Le régime chinois commet « au moins trois génocides », selon un ancien haut fonctionnaire américain du département d’État

Par Danella Pérez Schmieloz et Jan Jekielek
16 décembre 2021 16:48 Mis à jour: 16 décembre 2021 16:51

Le Parti communiste chinois (PCC) commet au moins trois génocides, contre les pratiquants de Falun Gong, les Ouïghours et les Tibétains, selon un ancien haut fonctionnaire du département d’État des États-Unis.

« Les personnes auxquelles vous avez affaire en Chine sont des trafiquants d’êtres humains. (…) Ils commettent un génocide contre leur propre peuple », a déclaré Robert Destro, ancien secrétaire d’État adjoint à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail, lors de l’émission American Thoughts Leaders d’EpochTV le 8 décembre.

« Le génocide est plus qu’un meurtre (…) c’est la destruction systématique d’une communauté. »

Les pratiquants de Falun Gong

M. Destro a déclaré que, bien que le groupe spirituel du Falun Gong ne soit pas une communauté ethnique, le PCC cible ses pratiquants pour leurs croyances avec « des tentatives systématiques de les effacer, de les disperser, de les forcer à entrer dans la clandestinité », ce qui compte comme un génocide.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une discipline spirituelle comprenant des exercices de méditation et un enseignement moral fondé sur trois principes fondamentaux : l’authenticité, la bienveillance et la tolérance. Les pratiquants sont brutalement persécutés par le régime communiste chinois depuis 1999.

La méditation du Falun Gong était considérée comme quelque chose qui rapprochait les gens de la culture chinoise authentique, a expliqué M. Destro. Mais en 1996 ou 1997, le Ministère chinois de la sécurité d’État a réalisé que le nombre de pratiquants de Falun Gong en Chine dépassait probablement celui des membres du Parti communiste, ce qui a déclenché la persécution. Selon les estimations de l’époque, la pratique attirait entre 70 et 100 millions de pratiquants en Chine à la fin des années 1990.

« Dans une société totalitaire comme celle-là, vous ne pouvez pas avoir une organisation rivale avec une vision rivale de ce que la Chine représente (…) [c’est] une menace à son existence », a-t-il déclaré.

Des pratiquants de Falun Gong participent à une parade marquant le 22e anniversaire du début de la persécution du Falun Gong par le régime chinois, à Washington, le 16 juillet 2021. (Samira Bouaou/The Epoch Times)

Selon M. Destro, aujourd’hui professeur de droit à l’Université catholique d’Amérique,« il n’y a aucun doute », le Falun Gong répond à la définition d’une communauté religieuse selon la loi américaine. Si les pratiquants étaient persécutés aux États-Unis, comme ils le sont en Chine, « tout le monde serait en colère ».

La campagne de répression  institutionnalisée par le PCC contre les pratiquants de Falun Gong a été qualifiée de « génocide froid » par les spécialistes, en raison des efforts graduels et persistants du régime pour anéantir le groupe de pratiquants au cours des deux dernières décennies. Ce terme est utilisé par opposition au « génocide chaud » qui vise à éliminer un groupe en peu de temps.

En 2006, des allégations sont apparues selon lesquelles le PCC aurait tué des pratiquants de Falun Gong pour vendre leurs organes à des fins de transplantation. Depuis lors, de nombreuses enquêtes ont confirmé les détails macabres de cette atrocité.

Selon M. Destro, le prélèvement d’organes est une forme de trafic d’êtres humains, de crime organisé, mais s’il est effectué dans le but d’éradiquer une certaine communauté, il devient alors un génocide.

Le Tribunal chinois, un tribunal populaire indépendant présidé par Sir Geoffrey Nice, a conclu en 2019 (pdf) que le régime chinois commet des prélèvements d’organes forcés sur des prisonniers de conscience depuis des années, et à une échelle significative. Le rapport indique qu’il est « certain » que les organes proviennent de pratiquants de Falun Gong emprisonnés et qu’ils sont « probablement la source principale ».

Des partisans du Mouvement d’éveil national du Turkestan oriental se rassemblent devant l’ambassade britannique à Washington le 16 avril 2021. Le groupe demande que les Ouïghours et les autres Turcs fuyant le Xinjiang obtiennent le statut de réfugié et appelle à un boycott international des Jeux olympiques d’hiver de 2022 à Pékin, en Chine. (Drew Angerer/Getty Images)

Les Ouïghours

Les violations des droits de l’homme subies par les Ouïghours au Xinjiang « vont de la capture de personnes dans la rue à leur placement dans un camp pour les faire travailler, jusqu’à la capture de personnes dans la rue pour les placer dans un camp et prélever leurs organes », a déclaré M. Destro.

Le 9 décembre, un tribunal populaire indépendant, appelé Tribunal ouïghour, a statué que le régime chinois avait commis un génocide contre les Ouïghours et d’autres minorités musulmanes à l’extrême ouest de la région du Xinjiang.

Le Tribunal ouïghour a conclu que le PCC a mis en œuvre une « politique délibérée, systématique et concertée » visant à réduire la population ouïghoure dans la région, par le biais d’une série d’actes répressifs tels que l’internement massif, la séparation des familles, la stérilisation et le travail forcé.

« C’est tout simplement stupéfiant quand on voit l’ampleur et la degré du déclin des droits de l’homme qui a lieu là-bas », a déclaré M. Destro à propos de la campagne du PCC au Xinjiang.

Selon M. Destro, les Ouïghours connaîtront un sort similaire à celui des Tibétains, dont la culture a été constamment ciblée par le régime chinois pour être éliminée. Cela « fait partie de la définition du génocide », a-t-il déclaré.

Des manifestants pro-tibétains prient pour les droits de l’homme au Tibet lors d’une manifestation devant le consulat chinois à Sydney, en Australie, le 18 mars 2008. (Anoek De Groot/AFP via Getty Images)

Les Tibétains

En 1950, le PCC s’est emparé du Tibet, qui abrite historiquement le groupe ethnique tibétain aux traditions bouddhistes uniques. Depuis lors, il a lancé une campagne visant à dépouiller la région et ses habitants de leur patrimoine culturel et religieux unique.

Dans un effort pour éliminer la culture tibétaine, le PCC a eu recours au contrôle de la population, a interdit l’enseignement de la langue tibétaine aux enfants et a tenté de prendre le contrôle de la formation des moines bouddhistes, ainsi que de la succession et de la réincarnation du Dalaï Lama, selon M. Destro.

Il a ajouté que la presse occidentale n’a pas couvert les violations des droits de l’homme au Tibet de manière continue, ce qui explique pourquoi les gens n’entendent souvent pas parler de cette question.

Enfin, M. Destro a affirmé que, lorsqu’il traite avec la Chine, le monde occidental ne devrait pas considérer les affaires séparément des droits de l’homme, et les nations devraient éviter d’acheter des produits fabriqués avec du travail forcé.

« La loi américaine interdit actuellement l’importation de tout ce qui est fabriqué avec du travail d’esclave. Allons-nous appliquer cette règle ou non ? Si nous n’allons pas l’appliquer, alors ne me parlez pas de pression diplomatique sur la Chine. Ce n’est que de la poudre aux yeux à ce stade. »


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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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