Présidence LR : Bruno Retailleau toujours favori devant Laurent Wauquiez

Par Julian Herrero
16 mai 2025 16:06 Mis à jour: 16 mai 2025 18:20

DÉCRYPTAGE – Samedi 17 et dimanche 18 mai, les adhérents LR sont convoqués aux urnes. Le scrutin, entièrement dématérialisé, permettra à la droite d’avoir son nouveau président presque un an après la formation de l’alliance entre Éric Ciotti et le Rassemblement national et son départ des Républicains. Pour l’heure, le ministre de l’Intérieur reste le favori de la course tandis que Laurent Wauquiez joue le tout pour le tout pour créer la surprise.

La droite aura ce dimanche un nouveau leader. Les adhérents de l’un des deux grands partis de l’histoire de la Ve République vont choisir qui de Bruno Retailleau ou de Laurent Wauquiez dirigera les Républicains 49 ans après la création du Rassemblement pour la République (RPR) par Jacques Chirac. Ce rendez-vous politique est d’autant plus important que la droite a repris des couleurs au lendemain des élections législatives de l’été dernier. La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre et celle de Bruno Retailleau à Beauvau ont acté le retour de la droite à des postes clés, 12 ans après la défaite de Nicolas Sarkozy.

Cette élection interne met fin à plusieurs mois de campagne marqués par des temps forts et l’exposition de deux visions de la droite. La droite « audacieuse, courageuse et victorieuse » de Bruno Retailleau et celle « libre » et « indépendante » de Laurent Wauquiez.

Bruno Retailleau grand favori

À seulement deux jours du résultat du vote, le « premier flic de France » reste celui qui a le plus de chance de prendre la tête des Républicains. Le Vendéen a le vent en poupe depuis son entrée dans le gouvernement Barnier et sa reconduction dans celui du centriste François Bayrou. Son style et son action ont séduit une partie non-négligeable des Français qui étaient au mois de mars 45 % à se dire satisfaits de son action en tant que ministre de l’Intérieur, selon un baromètre BVA pour RTL.

Auprès des sympathisants LR, Bruno Retailleau conserve aussi une avance très confortable sur son adversaire et ce, depuis plusieurs mois. En avril, une enquête Ifop en partenariat avec l’Opinion montrait qu’ils étaient 65 % à souhaiter qu’il soit élu président du parti contre 35 % pour Laurent Wauquiez.

Du côté des Fédérations des Républicains, on préfère également le ministre de l’Intérieur à son concurrent. France inter a récemment réalisé une enquête auprès des 105 fédérations départementales et elles seraient 55 à soutenir Bruno Retailleau. Laurent Wauquiez obtiendrait quant à lui le soutien de 35 fédérations.

« Bruno Retailleau a fait une très belle campagne sans agressivité. Nous sommes sereins pour le résultat de dimanche soir », confie à Epoch Times un républicain actif dans la campagne de Bruno Retailleau. « Nous ne faisons pas de ‘petites phrases’ », ajoute-t-il.

Cette course à droite a également pris des allures de primaires. Les ambitions présidentielles de Laurent Wauquiez sont connues de tous et l’ex-chef des sénateurs LR n’a pas exclu de porter les couleurs des Républicains en 2027.

Mais encore une fois, si l’ancien sénateur de Vendée venait à être le candidat de LR dans deux ans, il tirerait son épingle du jeu face à son adversaire. C’est le constat que l’on peut faire en analysant la grande enquête présidentielle Ifop pour Hexagone publiée le 5 mai. Il récolterait 8 % des suffrages contre seulement 3 % pour l’ancien ministre des Affaires européennes de Nicolas Sarkozy.

Laurent Wauquiez l’outsider

Pour faire entendre sa voix face au « rouleau compresseur » Retailleau, le chef des députés de la Droite républicaine a fait le choix de critiquer son adversaire et de donner un coup de barre à droite à sa campagne. L’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes reproche notamment à Bruno Retailleau de vouloir être à la fois ministre et chef du parti. Ce qui nuirait à la droite, selon lui.

« C’est un choix entre deux visions de la droite et de son avenir. Si le chef de notre parti est en même temps ministre, la droite ne pourra plus incarner la rupture », mettait-il en garde mercredi dans l’émission Télématin sur France 2.

Pour Laurent Wauquiez, il y a un risque que les Républicains soient dilués dans le macronisme si Bruno Retailleau remporte la présidence du parti, et il a à plusieurs reprises pointé du doigt le fait qu’il était contraint par la solidarité gouvernementale.

Celui qui a été président de LR de 2017 à 2019 a également multiplié les déclarations détonantes. Début avril, il a créé la polémique lorsqu’il proposait dans un entretien au JDNews « d’enfermer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon ».

Plus récemment, il a même indiqué souhaiter faire un rassemblement de la droite allant de Gérald Darmanin jusqu’à Sarah Knafo.

Toutefois, le député de la Haute-Loire est confiant dans ses chances de succéder à Éric Ciotti. Toujours à l’antenne de France 2, il déclarait : « Lundi matin, je serai président des Républicains et la première chose que je ferai, c’est de proposer à Bruno Retailleau d’être premier vice-président. Un duo pour additionner, pas diviser. »

Mais que ce soit Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau, la question est de savoir si le prochain président de LR parviendra à rassembler les électeurs de droite dans l’objectif de reprendre le pouvoir en 2027.

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