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Près de 600 artistes interpellent Vincent Bolloré sur la « mise au ban » de Zaho de Sagazan, qui s’en est prise à Cyril Hanouna

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La chanteuse française Zaho de Sagazan reçoit le prix du meilleur espoir féminin lors des 39e Victoires de la musique, à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt, le 9 février 2024.

Photo: BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Près de 600 artistes ont demandé, ce jeudi 25 juillet dans une lettre ouverte, des explications à Vincent Bolloré, après avoir constaté que le groupe avait boycotté les chansons de Zaho de Sagazan des antennes d’Europe 1, Europe 2 et RFM. En cause, les propos de la chanteuse à l’encontre de Cyril Hanouna.
Si ces artistes, producteurs et attachés de presse du monde de la musique ont adressé une lettre ouverte au patron du groupe Canal +, c’est d’abord pour montrer leur solidarité envers Zaho de Sagazan, dont les chansons ont disparu des stations appartenant au groupe Bolloré. Mais c’est aussi et surtout parce qu’ils estiment leur liberté d’expression menacée.
« Une diabolisation de la gauche et dédiabolisation de l’extrême droite »
La chanteuse de 24 ans, qui a été sacrée aux dernières Victoires de la musique 2024, s’en est pris à l’animateur de l’émission Touche pas à mon poste ! (TPMP), dans une story Instagram publiée le 2 juillet dernier. « Gros mais vraiment gros gros f*ck à Cyril Hanouna », a-t-elle écrit. Alors que la campagne des élections législatives battait son plein, Zaho de Sagazan s’est également insurgée de voir « une diabolisation de la gauche et dédiabolisation de l’extrême droite par les médias depuis des semaines », qualifiant cela d’« absolument immonde ».
Depuis ces propos, les chansons de la jeune artiste ont été évincées des antennes d’Europe 1, d’Europe 2, de RFM et des télés musicales du groupe, ce qui n’a pas manqué de faire monter au créneau des personnes du monde de la culture.

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« Cet événement renforce notre inquiétude sur l’avenir de nos libertés »
Dans leur lettre, ces derniers déclarent qu’il est « difficile de ne pas voir un lien de cause à effet », entre les prises de positions de Zaho de Sagazan, « et la fin du soutien de vos radios à cette artiste », soulignent-ils, voyant par-là « une forme de conséquence, de punition ».
« Nous refuserons toujours de nous laisser intimider par ce genre de pratiques. Au nom de la liberté d’expression, nous considérons que s’il est bel et bien question d’une réaction de boycott de la part de vos médias, la situation est inadmissible. Cet événement renforce notre inquiétude sur l’avenir de nos libertés », poursuivent les artistes et professionnels de la culture.
Ne pouvant « admettre que de telles pratiques puissent entrer dans les usages », les auteurs de la lettre ouverte estiment qu’il s’agit de « tentatives d’intimidation ». « Nous demandons qu’elles ne soient pas tolérées et qu’elles soient sanctionnées », ajoutent-ils, assurant qu’ils ne se tairont pas et attaqueront même « systématiquement » toute mise au ban d’un ou une artiste « dont les opinions et les propos ne conviendraient pas à la direction d’un média culturel ». Les signataires demandent donc à Vincent Bolloré de « bien vouloir » s’expliquer et terminent leur missive en indiquant : « Nous attendons votre réponse… »
Le groupe Bolloré frappé d’un autre coup dur
Parmi les artistes ayant signé cette lettre on retrouve Catherine Ringer, Angèle, Olivia Ruiz, Camille, Barbara Pravi, Alain Chamfort, Renaud, Bernard Lavilliers, Shaka Ponk, Vincent Delerm, mais aussi les humoristes Blanche Gardin et Thomas VDB, les écrivaines Annie Ernaux et Virginie Despentes, ou encore les actrices Juliette Binoche, Romane Bohringer et Julie Gayet.
La veille de cette publication concernant « l’affaire Zaho de Sagazan », le groupe Bolloré a appris la décision de l’Arcom (le régulateur de l’audiovisuel) de ne pas renouveler la fréquence TNT de C8 à partir de 2025, plongeant ainsi dans l’incertitude les 300 salariés de la chaîne. Une décision qui n’a pas manqué de faire réagir les stars des médias du milliardaire breton tels que Pascal Praud, Laurence Ferrari ou encore Éric Naulleau et Benjamin Castaldi. Ceux-ci ont dénoncé une « censure politique » et une grave « atteinte à la liberté d’expression ».
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