La production d’électricité doit doubler ou tripler pour atteindre les objectifs climatiques du Canada, selon un rapport présenté au Sénat

Par Andrew Chen
23 août 2023 07:08 Mis à jour: 23 août 2023 11:17

Le Canada doit doubler ou tripler sa production d’électricité pour atteindre ses objectifs de carboneutralité d’ici 2050, selon un rapport soumis au Sénat par Energy NL, l’entité représentant les organisations énergétiques de Terre-Neuve-et-Labrador. Le rapport indique qu’il n’est « probablement pas possible » d’atteindre ces objectifs sans une augmentation des subventions fédérales.

Le rapport indique que pour parvenir aux objectifs d’un système électrique net zéro d’ici 2035, le Canada a besoin d’une augmentation significative de la production d’électricité non carbonée. Pour atteindre les objectifs globaux d’émissions nettes zéro pour 2050, le Canada doit multiplier par deux ou trois sa capacité actuelle de production d’électricité.

« Pour atteindre son objectif d’un secteur électrique net zéro d’ici 2035, le Canada aura besoin de 121 térawattheures de nouvelles sources d’approvisionnement pour remplacer les sources de carbone », a écrit Energy NL dans sa soumission, comme l’a rapporté Blacklock’s Reporter. Cette quantité d’électricité produite équivaut à « quatre Churchill Falls ». La centrale des chutes Churchill de la province est la deuxième plus grande centrale hydroélectrique du Canada, après la centrale Robert-Bourassa, située dans le nord-ouest du Québec.

« Pour atteindre les objectifs de zéro net en 2050, la capacité de production d’électricité du Canada doit être multipliée de 2,2 à 3,4 par rapport à aujourd’hui », indique le document.

Energy NL, qui représente plus de 460 organisations membres du secteur énergétique de Terre-Neuve-et-Labrador, a déclaré qu’il ne sera pas possible d’atteindre l’objectif d’émissions nettes nulles en 2050 sans un soutien multiforme de la part du gouvernement. Cette aide devrait comprendre un soutien financier, législatif et politique.

Le 10 août, le gouvernement fédéral a publié un projet de Règlement sur l’électricité propre (REP). Ce règlement vise à réduire à zéro les émissions nettes en « électrifiant » davantage de secteurs de l’économie qui dépendent des combustibles fossiles, notamment les transports, le chauffage des habitations et de l’eau, et les activités industrielles.

La proposition a déclenché des débats juridictionnels entre Ottawa et les gouvernements provinciaux de l’Alberta et de la Saskatchewan, notamment en ce qui concerne l’élimination du gaz naturel de leurs réseaux énergétiques, sauf en cas d’urgence.

Environ 90 % de l’électricité de l’Alberta est produite à partir de charbon (36 %) et de gaz naturel (54 %), tandis que seulement 10 % proviennent d’énergies renouvelables, telles que l’énergie éolienne, l’hydroélectricité et la biomasse. Il en va de même pour la Saskatchewan, où 81 % de l’électricité est produite à partir de gaz naturel (40 %) et de charbon (41 %). Les 19 % restants proviennent principalement de l’hydroélectricité (15 %).

La REP a également indiqué que les provinces fortement dépendantes du charbon et du gaz naturel verront les contribuables supporter une augmentation de leurs factures d’électricité pouvant aller jusqu’à 15 %. L’Association canadienne de l’électricité a estimé que la modernisation des services publics coûterait 350 milliards de dollars aux contribuables. Le ministère de l’Environnement a également prévu que les dépenses liées au remplacement des vieilles installations et à l’augmentation de la capacité de production d’électricité dépasseraient 400 milliards de dollars d’ici à 2050.

Les provinces qui dépendent plus fortement des technologies émettrices pour la production d’électricité peuvent s’attendre à des augmentations de tarifs plus importantes, comme le souligne le Résumé de l’étude d’impact de la réglementation du gouvernement fédéral, a rapporté Blacklock’s Reporter.

L’analyse note qu’il est prévu que la plupart des dépenses encourues par les compagnies d’électricité soient en fin de compte répercutées sur les consommateurs. Ce scénario pourrait conduire à ce que les ménages à faible revenu utilisent une proportion comparativement plus importante de leur revenu global pour couvrir ces coûts par rapport aux ménages à revenu plus élevé.

Selon la déclaration d’analyse, d’ici 2040, les hausses de tarifs s’élèveraient en moyenne à 485 dollars de plus par an en Nouvelle-Écosse, à 154 dollars en Alberta, à 111 dollars en Saskatchewan et à 55 dollars au Nouveau-Brunswick.

Isaac Teo a contribué à cet article.

Note de l’éditeur : Cet article a été mis à jour le 20 août pour préciser que les sources de production sont des sources non carbonées.

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