Prêtre tué en Vendée : émotion et recueillement lors d’une messe hommage

Par Epoch Times avec AFP
10 août 2021 10:57 Mis à jour: 10 août 2021 13:47

« Il va nous manquer d’une façon cruelle » : environ 70 paroissiens ont rendu hommage au père Olivier Maire lors d’une messe mardi matin à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), au lendemain de sa mort et des aveux de son meurtrier.

Les fidèles ont pu se recueillir dans la crypte de la basilique Saint Louis-Marie Grignion de Montfort pour une messe consacrée à la victime, morte à 60 ans.

« C’était un moment de recueillement. Il n’y avait pas plus de gens que d’habitude »,  explique Alice, membre de la paroisse, régulièrement présente aux messes matinales.

« C’était encore plus important de venir ce matin. C’était un choc, c’est une grosse perte. C’était une pointure au niveau de l’église, un puits de science », confie Patricia, présente tous les mardis à l’office.

Sous les voûtes de la crypte, les célébrants, qui n’ont pas souhaité parler aux nombreux journalistes présents, ont loué la personnalité du père Olivier, qui avait accueilli son meurtrier présumé au sein de la congrégation des Montfortains.

« Saint Laurent était martyr, Olivier aussi. (…) Prions pour sa famille, prions pour la congrégation », a simplement dit un prêtre en préambule de la messe.

Sur le parvis de la basilique, les fidèles ont aussi témoigné de leur attachement au père Olivier.

« C’était un saint prêtre. Il nous faisait des homélies d’une richesse extraordinaire », a ainsi salué Jean.

« On est déchiré, on le voyait tous les matins. On blaguait. Le père Olivier, c’était une canne pour marcher, pour s’appuyer quand on traversait des périodes difficiles. Il écoutait les catholiques des deux extrêmes. Il va nous manquer d’une façon cruelle », regrette Bertrand, qui tient la librairie de cette petite ville de 3.600 âmes.

L’homme d’église a été tué dans la nuit de dimanche à lundi. Emmanuel Abayisenga, 40 ans, de nationalité rwandaise, s’est rendu à la gendarmerie dès lundi matin, s’accusant du meurtre avant d’être hospitalisé en psychiatrie dans la soirée.

Le suspect, qui était aussi le présumé incendiaire de la cathédrale de Nantes en juillet 2020, était hébergé par les pères montfortains, dans le cadre de son contrôle judiciaire, en attente de son procès.

Le père Olivier « était dans le pardon de cette personne », explique Anne-Marie au sortir de la messe matinale.

« Il est allé au bout de l’amour qu’il avait. Nous n’étions pas au courant qu’il accueillait cette personne », raconte-t-elle.

« Le pardon est dans le cœur de chacun », lance Jean, un livre de prière sous le bras. « Pourquoi la colère ? Il y en a suffisamment sur Terre. Il y a de la tristesse car c’est un être qui nous a apporté beaucoup. »

« C’est difficile de pardonner, ça viendra plus tard », souffle Alice, visiblement émue.

Une veillée hommage est prévue à partir de mardi soir 20h00, a confirmé la paroisse de Saint-Laurent-sur-Sèvre.

De son côté, le diocèse de Luçon organisera des veillées mercredi soir à la cathédrale et jeudi aux Sables-d’Olonne (Vendée).

Selon une source proche du dossier, une autopsie du corps de la victime était prévue mardi et devrait permettre d’en savoir plus sur les circonstances de sa mort.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.