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Quand la cuisine régionale est qualifiée d’extrême droite par un magazine culturel français

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L'émission « La meilleure cuisine régionale, c’est chez moi ! » sur M6. © M6

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Durée de lecture: 4 Min.

Le magazine Télérama a vivement attaqué l’émission culinaire de M6, La meilleure cuisine régionale, c’est chez moi !, l’accusant de « gastronationalisme ». Ces reproches traduisent l’hostilité d’une élite culturelle à l’égard de la France du terroir.
Faut-il désormais s’excuser d’aimer la cuisine du terroir ? C’est, en filigrane, la question que soulève la polémique initiée par Télérama à propos de l’émission de M6. Dans un article publié le 3 octobre, l’hebdomadaire reproche au programme ses « relents réactionnaires ». Les deux chefs, Norbert Tarayre et Yoann Conte, y sont accusés de célébrer une France trop traditionnelle, trop enracinée.

Une virilité « chevaleresque »

Le propos du magazine s’éloigne de la critique culinaire pour prendre des accents idéologiques. « Peu de chances de croiser un ‘mangeur de tofu’ et autre ‘homme soja’ que les viandards d’extrême droite fustigent sur les réseaux », pointe le journaliste de Télérama, visiblement irrité par la joie simple des animateurs découvrant un fromage fermier ou une charcuterie locale. Dans une séquence tournée sur l’île de Molène en Bretagne, les deux compères présentent un saucisson fumé aux algues ; le magazine culturel s’inquiète alors de savoir si la viande provient « des élevages intensifs de la région, dont les effluents entraînent la prolifération d’algues vertes peu propices au fumage de saucisses ».

L’essayiste Sébastien Bourdon, auteur de Drapeau noir, jeunesses blanches : enquête sur le renouveau de l’extrême droite radicale, décèle également dans l’émission « une virilité chevaleresque », avec la promotion d’une « France moyenâgeuse ».
À Lestrem, dans le Pas-de-Calais, Norbert Tarayre s’émerveille devant des endives cultivées « comme ses parents et grands-parents avant lui ». À croire qu’il faut désormais se méfier du moindre clin d’œil au passé. Même constat lorsque, deux semaines plus tôt, les chefs s’étaient attablés dans un restaurant des Hauts-de-Seine proposant « des plats canailles ». Télérama y voit une connivence avec les « créateurs des restaurants Gueuleton », coupables, selon la journaliste Nora Bouazzouni, de « défendre notre identité ». Une accusation aussi vague que lourde de sous-entendus.

Une dérive d’une partie « de la gauche culturelle »

Ce réquisitoire idéologique a suscité l’agacement sur les réseaux sociaux. Plusieurs commentateurs y ont vu une nouvelle crispation envers le patrimoine populaire. Certains internautes ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une dérive d’une partie « de la gauche culturelle », qualifiée aussi de « gauche bourgeoise identitaire » par certains.

« Selon Télérama, la cuisine régionale est ‘réactionnaire’. Et manger un couscous c’est être islamiste ?! Le wokisme ravage le cerveau », s’est agacé un internaute. Un autre a commenté : « La France est tout de même le seul pays au monde où l’on nous demande d’effacer notre religion, notre culture, notre alimentation afin de ne stigmatiser personne et surtout pas les nouveaux venus. »
Défendre la cuisine du terroir, ce n’est pas dresser des frontières ; c’est célébrer un savoir-faire transmis, une convivialité commune. La gastronomie française n’est pas une idéologie : elle est un art de vivre. Quel dommage de la politiser !