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plus-iconLe retour des géants

Portugal : un sanctuaire d’éléphants prend vie en Alentejo

Dans les vastes plaines dorées de l’Alentejo, un terrain de 400 hectares se prépare à accueillir des pachydermes en quête d’un repos mérité. Grâce à l’initiative de Pangea Trust, ce projet inédit en Europe mêle conservation, mémoire et liberté retrouvée.

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Photo: xiSerge/Pixabay

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Durée de lecture: 4 Min.

Sous le ciel immense de l’Alentejo, à cheval entre les communes de Vila Viçosa et Alandroal, la nature s’apprête à accueillir une nouvelle vie. Un sanctuaire pour éléphants est en train d’être créé : 400 hectares dédiés à des animaux fatigués de l’itinérance, issus de cirques ou de zoos, en fin de vie ou en quête d’un refuge.
« Nous avons travaillé à la gestion de l’habitat, à l’amélioration de sa qualité et à la garantie d’une diversité maximale », explique la directrice du parc Pangea Trust, Kate Moore, qui a 20 ans d’expérience en Afrique et en Europe, axée sur la lutte contre le trafic d’espèces sauvages et les programmes de sauvetage et de réhabilitation des espèces sauvages.
À ses yeux, l’objectif est simple : « Seuls des habitats naturels étendus peuvent répondre aux besoins complexes des éléphants. »
Cette phrase résonne comme un engagement : offrir aux géants terrestres l’espace, le calme et la liberté que la nature leur destinait.
Un domaine de vie libre

Le rêve de Pangea Trust est ambitieux. Le site ne sera pas un zoo mais un vrai domaine de vie libre, où jusqu’à 30 éléphants pourront se déplacer, socialiser, fouiller la terre à leur rythme. Le projet entend également mettre fin – en Europe du moins – à l’usage d’éléphants comme attractions, pour recentrer l’effort sur leur bien-être et sur la protection de leurs homologues sauvages.

« Nous ne sommes pas là pour sauver les éléphants, mais pour travailler avec des personnes qui possèdent déjà des éléphants et qui cherchent une alternative pour ces animaux », comme « les éléphants qui se trouvent dans des pays où les cirques ont été interdits d’utiliser des animaux sauvages » ou les zoos qui « ne veulent plus garder d’éléphants mais n’ont pas d’endroit où les envoyer », explique Kate Moore.

Le choix du Portugal ne doit rien au hasard. Parmi plus de 90 sites étudiés, l’Alentejo s’imposait : des collines douces, un climat méditerranéen clément, des ressources naturelles abondantes. « La propriété a été choisie pour sa topographie – des collines très douces qui conviennent bien aux déplacements des éléphants –, son habitat très diversifié et son espace privé abondamment alimenté en eau », déclare encore Kate Moore.

Accueil des premiers éléphants dès 2026

Les travaux ont déjà commencé : un premier enclos, une grange et le tracé des parcours sont en cours de réalisation en vue d’accueillir les premiers habitants dès 2026.

La région s’engage aussi. La municipalité d’Alandroal s’est dite « profondément engagée » à soutenir le projet, qui pourrait faire de cette partie de l’Alentejo une référence écologique européenne.

Selon Pangea Trust, il y a des milliers d’années, les éléphants parcouraient la péninsule Ibérique et ont joué un rôle essentiel dans le développement de la flore de la région. « Nous avons collaboré avec des experts du paysage méditerranéen pour restaurer l’intégrité écologique au bénéfice de la flore et de la faune indigènes, ainsi que des éléphants résidents. Les zones dégradées par l’eucalyptus et le bétail seront régénérées pour favoriser le rétablissement de la nature », peut-on lire sur le site internet de Pangea Trust.

Dans la lumière dorée de l’Alentejo, l’histoire prend un tournant. Ce sanctuaire n’est pas seulement un refuge pour éléphants : il est un message. Un message de réparation, de respect et de retour à l’essentiel. Ici, sous le vol des cigognes et le murmure des collines, les éléphants fouleront encore la terre d’Europe – libres, dignes, chez eux.