Que disent les premiers éléments de l’enquête israélienne sur les otages tués «par erreur»?

Par Epoch Times avec AFP
16 décembre 2023 17:40 Mis à jour: 16 décembre 2023 17:44

L’armée israélienne a livré samedi les premiers éléments de son enquête sur la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats à Gaza, expliquant qu’ils avaient brandi un drapeau blanc et appelé à l’aide en hébreu.

Les victimes, Yotam Haïm, 28 ans, Samer al-Talalqa, 25 ans et Alon Lulu Shamriz, 26 ans, ont été tués au cours d’opérations dans un quartier de la ville de Gaza, selon l’armée.

Tous trois faisaient partie des quelque 250 personnes prises en otage lors de l’attaque sans précédent lancée le 7 octobre par l’organisation terroriste Hamas sur le sol israélien, qui a fait environ 1140 morts, en majorité des civils, selon les dernières données officielles israéliennes. À ce jour, 129 otages sont toujours retenus à Gaza.

« Un appel à l’aide en hébreu »

Selon les premiers éléments de l’enquête ouverte par l’armée israélienne, les trois otages étaient apparus dans un secteur où les troupes subissent de nombreuses embuscades. Ils ont agité un drapeau blanc improvisé et parlé en hébreu.

« Un des soldats les a vus lorsqu’ils sont apparus. Ils ne portent pas de t-shirts et ils ont un bâton avec un tissu blanc dessus. Le soldat s’est senti menacé et tir. Deux otages sont tués », a déclaré un responsable militaire à des journalistes. « Immédiatement, un autre est blessé et se rue dans le bâtiment », a-t-il ajouté, précisant que les soldats ont ensuite « entendu un appel à l’aide en hébreu ». L’incident va « à l’encontre de nos règles d’engagement », a-t-il encore dit.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, dès l’annonce de l’armée, regretté « une insupportable tragédie » qui plonge « tout l’État d’Israël dans le deuil ». Peu après l’annonce de l’armée israélienne vendredi, des familles d’otages et des sympathisants ont défilé avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. Des proches des otages et des sympathisants ont prévu de se retrouver à nouveau dans les rues de Tel-Aviv samedi.

Une possibilité de seconde trêve ?

Dans ce contexte, une seconde phase de la trêve est-elle possible ? Fin novembre, un cessez-le-feu d’une semaine avait permis une pause dans les combats ainsi que la libération d’une centaine d’otages détenus par le Hamas et de 240 prisonniers palestiniens écroués par Israël.

Après l’annonce de la mort des trois otages, le site d’informations Axios a indiqué que David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, doit rencontrer dans le week-end le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. La rencontre est prévue en Europe et doit porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d’otages, selon Axios.

Après plus de deux mois de guerre et un siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre, les conditions de vie sur le petit territoire surpeuplé sont décrites comme cauchemardesques par l’ONU, les ONG et les habitants acculés dans des zones toujours plus petites.

Des tensions régionales 

En Cisjordanie occupée, où la violence s’est intensifiée après le déclenchement de la guerre à Gaza, huit palestiniens ont été arrêtés à Naplouse où l’armée israélienne a lancé une opération, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. Des sirènes d’alerte ont retenti à Zar’it, dans le nord d’Israël, où « un engin volant », non précisé, en « provenance du Liban » a été intercepté par l’armée, a-t-elle indiqué.

La guerre à Gaza continue d’accroître les tensions dans la région. Un drone a été abattu par les forces aériennes égyptiennes samedi dans le Sinaï égyptien, frontalier d’Israël et un autre a été abattu par un navire de guerre britannique en mer Rouge, où les terroristes Houthis, proches de l’Iran, mènent des attaques quasi-quotidiennes.

Dans ce contexte, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna se rendra dimanche en Israël et en Cisjordanie, avant de rejoindre le Liban. Elle y était initialement attendue samedi mais a dû repousser sa visite suite à un problème technique sur l’avion qui la transportait à Beyrouth.

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