«Nous pourrions alors assister à des pénuries» : va-t-on manquer de carburant cet été?

Par Emmanuelle Bourdy
3 juin 2022 17:44 Mis à jour: 3 juin 2022 17:44

L’Agence internationale de l’énergie met en garde les automobilistes sur le risque de pénurie de carburants en Europe, dès cet été. Ce qui risque de poser des problèmes en raison de la forte demande liée aux nombreux départs en vacances.

Alors que se profilent de nombreux départs en vacances, il se pourrait que l’on assiste à une pénurie de carburants cet été. C’est ce qu’a expliqué Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), au journal allemand Spiegel, ce mardi 31 mai 2022.

Une crise plus importante et plus longue que les chocs pétroliers des années 1970

Pour Fatih Birol, comparée aux chocs pétroliers des années 1970, la crise énergétique que nous traversons est « beaucoup plus importante » et va durer plus longtemps. Et si « à l’époque, il ne s’agissait que du pétrole », nous avons aujourd’hui affaire à « une crise pétrolière, une crise du gaz et une crise de l’électricité », de manière simultanée, a-t-il précisé.

« Quand la saison des vacances va débuter en Europe et aux États-Unis, la demande de carburant augmentera. Nous pourrions alors assister à des pénuries, par exemple de diesel, d’essence ou de kérosène, en particulier en Europe », a encore détaillé le directeur exécutif de l’AIE.

« On a facilement un mois et demi ou deux mois de stock devant nous »

Ces propos ont été relativisés par Jean-Pierre Favennec, spécialiste des matières premières. « On a facilement un mois et demi ou deux mois de stock devant nous », a-t-il indiqué à BFMTV ce 1er juin. « Chaque opérateur pétrolier doit disposer de trois mois de stockage. Les stockages réellement utilisables sont un petit peu plus faibles », a-t-il ajouté.

Selon l’analyse du spécialiste des matières premières, une réorientation des approvisionnements va se jouer à l’échelle mondiale. « Les Russes vont vendre davantage de pétrole en Chine et en Inde », a-t-il estimé. En conséquence, « les Indiens et les Chinois auront besoin d’un peu moins de pétrole au Moyen-Orient ou en Afrique par exemple. Et c’est donc du pétrole qui va devenir disponible pour les Européens », a-t-il conclu au micro de BFMTV.

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