Proxima b : une nouvelle exoplanète “proche”, potentiellement habitable

27 août 2016 14:45 Mis à jour: 28 août 2016 20:13

Une nouvelle planète, Proxima b, a été observée orbitant dans la zone habitable de l’étoile la plus proche de la Terre après le Soleil : Proxima du Centaure, une naine rouge située à seulement 4,2 années-lumière du système solaire.

L’observatoire européen austral (ESO) a fait part de cette découverte lors d’une conférence de presse, le 24 août dernier.

La planète possède une masse d’approximativement 1,3 fois celle de la Terre, mais elle est beaucoup plus proche de son étoile que nous ne le sommes du Soleil : 7 millions de kilomètres contre 150 millions de kilomètres.

Cependant, comme le rayonnement d’une naine rouge est nettement plus faible que celui d’une naine jaune comme notre Soleil, la planète reste potentiellement habitable et l’on peut espérer y trouver de l’eau liquide.

Tim de Zeeuw, directeur général de l’ESO, annonce la découverte de Proxima b lors d’une conférence de presse au siège de l’ESO à Garching, Allemagne, le 24 aôut 2016. (ESO/M. Zamani)

D’après l’ESO, cette planète est une cible de choix en ce qui concerne la quête de vie extra-terrestre et une destination intéressante pour un premier voyage au delà des limites du système solaire.

Le docteur S. Pete Worden s’est exprimé à la conférence de presse au nom de la Breakthrough Prize Foundation, qui cherche à envoyer des nano-sondes dans l’espace et notamment aux abords de Proxima du Centaure.

Le projet, appelé StarShot, a été mandaté plus tôt dans l’année par le philanthrope Yuri Milner de la Silicon Valley et le physicien Stephen Hawking. La phase de recherche initiale devrait coûter environ 90 millions d’euros (100 millions de dollars). Les sondes devraient mettre une vingtaine d’années à atteindre leur destination : trois étoiles proches, dont Proxima Centauri.

Worden explique que les membres du projet se réjouissent de cette découverte et espèrent pouvoir en apprendre davantage à travers les sondes.

Une nano-sonde montrée par le docteur S. Pete Worden de la Breakthrough Prize Foundation, illustrant la taille des sondes à envoyer dans l’espace dans le cadre du projet StarShot, lors d’une conférence de presse de l’ESO à son siège à Garching, Allemagne, le 24 août 2016.

Une équipe de scientifiques qui a découvert la nouvelle planète travaille dans le cadre de la campagne Pale Red Dot (« Point Rouge Pâle »). Pour l’instant, ils ne sont pas en mesure d’affirmer que la planète possède une atmosphère ou que de l’eau se trouve à sa surface, mais au vu des connaissances actuelles, ils pensent que ce sont deux possibilités fort envisageables.

Si elle n’a pas d’atmosphère, il serait probable que la température en surface avoisine les -40°C. Par comparaison, dans les même conditions la Terre aurait une température de l’ordre de -20°C. En revanche, si la planète possède une atmosphère, elle aurait des températures au delà du point de fusion de l’eau (passage de l’état solide à liquide). Cette condition est donc nécessaire à la présence d’eau liquide à sa surface.

Guillem Anglada-Escudé est docteur à l’université de Queen Mary de Londres et dirige les efforts du projet Pale Red Dot. Lors de la conférence, il a expliqué que la planète reçoit environ 70% de l’énergie de son étoile en comparaison à ce que la Terre reçoit du Soleil.

Le docteur Guillem Anglada-Escudé, l’un des scientifiques ayant participé à la découverte d’une nouvelle planète potentiellement habitable, relativement proche de notre système solaire, s’exprime lors d’une conférence de presse au siège de l’ESO à Garching, près de Munich, en Allemagne, le 24 août 2016. (ESO/M. Zamani)

La surface est probablement très affectée par les rayons ultraviolets et rayons X de l’étoile, plus intensément que la Terre ne l’est du Soleil. Mais le docteur Ansgar Reiners, membre de Pale Red Dot, explique que si elle a une atmosphère, alors cela ne serait pas un frein au développement de la vie.

Vue d’artiste de la surface de Proxima b, orbitant autour de la naine rouge Proxima Centauri, l’étoile la plus proche du système solaire. (ESO/M. Zamani)

La planète a été découverte par Pale Red Dot suite à l’observation d’une secousse dans l’orbite de l’étoile, indiquant la présence d’une planète en orbite. Des changements dans la lumière émise par l’étoile évoquait aussi la présence d’une planète orbitant entre l’étoile et la Terre. Bien que la luminosité des étoiles actives comme Proxima du Centaure puissent être naturellement fluctuante, l’observation régulière du signal pendant 16 ans a permis d’écarter cette possibilité.

En raison des limitations intrinsèques à l’observation de cette planète depuis la Terre, Reiners explique qu’y envoyer des sondes via le projet StarShot pourrait permettre une progression beaucoup plus rapide.

Il conclue : « Proxima b est en effet notre voisine, il va falloir s’y habituer ».

À noter que la présence de la vie autour d’une naine rouge est un facteur déterminant pour évaluer la présence de vie dans l’univers, puisqu’on estime que les naines rouges sont de loin les étoiles les plus communes.

 

Version anglaise : Potentially Habitable Planet Found Only 4 Light Years Away

Article de l’ESO : Planet Found in Habitable Zone Around Nearest Star

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