Il refuse un salaire d’un million de dollars par an car l’entreprise a été soupçonnée de collusion

26 mars 2019 23:55 Mis à jour: 5 avril 2019 10:18

Un chercheur québécois a refusé un salaire d’un million de dollars canadiens (soit près de 660 000 euros) par année proposé par la multinationale japonaise Denso, qui a eu des démêlés avec le FBI. Le professeur en intelligence artificielle de Polytechnique Montréal a décidé de faire passer ses principes éthiques en premier, et il invite les représentants du gouvernement à faire de même.

Le laboratoire de recherche en intelligence artificielle pour lequel le géant japonais avait approché le professeur Samuel Bassetto a un budget de 100 millions de dollars canadiens (65 millions d’euros), selon le Journal de Montréal. La proposition a tout d’abord intrigué le chercheur qui a accepté l’invitation de l’entreprise à visiter son siège social et ses usines au Japon.

Toutefois, plus il a appris à connaître la compagnie, plus ce qu’il a découvert ne s’accordait pas du tout avec ses valeurs. Au point qu’il a refusé la proposition alléchante. De plus, Pr Bassetto a décidé d’écrire une lettre à ses collègues et à la direction de Polytechnique Montréal afin de leur expliquer ce qu’il a découvert.

Samuel Bassetto a appris que le géant Denso, qui compte 170 000 employés répartis dans 135 pays, a eu de nombreux démêlés avec la justice américaine, qui ont résulté en un total de 225 millions de dollars américains d’amendes (225 millions d’euros), et une peine d’un an et un jour de prison pour l’un de ses dirigeants.

« Est-ce que je voulais avoir mon nom touché par une entreprise qui a fait de la collusion ? », s’interroge le professeur agrégé. Sans compter que la compagnie ne pose pas assez de gestes en faveur de l’environnement selon M. Bassetto.

Outre ses collègues, le professeur agréé du Département de mathématiques et de génie civil interroge les partenaires fédéraux, provinciaux et municipaux de Montréal international (MI), qui ont accueilli à bras ouverts les dirigeants de Denso en janvier 2019 lorsque ceux-ci ont choisi Montréal pour l’installation de ce nouveau laboratoire de recherche en intelligence artificielle.

« Il y a urgence d’agir pour mettre en place des mécanismes pour savoir avec qui on fait affaire », soutient Samuel Bassetto. « Comme professeur, premier ministre, ministre fédéral ou mairesse d’une grande métropole, je veux savoir à qui je serre la main. »

Le président de Denso avait en effet rencontré le 10 janvier dernier le Premier ministre du Québec, François Legault, le ministre fédéral de l’Infrastructure, François-Philippe Champagne, ainsi que la maire de Montréal, Valérie Plante.

Le Premier ministre avait indiqué sur sa page Facebook : « J’étais très fier de rencontrer aujourd’hui le président de Denso, Koji Arima. »

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