation de picotement est typique et suggère une stimulation efficace. Évitez ce point pendant la grossesse, car il peut favoriser les contractions utérines.

Maintenir une routine quotidienne saine

Selon la MTC, le corps possède plusieurs voies énergétiques ou méridiens par lesquels circule l’énergie vitale.
Le méridien de la vésicule biliaire est le plus actif entre environ 23 h et 1 h, et celui du foie entre 1 h et 3 h. Le système énergétique foie-vésicule biliaire joue un rôle essentiel dans la détoxification et la gestion du stress.
Ne pas dormir durant ces heures peut empêcher le corps de profiter des moments clés de réparation naturelle, d’élimination des déchets métaboliques et de libération du stress émotionnel.
Yi Min Tien a souligné que l’exercice régulier, un apport suffisant en protéines et le maintien d’un état d’esprit positif sont également essentiels pour soutenir les processus de détoxification de l’organisme.