Port du masque à l’extérieur : à quand la fin de l’obligation de le porter ?

Par Nathalie Dieul
6 mai 2021 19:15 Mis à jour: 10 mai 2021 06:40

Quels sont les facteurs à prendre en considération pour s’affranchir du port du masque à l’extérieur, en vigueur sur une bonne partie du territoire français ? Alors que la France a commencé sa première phase de déconfinement progressif, le corps médical se penche sur la question.

« Si vous êtes en balade seul, la probabilité d’être contaminé lorsque vous enlevez votre masque est nulle. En revanche, lorsque vous croisez quelqu’un, vous ne savez pas si cette personne est vaccinée, ni si elle s’est fait dépister… », résume auprès de France 3 Djillali Annane, chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches.

Pour Jean-Claude Manuguerra, responsable de la cellule d’intervention biologique d’urgence à l’Institut Pasteur, « à l’extérieur, si quelqu’un éternue et si on ne porte pas de masque, on peut très bien être atteint. Mais le virus va très vite être dilué dans l’air et, à moins d’être vraiment en face, le risque d’être infecté est faible ». Il rappelle d’ailleurs que « dans le milieu extérieur, il y a forcément une meilleure ventilation et donc un effet de dilution extrêmement grand ».

En effet, « l’une des conclusions les plus probantes [à tirer] de la littérature scientifique c’est que la transmission en extérieur est moindre que celle en intérieur », explique explique au National Geographic Jonathan Proctor, chercheur postdoctoral à la Harvard Data Science Initiative et au Center for the Environment.

Quant à Anne-Claude Crémieux, infectiologue et professeur en maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis de Paris, elle estime qu’il faut faire preuve de prudence et qu’il est « prématuré » de retirer son masque en extérieur : « La circulation du virus est importante et les variants sont imprévisibles, de plus le taux de vaccination est toujours insuffisant. »

Parlant de la vaccination, le chef du service de réanimation de l’hôpital de Garche rappelle qu’« on ne sait pas encore combien de temps les vaccinations protègent du virus, la durée n’est pas clairement établie et certains variants sont résistants à la vaccination ».

C’est pourtant sur la vaccination que le ministre de la Santé se base pour déterminer la date à laquelle l’obligation du port du masque en extérieur sera enlevée. « Quand suffisamment de Français vont être vaccinés, on pourra envisager de baisser la garde », a déclaré Olivier Véran au micro d’Europe 1 ce mardi matin.

Il n’a pas voulu annoncer de date, mais « espère sincèrement que ce sera cet été ».

« Dès lors que nous pourrons nous retrouver, envisager sereinement la fin des gestes barrières et la fin du masque à l’extérieur, nous n’attendrons pas 24 heures. Nous le dirons immédiatement », a précisé le ministre de la Santé.

Chez nos voisins du Luxembourg, le petit pays « n’a jamais mis en place cette mesure présumée peu utile », indique un article du média luxembourgeois L’Essentiel. L’approche différente du pays n’a jamais impliqué l’obligation du port du masque en extérieur, toutefois la plupart des gens le portent d’eux-mêmes lorsqu’ils se trouvent dans un endroit très fréquenté.

En France, la préfecture des Alpes-Maritimes a levé l’obligation de porter le masque sur les plages dans dans les parcs le 4 mai, à la suite d’une lettre de Lionnel Luca, le maire de Villeneuve Loubet, dans ce sens. « Tous les experts médicaux le confirment : le port du masque sur le bord de mer (et les plages) et les bords de rivières ou dans les parcs naturels est parfaitement inutile », a écrit Lionnel Luca dans son courrier au préfet.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.